La conférence annuelle d’Afilog a été mercredi l’occasion pour l’association représentant les acteurs de l’immobilier logistique et industriel d’illustrer les ambitions de la filière en matière de décarbonation et de transition énergétique, résultats à la clé. Il y a un an, ses adhérents avaient ainsi pris l’engagement de déployer 5 M de m² de panneaux solaires sur leurs entrepôts d’ici 2028, pour produire +1.300 GWh/an (voir NL 3845). Depuis lors, 1.15 M de m² ont été installés, pour potentiel de 115 MWh permettant de réduire les charges d’exploitation des bâtiments, voire de générer des revenus via la revente au réseau national. Pour aller plus loin, Afilog planche sur la distribution de cette énergie verte aux riverains des sites à un « coût accessible », avec deux mécanismes à l’étude : le récent régime de l’autoconsommation collective, cependant difficile à mettre en œuvre et restreint par des limites de puissance et de périmètre d’application, ou la piste d’associer les collectivités au développement de ces projets solaires, dans une logique de participation au capital de sociétés dédiées et de partage de la valeur. Afilog est aussi revenu sur son initiative plus récemment dévoilée de développer un indicateur permettant d’évaluer et projeter dans le temps l’impact carbone des bâtiments, neufs comme existants (voir NL 4053). Sa phase test vient d’être lancée sur une vingtaine d’actifs en France et en Europe, relevant d’investisseurs, développeurs, gestionnaires et propriétaires-exploitants*, et va courir jusqu’à l’été 2025. L’enjeu est de fiabiliser l’outil avant un déploiement à large échelle qui permettra de documenter l’empreinte carbone du parc français, avec notation des bâtiments à l’appui, puis de bâtir un plan de décarbonation de long terme. En parallèle, Afilog échange avec des organismes spécialisés en vue d’une labellisation carbone indépendante propre à l’immobilier logistique. Enfin, la conférence a livré un point sur la mise en œuvre de la Charte d’engagements réciproques signée il y a trois ans par Afilog et l’État (voir NL 3386), depuis paraphée par 28 signataires avec 85 développements inscrits dans ce cadre, dont un sur deux construit sur un terrain déjà artificialisé, en écho à l’objectif ZAN. En revanche les délais d’instruction ICPE restent importants, soit 8,2 mois en moyenne en 2024. MR
* Axa, AEW, APRC, Arefim, Artelia, Barjane, Baytree, CTP, Etche, Invesco, Lidl, Logicor, Montea, Norbert Dentressangle Immobilier, P3, Panattoni, Prologis, Scannell, Segro & Stonehedge