Alors que le gouvernement vise toujours à faire passer la part modale du fret ferroviaire français de 9 % aujourd’hui à 18 % en 2030, ce mode de transport est encore source d’insatisfactions, d’après le dernier baromètre de perception des chargeurs sur le transport ferroviaire et le combiné rail/route réalisé par le cabinet Eurogroup Consulting pour le compte de l’AUTF (Association des Utilisateurs de Transport de Fret). Si près de 60% des donneurs d’ordre considèrent comme compréhensibles et lisibles l’organisation et le système de fret ferroviaire français, ils ne sont que 32% à considérer que les offres du marché de transport ferroviaire conventionnel correspondent à leurs besoins. Il en est de même du côté du combiné rail-route, même si la part des donneurs d’ordre estimant qu’il y a adéquation entre offres et besoins a bondi de 20 points entre 2022 et 2023 (+ 5 points pour le transport ferroviaire conventionnel). « Cette hausse peut s’expliquer par une plus faible utilisation de ce mode sur la période précédente pour la plupart des filières », souligne le baromètre. L’insatisfaction générale des chargeurs vis-à-vis du ferroviaire peut quant à elle s’expliquer par les nombreux mouvements de grèves qui ont impacté le secteur en 2023. Les chargeurs font savoir à 56% que ceux-ci ont fortement impacté leurs transports ferroviaires de marchandises sur la période. Résultat, les transports impliquant le ferroviaire sont perçus comme ayant aujourd’hui un moins fort potentiel de développement, surtout qu’ils ont aussi dû composer avec une hausse importante du coût de l’énergie sur 2023. Contrairement à l’édition précédente, où le transport combiné rail/route occupait la première place du classement des modes de transport appelés à connaître un fort développement, il n’arrive cette année qu’en 5ème position, après le fluvial, le short sea, le combiné fleuve/route et le routier (voir graphique et suite). AD