Quinze acteurs de l’industrie cosmétique, marques et fournisseurs, ont annoncé aujourd’hui la création du consortium Trasce (TRaceability Alliance for Sustainable CosmEtics), dont l’objectif est d’améliorer collectivement la traçabilité des chaînes d'approvisionnement complexes et fragmentées des composants clés des formules et des emballages de la filière cosmétique, et d’accélérer les démarches de transformation durable et de résilience. Cette alliance sectorielle inédite, dont l’initiative revient à Chanel, réunit Albéa, Chanel, Clarins, Cosfibel (groupe GPA Global), Dior, The Estée Lauder Companies, Groupe Pochet, L’Occitane en Provence, L’Oréal, Merck, Neyret, Nuxe, Sensient, Shiseido et Sisley. A l’heure du renforcement de la réglementation, le constat de départ est que les initiatives individuelles de ces dernières années en matière de cartographie des chaînes d’approvisionnement n’ont pas eu tous les résultats escomptés. « Il est parfois assez difficile pour un donneur d'ordre seul de convaincre des fournisseurs de rangs éloignés de s’engager dans cette démarche, alors que nous n'échangeons pas directement avec eux ou qu’ils ne répondent pas aux mêmes exigences réglementaires » souligne Julien Garry, directeur international des Achats et Innovation Développement Packaging au sein de Chanel Parfums Beauté. Le consortium Trasce vise un changement d’échelle dans ce domaine, avec l’ambition à terme de « consolider une approche collective de l’analyse des risques RSE liés aux fournisseurs, pour interpréter les données collectées et définir des plans de progrès communs ». Pour la collecte des données, les membres fondateurs se sont déjà engagés à travailler à partir d’une même plateforme digitale commune, en l’occurrence celle de la société américaine Transparency-One (rachetée en septembre 2023 par son compatriote ISN), qui a déjà fait ses preuves dans l’automobile et l’agroalimentaire (voir NL 2648). JLR