Newsletter quotidienne n° 3841

Hier après-midi, Fnac Darty et Ceva Logistics ont signé un accord en vue de créer une future société commune détenue à 50/50 et dédiée « à la logistique e-commerce et au SaaS Marketplace ». Du nom de Weavenn, un néologisme évoquant le tissage des expertises croisées des deux partenaires, cette joint-venture entend proposer dès l’an prochain aux vendeurs en places de marchés e-commerce une offre totalement intégrée combinant les dernières solutions technologiques de gestion de marketplace et une logistique performante pour la livraison omnicanale. « Cette aventure a commencé il y a un an lors d’un rendez-vous commercial que nous avions avec Fnac Darty » nous a confié Mathieu Friedberg, le Pdg de Ceva Logistics. Le 3PL évoque la pépite californienne Shipwire qu’il compte désormais dans son portefeuille depuis le rachat l’année précédente de la société Ingram Micro CLS (voir NL 3460). Développée depuis une dizaine d’années, cette plateforme logicielle Shipwire, basé sur le cloud et l’IA, permet aux e-commerçants présents sur une ou plusieurs marketplaces de gérer simplement et de façon la plus optimale possible toutes les opérations de fullfilment, de la commande d'un article jusqu'à sa livraison chez le client final, à la fois sur la partie order management, WMS, et visibilité. « Son originalité et sa force, c’est que cela permet de se greffer sur n’importe quelle petite surface logistique d’un 3PL pour y construire une solution de fullfilment à taille ajustable en fonction des besoins du client » indique Mathieu Friedberg. De fil en aiguille, les deux partenaires en viennent à évoquer le succès des marketplaces de Fnac Darty, et le fait que les vendeurs sur ces places de marché recherchaient des solutions logistiques simples. « C’est là que l’idée a germé. Nous l’avons testée au travers de workshops, et plus on creusait, plus on sentait qu’il y avait de la valeur », retrace le Pdg de Ceva Logistics. (voir suite) JLR

Opérationnelle dès 2024, la future société Weavenn (voir Une) démarrera avec un effectif d’une vingtaine de personnes dont les profils sont essentiellement technologiques. Elle va d’abord construire et proposer sa solution sur les différentes places de marché Fnac Darty. C’est le point de départ mais l’idée est bien dans une deuxième phase, dès 2025, d’approcher d’autres places de marché au niveau européen, la solution se voulant agnostique et agile. « On veut pouvoir proposer aux e-commerçants la souplesse de vendre sur autant de places de marché qu’ils le souhaitent tout en leur offrant une solution de gestion de commandes et de logistique en temps réel la plus efficiente possible » insiste Mathieu Friedberg, le Pdg de Ceva Logistics. Fnac Darty, qui est en cours de finalisation en interne de son projet BOMP Unique (unification sur la plate-forme Mirakl des back offices Fnac et Darty), apportera son expertise et son savoir-faire en gestion des places de marché et Ceva, outre l’utilisation de la plate-forme Shipwire (voir Une), pourra également mettre à disposition, au moins au démarrage, les moyens logistiques dans ses sites multiclients et ses centres de microfullfilment (sachant que l’offre Weavenn permet aussi de sous-traiter la prestation e-logistique à d’autres 3PL). Côté dernier km, l’offre de fullfilment pourra notamment s’appuyer sur Colis Privé, dont la maison mère de Ceva, CMA CGM, a pris le contrôle en début d’année (voir NL 3486), mais aussi sur le retrait de colis auprès du réseau de quelque 1 000 magasins du groupe Fnac Darty. C’est sans doute là d’ailleurs l’un des points de différenciation majeurs de Weavenn vis-à-vis d’Octopia, la filiale de Cdiscount. Son ambition est de dégager un CA de plus de 200 M€ à horizon 5 ans, avec une marge opérationnelle à deux chiffres. JLR

Afin d’accélérer son développement sur une cible ‘mid market’ d’acteurs du e-commerce, le toulousain Shippingbo se dote d’un pôle Ventes indirectes, dont la direction est confiée à Christian Lelaidier, recruté en juin dernier. La scale up toulousaine fondée en 2016 a d’ailleurs doublé son effectif en un an, porté à près de 100 collaborateurs. L’enjeu de ce nouveau pôle est de ne pas disperser ses ressources alors que son offre très flexible associant OMS, WMS et TMS répond aux besoins de différents profils dans l’écosystème du e-commerce omnicanal. Une véritable « multiprise » technologique, comme avait titré SC Magazine en faisant figurer Shippingbo dans sa sélection de « pépites de la Supply Chain » du dernier numéro 2022 du mensuel. Cette structuration des équipes face à une croissance annuelle de l’ordre de +30% depuis 3 ans s’était déjà illustrée par la création d’un pôle Grands Comptes (voir NL 3799) pour tisser des relations étroites non seulement avec les prestataires logistiques qui ont largement sous-tendu cet essor, mais aussi avec des distributeurs bien établis en mue omnicanale. L’objet du nouveau pôle Ventes indirects concerne sa cible de e-commerçants plus émergents, qui seront accompagnés dans la sélection et la mise en œuvre des multiples microservices en API de Shippingbo par le réseau de partenaires certifiés dont l’éditeur s’entoure : des agences e-commerce, des intégrateurs ou cabinets de conseil, en France comme à l’international. « Nous formons déjà des auditeurs experts en logistique et supply chain qui ont su améliorer la productivité au sein d’entrepôts e-commerce de clients communs. Cette méthodologie ayant fait ses preuves, il s’agit de sélectionner au travers d’un programme dédié les candidats éligibles à notre écosystème de revendeurs certifiés », explique Christian Lelaidier, fort de 20 d’expérience en développement commercial chez des acteurs de la tech et du SaaS que Front-Commerce, Primobox ou SD Worx. « Et il s’agit aussi de nous appuyer sur leur expertise pour toujours mieux détecter les besoins du marché et proposer une offre en adéquation avec la demande », ajoute Romain Parent, cofondateur et responsable de la stratégie de Shippingbo, mentionnant l’objectif d’atteindre d’ici 2 à 5 ans un modèle équilibré entre ventes directes et indirectes. On relèvera que cet écosystème voit déjà figurer des agences spécialisées e-commerce telles qu’Axome Brand & Tech Agency, Antadis Group, Agence Dn’D, Dedi Agency ou Colorz. MR

A la demande de clients transporteurs et e-commerçants, la firme britannique Loadhog a développé un système modulaire de conteneurs roulants compatible avec divers types de bacs plastiques, que ce soit pour des marchandises séparées ou en vrac. Tout repose sur Dolly Max, une base roulante de nouvelle génération dotée d’un mécanisme de freinage intégré activable et désactivable par simple pression du pied. Autres spécificités de la solution, similaires à celles de son produit phare Pally (combinaison palette/chariot) : les conteneurs roulants peuvent être reliés entre eux par un crochet, et être déplacés à l’aide d’AGV. Selon le fabricant, le système complet permettrait d’augmenter le taux de remplissage des véhicules de 20 % par rapport à des rolls classiques grâce à sa conception générale et aux dimensions du Dolly Max (800 mm x 600 mm). A noter que dans le cadre des opérations de transport, les conteneurs sont dotés d’une coiffe plastique avec sangles. Fort de toutes ces caractéristiques, le fabricant a déjà décroché une commande de 10 000 unités auprès d’un distributeur mondial de pièces détachées automobiles. Le système lui servira à livrer des garages et des détaillants. AD

Le groupe néerlandais de livraison de colis GLS a nommé Karl Pfaff au poste de directeur général. En poste depuis début octobre, il succède à Martin Seidenberg, promu à la direction de la société britannique de services postaux et de messagerie International Distributions Services (IDS), holding du groupe GLS. Diplômé de l’école de droit allemande Bucerius Law School, Karl Pfaff travaille depuis près de 10 ans pour GLS. Il a rejoint le groupe en 2014 après avoir travaillé pour les sociétés Lufthansa et Bain & Company, occupant divers postes en stratégie, ventes et gestion opérationnelle avant d'être nommé directeur général de GLS Allemagne et de devenir membre de l'équipe de direction de GLS. Avant sa promotion, il y était directeur général en charge de l’Allemagne et du Benelux. GLS dispose de filiales dans de nombreux pays et son réseau comprend aujourd’hui plus de 120 hubs internationaux et nationaux, ainsi que plus de 1 600 agences et points de dépôts soutenus par environ 35 000 véhicules de livraison dernier kilomètre et 4 700 camions longue distance. AD

Le constructeur allemand de poids lourds Daimler Truck a posé la première pierre d’une plateforme logistique dédiée à ses pièces détachées sur la commune d’Halberstadt, entre Hanovre et Leipzig. Opérationnel en 2025, cet entrepôt géant de 270 000 m² lui servira de hub logistique mondial après-vente pour les modèles de poids lourds de marque Mercedes-Benz. Alimenté en pièces par quelque 2 600 fournisseurs, il approvisionnera 20 centres logistiques régionaux dans le monde entier. Situés notamment en Europe, en Turquie, aux Emirats Arabes Unis, au Brésil et en Chine, ces derniers approvisionneront de leur côté près de 3 000 concessionnaires dans plus de 170 pays. La future plateforme de Daimler Truck emploiera au départ 450 collaborateurs, puis 600 à terme. Construite par Goldbeck (maison-mère du français GSE depuis 2019), elle sera dotée de pompes à chaleur électriques, et de panneaux photovoltaïques qui permettront au constructeur non seulement d’être autosuffisant en énergie, mais aussi d’alimenter d’autres sites dans le pays. « Ce futur centre mondial de pièces détachées représente le plus grand projet logistique de l’histoire de notre entreprise et va jouer rôle crucial dans l’approvisionnement rapide de nos partenaires en pièces détachées », souligne Jörg Howe, porte-parole de Daimler Truck AG. AD