Après une hausse de 3 % en 2022 (voir NL 3700), le port de Marseille-Fos a vu son trafic global reculer l’an dernier de 7 %, traitant sur la période 71,9 M de tonnes de marchandises. Comme tous les autres grands ports, il a été impacté par les effets conjugués sur le commerce mondial du retour de l’inflation, de la hausse des taux d’intérêt, du ralentissement de la croissance chinoise et de l’instabilité géopolitique provoquée par la guerre en Ukraine. Le trafic de vracs solides en chute de 24 % (8,7 Mt), a pâti en outre de l’arrêt d’un haut fourneau de l’usine ArcelorMittal à Fos-sur-Mer. Quant au trafic conteneurs, il s’est contracté de 11 % en tonnage et de 13 % en volume (environ 1,3 million d’EVP). « Les difficultés s'accumulent pour le transport maritime international entre surcapacité, ralentissement du commerce mondial et baisse significative des taux de fret, explique l’autorité portuaire marseillaise. Il faut ajouter à cela une hausse des attaques de piraterie depuis novembre dernier dans le canal de Suez qui ont pour conséquences un allongement des délais de transport ainsi qu’un ‘évitement’ de certains ports, notamment méditerranéens ». Conséquence logique, les reports modaux vers le fluvial et le ferroviaire ont reculé l’an dernier de respectivement 14 % et 22 % à Marseille-Fos. Du côté des autres typologies de trafics, le port a enregistré une stabilité dans les vracs liquides et une baisse de 9 % dans le Ro-Ro sur 2023. « Malgré le contexte difficile, notre port a su tirer son épingle du jeu » considère pourtant Christophe Castaner, le président du conseil de surveillance du Port de Marseille. Grâce notamment à une hausse de 36 % de son trafic de passagers, le port a terminé l’exercice avec un CA en progression de 10,8 %, à 210,5 M€. Et confiant dans ses capacités de développement, il compte investir cette année 118 M€ dans ses installations (contre 76 M€ en 2023). AD