Pour atteindre son objectif de réduction de 40% du taux de fréquence et de gravité des accidents du travail d’ici 2027 par rapport à 2018 pour l’ensemble de ses collaborateurs, ID Logistics agit sur plusieurs leviers, dont le déploiement d’exosquelettes en entrepôt. Dans ce domaine, le 3PL a adopté une approche pragmatique et scientifique. Cela a commencé en 2019 par un état des lieux sur les facteurs de pénibilité avec la société de conseil et d’accompagnement en santé au travail AGB Solutions, qui a réalisé durant 4 ans des audits ergonomiques à raison d’une vingtaine de sites par an. « Il ne s’agissait pas seulement de se baser sur l’observation mais de réaliser des mesures scientifiques sur les positions, les activités musculaires, etc., afin de pouvoir s’appuyer sur des indicateurs objectifs pour identifier les facteurs de pénibilité persistants » nous a précisé Alicia Guillot, la présidente d’AGB Solutions. Cette société haut-savoyarde se présente désormais depuis 2023 comme l’une des trois entités du groupe Exhos (qui compte une dizaine de personnes au total), aux côtés de TDC Equipements (conception et distribution de solutions matérielles ergonomiques) et de EPIHM (solutions digitales pour l’évaluation et la prévention des risques professionnels). Et c’est vers ce groupe Exhos qu’ID Logistics s’est tourné pour lancer fin juillet 2023 sur deux de ses sites une étude approfondie de 5 mois concernant l’apport des exosquelettes en entrepôt, sur différents postes de travail. L’objectif ? Comprendre les besoins spécifiques des opérateurs, et tester en situation réelle plusieurs typologies d’exosquelettes, de plusieurs marques. Selon nos informations, trois modèles ont été testés en particulier : deux pour protéger le dos, les exosquelettes German Bionic et LiftSuit, et un pour éviter les TMS de la main, le gant « bionique » Ironhand de Bioservo. Là encore, des mesures objectives ont permis de mesurer avec précisions les bénéfices et les éventuelles limites (surproduction, affaiblissement musculaire, nouvelle contrainte musculaire…) associées à l’utilisation des exosquelettes. L’étude a montré que le gain était réel sur certaines activités comme la préhension de colis hors gabarit sur palette, la palettisation, le chargement de camions en vrac, ou encore le maintien dans l’emploi de salariés en situation de handicap. Mais que le déploiement des exosquelettes doit rester ciblé et sur-mesure et non pas uniforme et à grande échelle. ID Logistics envisage d’ores-et-déjà de passer des commandes d’exosquelettes pour des collaborateurs souffrant de lombalgie ou de névralgie lombaire. JLR