Newsletter quotidienne n° 3878

C’est un partenariat sur 5 ans, le plus long qu’il ait jamais signé avec une grande école ou une université, que Renault Group a officialisé vendredi dernier avec l’École des Ponts ParisTech et son laboratoire de mathématiques appliquées de renommée internationale, le Cermics. Comme pour souligner le caractère stratégique de cet accord, c’est le nouveau directeur Supply Chain monde de Renault Group, Denis Le Vot (également CEO de la marque Dacia) qui l’a paraphé aux côtés d’Anthony Briant, le directeur de l’École des Ponts ParisTech. L’objectif : travailler activement à l’optimisation de bout en bout et à grande échelle de la supply chain de Renault (en pleine transformation du fait de l’électrification des véhicules) : network design, planification intégrée inbound et outbound, planification de production « end-to-end », traçabilité, etc. Comment ? En faisant appel à l’expertise des chercheurs et doctorants du Cermics en matière d’outils mathématiques et numériques tels que la recherche opérationnelle, les méthodes stochastiques, la théorie des jeux, le machine learning, apprentissage sur graphe et l’IA générative, afin de résoudre des problèmes combinatoires extrêmement complexes, à partir de volumes massifs de données. « Nous avons un jumeau numérique sur la supply chain amont et nous sommes en train de l’étendre sur l’aval et l’arborescence de fournisseurs de rang 1 à n. Mais comment s’organiser pour mettre de l’intelligence dans ces volumes colossaux de data ? C’est là que nous avons besoin de la recherche car il n’existe pas de solutions toutes faites, c’est la Terra Incognita » a déclaré Denis Le Vot. Ce partenariat va se concrétiser par une collaboration étroite entre le Cermics et les équipes de la transformation digitale de la SC de Renault (placée sous la direction de Sébastien Liorzou) pour définir des sujets d’études et de thèses issus de problématiques concrètes. A l’image d’une première thèse lancée il y a deux ans sur le dispatch en temps réel d’une vingtaine de types d’emballages réutilisables et mutualisés entre 3 usines Renault et 1 500 fournisseurs. Un « use case » qui a donné lieu à un passage à l’échelle opérationnel en mars 2023, avec des gains significatifs : augmentation du taux de service, division par deux du coût d’emballage, réduction de 10% des émissions CO₂. « Principalement, l’IA va nous aider sur trois volets, le change management de la supply, la mise en place d’une SC autonome où certaines décisions seront automatisées, et le chantier du mur mathématique pour trouver des algorithmes évolutifs et prédictifs afin de renforcer notre agilité et notre résilience » a par ailleurs déclaré Ludovic Doudard, General Manager Process Engineering Supply Chain chez Renault Group. JLR

Porté par le marché exponentiel de la pompe à chaleur, Daikin France renforce ses capacités en ouvrant une 3^ème plateforme logistique à Noyelles-Godault dans le Nord, entre Lens et Douai. La branche hexagonale du fabricant japonais d’équipements de chauffage, ventilation, climatisation et réfrigération s’appuie une nouvelle fois sur le prestataire Rhenus en s’implantant au sein d’un entrepôt de 3 cellules qui disposait de surfaces disponibles. Le 3PL accompagne en fait sa trajectoire en France depuis près de 25 ans, et opère ses deux autres plateformes en région lyonnaise et au sud de Bordeaux (voir NL 3212). Les premiers équipements produits par les usines européennes de Daikin affluent sur le nouveau site nordiste, qui sera dévolu à sa gamme de confort thermique pour le résidentiel et le tertiaire (bureaux, commerces, etc.), et devrait être pleinement opérationnel d’ici la fin d’année. Cette ouverture permettra d’offrir un service de proximité aux clients que compte Daikin dans les Hauts-de-France, mais s’inscrit plus largement dans la nécessité de muscler sa logistique hexagonale dans un contexte de forte demande, soutenu par le soutien gouvernemental au remplacement des chaudières à énergies fossiles par des équipements éco-énergétiques. Il s’agit ainsi pour Daikin de se prémunir contre les ruptures, quitte à étoffer les stocks, tout en mettant l’accent sur l’amélioration du service à ses clients, avec des délais de livraison plus rapides, sous 24/48h. MR

Depuis mai 2019, la PME lyonnaise Vitacuire utilise le module Vision de Colibri pour la prévision de ses ventes et l’optimisation de la gestion de ses stocks (voir NL 2988). A l’heure d’un premier bilan, le passage d’Excel à cet outil en mode cloud a permis d’améliorer considérablement la fiabilité des prévisions de cette entreprise spécialisée dans les produits à base de pâte feuilletée surgelée, qui réalise près de 80 % de son CA (une trentaine de M€) en marque de distributeur pour la GMS et la distribution spécialisée en produits surgelés. Alors que la fiabilité des prévisions de ventes réalisées manuellement via des fichiers Excel se situait entre 50 et 60 %, elle atteint aujourd’hui plus de 70 %. « Pendant la Covid, nous sommes montés à 80 % de fiabilité » note même Sébastien Favre, le directeur Supply Chain de Vitacuire. « La crise sanitaire nous a prouvé que l’outil était efficace : nous avons réussi à corriger nos historiques, en y incluant des événements Covid. Cela nous a permis de projeter la production en fonction des événements, et d’être cohérents » explique-t-il. Outre la simplicité de mise en œuvre de l’outil, Sébastien Favre insiste par ailleurs sur le fait que le logiciel de Colibri n‘est plus seulement utilisé chez Vitacuire comme un outil de prévision, mais comme « un réel support de collaboration entre les équipes, un peu comme un CRM ». JLR

A la recherche d’un bâtiment plus fonctionnel pour son activité de messagerie en région Est, Kuehne+Nagel a décidé de s'implanter sur le futur parc logistique développé par Catella Logistic Europe au sein de la ZAC de la Fontaine des Saints, à Ennery près de Metz. La messagerie prise à bail par K+N lui sera livrée au 1^er trimestre 2024 (à ses 6 000 m² s'ajouteront 500 m² de bureaux). Elle jouxtera un plus vaste entrepôt de 6 cellules annoncé sur ce futur parc mosellan qui devrait approcher les 45 000 m² au total. Avec cette nouvelle messagerie d’Ennery, Kuehne+Nagel vise à soutenir son développement économique local : « L'objectif est de regrouper toutes nos opérations sur un seul site afin d’appuyer nos services de transport routier en Lorraine-Moselle et d’accompagner nos clients dans leurs activités locales, nationales et européennes », souligne Xavier Léger, directeur général Road Logistics chez Kuehne+Nagel France. Devant être doté de panneaux photovoltaïques et certifié Breeam Excellent, le bâtiment sera par ailleurs en phase avec les objectifs RSE du prestataire (voir NL 3726). AD

Objectif atteint. Suite à la livraison d’une vingtaine de tracteurs, porteurs et semi-remorques roulant au GNV (Gaz naturel pour véhicules), l’intégralité de la flotte de TAB Rail Road est aujourd’hui composée à 100% de véhicules fonctionnant avec ce carburant qui rejette moins d’émissions de CO₂ et de particules fines par rapport au diesel, (jusqu’à - 10 % et - 85 %, respectivement). La société de pré et post acheminement routier du groupe de transport combiné rail route Open Modal s’était donné sept ans pour atteindre cet objectif courant 2016. TAB Rail Road souhaite désormais franchir un nouveau palier avec le bioGNV. Cette version renouvelable du GNV, fruit du traitement et de la valorisation du biogaz à la suite de la fermentation de déchets organiques, permet de réduire ses émissions de CO₂ de 80 % par rapport au diesel, sans modification matérielle des véhicules roulant déjà au GNV. En septembre dernier, le bioGNV représentait déjà 43% de la consommation totale de gaz de la flotte de TAB Rail Road. « Le transport durable et décarboné est à la fois notre raison d'être et notre leitmotiv, souligne Ivan Stempezynski, directeur général de TAB Rail Road. La transition complète de notre parc de véhicules vers le bioGNV s’est donc présentée comme une évidence. Cette réalisation nous permet de minimiser l’impact de notre activité sur l’environnement tout en offrant à nos clients des solutions concrètes pour les aider à réduire leur empreinte carbone ». Les véhicules bioGNV/GNV bénéficient par ailleurs de la vignette Crit'Air 1, répondant ainsi aux critères d’éligibilités des Zones à Faibles Emissions (ZFE). AD

Pour décongestionner son usine de Biessenhofen, Nestlé y a réorganisé son intralogistique en recourant à l’expertise et à des solutions de Still, déployées sans interrompre la production. Une logique en flux poussés impliquait d’encombrant stocks-tampons de matières premières et d’emballages en bord de ligne ; son passage en flux tirés repose sur quatre gerbeurs automatisés EXV iGo pour les acheminer, mais aussi évacuer en retour les matières recyclables et les palettes vides. Dès qu’un besoin est signalé sous SAP par la production, un ordre de transport déclenche le système de convoyeurs reliant l’entrepôt, et ces derniers activent les AGV pour prendre le relais. « Ce transport intelligent s’organise tout seul, sans interface informatique entre la boucle de commande Still et le système hôte Nestlé, déjà complexe. Et les AGV, piétons et chariots élévateurs circulent conjointement sur le parcours sans incident », souligne Bruno Chambraud, responsable du département Intralogistique chez Still France. La réorganisation a aussi regroupé sur un seul magasin une demi-douzaine de stocks existant d’emballages et d’accessoires de production, avec une nouvelle installation équipée d’un rayonnage à accumulation opéré par des navettes Still Pallet Shuttle, la solution allie densité du stock, flexibilité d’utilisation, et sécurité vu que les chariots n’ont plus à s’engager dans des allées. L’usine de Nestlé étant centenaire, Still avait procédé au préalable à une modélisation numérique de l’ensemble du site, ses installations et processus, et évoque un projet « brownfield », plutôt que « greenfield » en partant d’une feuille blanche. MR