Newsletter quotidienne n° 3731

C’est l’une des conséquences du nouveau Code des Douanes de l’Union (CDU), mis en place en 2016 : la Douane française poursuit cette année la refonte de ses systèmes informatiques qui entraînera la disparition des procédures Delta G et X import et export, remplacées progressivement par Delta I/E (I pour Import et E pour Export). Exit également le DAU : le Document Administratif Unique sera remplacé par un nouveau format 100% dématérialisé, le H1 pour l’import et le B1 pour l’export. Du coup, la segmentation et le regroupement thématique des données dans les messages de déclarations douanières vont changer et ne se réfèreront plus aux 56 cases à remplir du DAU, comme c’était le cas jusqu’alors. Quelles seront les conséquences pour les déclarants en douane ? « Pour nos clients, nous allons rendre les choses le plus transparent possible afin que cette évolution ne soit pas une révolution, que l’opérateur se sente toujours à son aise, sans changement ou très peu dans son environnement habituel et ses écrans, qui s’appuieront en back office sur des automatismes intelligents » nous rassure Claire Fournier, la responsable du développement international chez l’éditeur français Conex. Sur la base du volontariat, la Douane a sélectionné un certain nombre d’entreprises pilotes qui testeront la procédure Delta I à partir du 15 juillet. Le calendrier prévoit ensuite un vrai démarrage entre le 15 septembre et le 15 décembre pour un lancement définitif au 1^er janvier 2024. Pour la procédure Delta E (à l’export), ce sont les mêmes dates, mais transposées en 2024. Pour mieux gérer la période estivale des opérateurs et des prestataires, Conex aurait souhaité réaliser des tests techniques sur des échanges de messages avec les serveurs douaniers avant cette date du 15 juillet 2023 mais ses demandes sont restées sans réponse. « Nous avons déjà bien avancé en tant qu’éditeur de logiciel, avec nos équipes techniques et réglementaires pour adapter notre logiciel, mais nous avons soulevé encore beaucoup d’interrogations, d’où l’importance de bénéficier au plus tôt de cet environnement de test pour pouvoir être prêt à proposer à nos clients des mises à jour dès septembre » insiste Claire Fournier. En attendant, Conex sensibilise ses nombreux clients au moyen de webinaires et d’un évènement qui aura lieu en juin. JLR

Après une première levée de fonds de 1,2 M€ en 2017 (voir NL 2474), l’éditeur lyonnais TDI vient de boucler un second tour de table de 5 M€, auprès de BNP Paribas Développement. Avec cette opération, l’entreprise experte dans la gestion des expéditions multitransporteurs ambitionne de devenir un acteur majeur du marché des TMS en Europe, notamment en profitant de l’essor du e-commerce. Présidé par Didier Guichard, TDI compte aujourd’hui près d’une centaine de collaborateurs et commercialise un TMS chargeur (Expedito Premium) et des modules complémentaires couvrant toutes les étapes des process d’expédition (édition de documents de transport, tracking colis temps réel, notifications clients, etc.). Il a enregistré l’an dernier une hausse de CA de 18 %, à 6,7 M€. Sur les 12 derniers mois, TDI a généré plus de 105 M d’étiquettes transport et 500 M de notification d’informations de tracking colis impliquant 260 transporteurs nationaux et internationaux (Geodis, FedEx, Stuart, Warning+, Chronopost, Cogepart, Dachser, DHL, etc.). AD

En début de semaine s’est tenue la pose symbolique du 1^er poteau du nouvel entrepôt de 36 000 m² qu’a entrepris le développeur-investisseur Virtuo Industrial Property sur son V.Park de Bully-les-Mines, à l’ouest de Lens (et 50 km de Lille). Les travaux ont en fait été lancés en septembre dernier, en vue d’une mise en exploitation à la fin du 3^ème trimestre, avec des discussions en cours avec de potentiels locataires-exploitants. Comme la plupart des projets développés par Virtuo depuis 5 ans et dans le cadre de son partenariat avec le gestionnaire de fonds CBRE IM (voir NL 2870), le projet est en effet réalisé en blanc pour proposer des capacités disponibles à un horizon proche. C’est d’ailleurs sur ce principe qu’un premier bâtiment de 19 000 m² avait déjà été livré en 2020 par Virtuo pour amorcer la concrétisation de son parc de Bully-les-Mines, qui devrait in fine compter trois bâtiments sur le foncier maitrisé par le développeur au sein du parc d'activités de l’Alouette. Livré en 2020, sa commercialisation avait pâti du contexte sanitaire pour être finalement intégralement pris à bail par le fabricant français de couches écologiques Naturopera, avec un volet production et la logistique associée. Pour d’autres raisons, le contexte a depuis refroidi les velléités de lancement en blanc de nombre d’acteurs de l’immobilier logistique, mais Virtuo persiste. « Ce nouvel épisode de notre collaboration avec l’aménageur Territoires Soixante-Deux démontre la capacité de Virtuo à proposer des solutions logistiques ou industrielles, même dans les périodes compliquées » souligne Grégory Blouin, président de Virtuo. Signé du cabinet GBL architectes, et réalisé avec CLC ingénierie côté maitrise d’œuvre, ou le spécialiste Elan en AMO sur le volet environnemental, ce nouvel entrepôt vise a minima une certification Breeam Very Good. MR

La plateforme collaborative de pilotage des commandes fournisseurs Winddle s’enrichit d’un nouveau module Traçabilité Produit plus particulièrement destiné aux marques de mode qui souhaitent se mettre en conformité rapidement avec les exigences réglementaires de la loi AGEC, à savoir la traçabilité des matières et des procédés industriels et la mise à disposition de l’information produit au consommateur en matière d’engagements RSE (via URL et QR Code). « Aujourd’hui, les enjeux RSE et traçabilité des marques se déclinent à toutes les étapes de la supply chain. Il est essentiel de considérer cette composante comme un pilier important de la performance Supply Chain et d’accompagner les marques dans leur transition sur le sujet » a souligné Emilia Jevakhoff, la co-fondatrice et CEO de Winddle en rappelant que la plate-forme Winddle s’est concentrée à sa création en 2015 sur des sujets lead times fournisseurs, puis a étendu son spectre sur l’aspect coûts, dont l’impact est devenu considérable depuis le Covid. A noter que ce module Traçabilité Produit peut être utilisé soit de manière intégrée avec les autres modules de la plate-forme Winddle, soit de façon totalement indépendante, avec une mise en place en moins de deux jours, selon l’éditeur. Parmi les clients de Winddle du secteur de la mode figurent notamment les marques Zadig & Voltaire, Sézane, Rougegorge Lingerie, Tape à l'oeil et M. Moustache. JLR

Dans le cadre d’une alliance baptisée ECTN (European Clean Transport Network), Ceva Logistics s’est associé à l’énergéticien Engie et à la société d’autoroutes Sanef pour créer un réseau européen d’infrastructures de recharge pour poids lourds électriques ou hydrogène en Europe. Destiné à favoriser la décarbonation du transport routier de marchandises sur longue distance, ce dispositif reposera sur des stations relais déployées sur des aires du réseau Sanef et des terminaux Ceva Logistics. Stratégiquement situées à proximité des routes européennes, les stations équipées de bornes de recharge multi-énergies permettront aux remorques d’être tractées successivement par plusieurs véhicules le long de leurs parcours. Pour valider la solution avant son déploiement à l’échelle européenne, une expérimentation débutera au second semestre sur l’axe Lille-Avignon : une flotte dédiée de 20 tracteurs ‘propres’ transportera chaque jour 20 remorques entre le Nord et le Sud-Est de la France en s’appuyant sur cinq terminaux de Ceva Logistics, les pré et post acheminements depuis et vers ces sites devant être réalisés par des transporteurs locaux. Si l’expérimentation est concluante, ce sont quelque 300 stations relais qui pourraient être déployées en Europe. Le réseau a vocation à s’ouvrir à tous les chargeurs et transporteurs en intégrant une solution informatique spécifique permettant de planifier les itinéraires et les horaires de recharge de la manière la plus rapide et la plus économe en émissions CO₂. AD

Le distributeur Fnac Darty rachète la PME nordiste Next Services France (NSF), spécialisée dans la réparation de gros électroménager et TV à domicile ou en atelier. Les 15 techniciens de la société de Wambrechies, près de Lille, ont intégré fin janvier 2023 les équipes de Darty Grand-Ouest. Fnac Darty, qui annonce réparer plus de 2 millions de produits/an, va ainsi consolider son maillage territorial dans les Hauts-de-France, aux côtés des 30 magasins situés dans cette région. Le réseau de réparation a pris une autre dimension en 2018 avec le rapprochement entre les 2 enseignes. Il est constitué en France de 28 centres SAV (4 ateliers dont de celui de St-Pierre-des Corps, inauguré fin 2022) et de 110 bases techniques, reliées aux entrepôts et QG des techniciens. Par ailleurs, Fnac Darty a pris 20% de l’enseigne Repair & Run, qui répare les vélos et trottinettes, à l’occasion d’une augmentation du capital. Repair & Run aligne une douzaine de boutiques, mais a surtout commencé à implanter des corners chez Fnac Darty, qui a développé des espaces mobilités urbaines. A noter que Fnac/Darty a travaillé un temps avec un concurrent, Cyclofix, qui a désormais Decathlon comme actionnaire. VL

Körber Supply Chain a été retenu pour déployer deux de ses solutions dans l’entrepôt de l’Office du Livre de Fribourg (OLF). Via sa plateforme de 12 000 m² située à Fribourg, ce distributeur helvétique travaille aujourd’hui pour le compte de 3 500 éditeurs suisses, français, anglais et américains dont les ouvrages sont distribués dans 3 000 librairies, supermarchés, écoles, kiosques et autres points de vente en Suisse, en France et en Belgique. L’objectif était d’optimiser les performances de son site tout en améliorant sa visibilité supply chain. La solution déployée d’ici cet été est basée sur K.Motion WMS et sur l’outil de gestion des expéditions et de track & trace K.Motion SDS de Körber Supply Chain. « Nous serons parfaitement équipés pour réaliser nos ambitions dans un contexte de forte croissance, ainsi que d’augmentation du coût des ressources, de raréfaction de la main-d’œuvre et de tensions géopolitiques » souligne Théophile Renard, directeur logistique et services de OLF. AD

La chaine de magasins de bricolage Lowe’s adopte une nouvelle stratégie de Supply Chain. Plutôt que de pratiquer le cross dock, Lowe’s pratique désormais le stockage et la préparation de commandes dans des « centres de distribution de produits importés ». Une pratique courante en Europe, mais beaucoup moins développée aux Etats Unis. Lowe’s a donc maintenant 6 centres de stockage en Pennsylvanie, Californie et Géorgie. Les autres grands commerçants Sam’s Club et Target préfèrent eux ouvrir des centres de distribution au plus proche des consommateurs, qui permettent d’accélérer les livraisons du e-commerce. CCT