Les enjeux de la Supply Chain aéronautique et l’accompagnement de la filière vers l’excellence opérationnelle ont fait l’objet d’une des deux conférences inspirationnelles de la journée d’ouverture de Supply Chain Event, mardi dernier. « Depuis trois ans, dans l’aéronautique, nous nous trouvons dans une situation difficile, celle de courir derrière le vélo » a lancé avec humour Thierry Quillet, le délégué général adjoint du Gifas (groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales). Les carnets de commandes des donneurs d’ordres sont bien fournis sur un horizon supérieur à 10 ans, mais c’est la SC qui bloque la croissance, notamment en raison de difficultés de capacités, de recrutement de compétences post Covid, de financement (notamment dans l’anticipation de stocks de matière premières ou composants). Du coup, les manquants critiques obligent les industriels à mettre certains équipements en attente, et cela explique en partie la perte globale de près de 10 points des indicateurs OTD (On Time Delivery) depuis fin 2020. C’est pour résoudre ces problèmes à la fois sur le court terme et sur un temps plus long que le Gifas et les principaux industriels et donneurs d’ordre (dont Airbus, Safran, Dassault, Thalès, MBDA, Liebherr et Daher) ont travaillé depuis deux ans et demi à la mise place de la démarche collective Aero Excellence, un référentiel d’évaluation commun pour l’ensemble des fournisseurs de la filière. Sur l’axe de l’excellence opérationnelle, la dynamique s’est enclenchée depuis janvier dernier, et une centaine d’entreprises sont en cours d’évaluation (sur les 800 que compte la filière). Ce diagnostic leur permettra d’établir une feuille de route et de progrès, sachant qu’une certification (bronze, argent ou or) sera obligatoire pour être retenu comme fournisseur sur les nouveaux programmes comme le futur court-moyen courrier (SMR) européen, où les cadences visées sont de l’ordre de 100 par mois (contre 60 ou 65 actuellement sur l’A320/21 Neo). De son côté, François Durieux, directeur-associé d’Argon & Co, a souligné « l’énorme effort à poursuivre sur les échanges transverses d’informations et de données structurées sur toute la chaîne », initié notamment par le portail collaboratif AirSupply déployé par BoostAeroSpace (une société détenue à 40% par Airbus, à 20% par Dassault Aviation, 20% par Safran, et 20% par Thalès). JLR