Newsletter quotidienne n° 3768

Les volumes du transport routier de marchandises ont engagé courant 2022 une baisse qui modère le problème de sous-capacité côté transporteurs, mais le contexte inflationniste a vu les chargeurs tenus de « digérer » des augmentations de tarifs supérieures à 4%, en moyenne, relève l’étude Chargeurs annuelle du cabinet bp2r et de l’AUTF, dressée sur la base d’un questionnaire rempli en début d’année par plus de 200 responsables Transport. Fait plutôt inédit, une large majorité des répondants (60 %) n’anticipent pas d’augmentation de leur recourt au transport routier pour 2023, mais plutôt une stagnation, voire un recul pour un quart d’entre eux. Mais l’effet de ce rééquilibrage offre/demande sur le redressement de la qualité de service se fait attendre : les répondants ont constaté un taux de report et d’annulation de prise en charge encore supérieur à 6 % l’an dernier, après le pic de 6,7 % de 2021. Et la détente du marché n’enraye pas non plus la hausse des prix, les chargeurs tablant sur une augmentation de 4,3 % sur cette année. L’étude souligne l’impact mécanique de plusieurs revalorisations des grilles salariales des conducteurs (+12 % sur 2022), de l’augmentation du prix des véhicules (+11 %), ou de l’inflation touchant la maintenance et les péages. Et cela n’inclut pas le volet carburant, hors du périmètre des tarifs vu sa répercussion en pied de facture. Associé chez bp2r et co-auteur de l’étude, Xavier Villetard prévient que ces éléments pesant sur l’équation de coûts des transporteurs seront sans doute définitifs, et anticipe une poursuite de l’augmentation des tarifs à un rythme bien au-delà des +0,5 à +1 % par an qui ont longtemps prévalu dans le secteur. Mais l’équation économique du TRM qui se met en place contribue à remobiliser les chargeurs sur des sujets structurants pour optimiser les coûts (remplissage des camions, mutualisation, voire réduction des fréquences de livraison…), ou en matière de digitalisation. Et la rentabilité retrouvée des transporteurs est par ailleurs essentielle pour financer leurs investissements liés à la décarbonation, et renouveler leur parc de matériel roulant. MR

Pour développer son activité de logistique end-to-end de véhicules finis, structurée suite au rachat de Gefco (voir NL 3689), Ceva Logistics a signé un contrat d’affrètement pour 10 ans de quatre navires roulier (RoRo) dotés d’une propulsion hybride (électrique et GNL). Signé via CMA CGM, maison-mère du 3PL, le contrat a été passé avec l’armateur singapourien Eastern Pacific Shipping. Mais c’est en Chine, à environ 800 km de Pékin, que ces navires sont en cours de construction sur les chantiers navals de China Merchants Jinling Shipyard. Chacun pourra transporter 7 000 véhicules avec quelque 59 000 m² répartis sur 12 niveaux, et le premier devrait être livré en fin d’année, tandis que les trois autres suivront en 2024. Avec cette flotte, Ceva Logistics estime pouvoir transporter tous les ans quelques 140 000 véhicules, notamment entre la Chine et l’Europe. « Face à la forte demande en capacités supplémentaires, ce choix d’exploiter quatre navires RoRo de haute va nous permettre de créer de la valeur à long terme pour nos clients en améliorant les conditions de mise sur le marché de leurs véhicules finis à travers le monde », souligne Emmanuel Cheremetinski, responsable monde de cette division FVL de Ceva (Finished vehicle logistics). En matière de logistique de véhicules, le prestataire compte aussi une offre de transport par conteneurs baptisée Cars in Containers pour assurer le transport d’un petit nombre de véhicules finis vers des ports stratégiques ou ports intérieurs difficilement accessibles aux navires RoRo. Le tout adossé au réseau mondial de Ceva Logistics et à ses capacités de chargement / déchargement de véhicules finis. « Cette solution permet aux constructeurs automobiles de bénéficier de délais de livraison réduits et d’une meilleure flexibilité en termes de planning d’expédition », note le 3PL. AD

Pour faire la transition entre les anciens modèles et la nouvelle génération de gros porteurs B777-8F et A350F, DHL Express a passé commande auprès de la société Jetran LLC de neuf Boeing B777-200LR, des appareils long-courrier initialement conçus pour le transport de passagers mais qui seront convertis en avions-cargo par le spécialiste américain Mammoth Freighters. La première livraison est prévue en 2024 et les suivantes s’échelonneront jusqu’au début de 2027 pour remplacer les huit anciens avions cargo B747 de sa flotte. Ces avions reconvertis ont une durée de vie plus courte qu’un avion-cargo de série mais présentent des caractéristiques voisines du B777-200F (F pour Freight), soit une capacité d’emport de 102 tonnes et un rayon d’action de 9 200 km. Selon DHL Express, les émissions de CO₂ sont également réduites de 18% « par rapport aux avions classiques ». Rappelons qu’entre 2018 et 2022, DHL a fait l’acquisition de 28 nouveaux avions cargo B777-200F, dont 18 sont en service. Le reste sera livré d’ici à 2025. JLR

Malgré le repli de la consommation alimentaire constaté à l’échelle européenne, Stef a réalisé un CA de 1,1 Md€ au 1^er trimestre, en hausse de +16 % (+ 13,7 % à périmètre constant). Fort du rachat des sociétés Langdon Group (Royaume-Uni), TTC (Espagne), Frigosuisse (Suisse) et SVAT (Italie), le logisticien du froid a vu ses seules recettes à l’international bondir de +19,1 % (à 354,7 M€). Il a notamment bénéficié de la bonne tenue de la consommation alimentaire en Espagne et au Portugal. En France, Stef a dû composer avec une contraction particulièrement importante de cette consommation sur le mois de mars, impactant directement ses volumes à traiter sur les segments frais et produits de la mer, ainsi que son activité liée à la GMS. « L’activité surgelés a affiché une hausse du taux de remplissage des entrepôts qui s’explique notamment par le retour au stockage du fait du ralentissement de la consommation de détail, souligne le prestataire. L’activité de restauration hors domicile a bénéficié de son côté des effets de ses succès commerciaux en restauration rapide obtenus au cours de l’année 2022 ». Le CA France de Stef a ainsi progressé de +7,3 % (574,7 M€). AD

Dans le cadre d’un nouveau bail de 12 ans avec son locataire Geodis, la foncière Argan a lancé l’extension du hub de messagerie de son client à Bruguières, près de Toulouse. Compte-tenu de contraintes liées au foncier, sa surface ne sera augmentée que de 2 200 m², dans sa largeur (pour atteindre 13 400 m² ). Mais il est également prévu d’améliorer le bâtiment existant, notamment le bloc bureaux de 1 900 m², la voirie et les équipements de quais, et d’installer des LED intelligents asservis à la présence et à la luminosité, une centrale photovoltaïque destinée à l’autoconsommation ainsi qu’un système de GTB (Gestion Technique du Bâtiment). Ouverte en 2003, cette agence de Bruguières est le hub régional de Geodis qui dessert le département de la Haute-Garonne et alimente ses plateformes départementales du Sud-Ouest. JLR

Après lui avoir confié en 2015 l’exploitation de son entrepôt de 47 000 m² de Mszczonów, à une cinquantaine de km au sud-ouest de Varsovie, Auchan Pologne a également choisi ID Logistics pour son nouveau centre de distribution de Lędziny, entre Katowice et Cracovie. Loué par le distributeur auprès de GLP, ce site de 54 000 m² approvisionne depuis l’an dernier tous ses hypermarchés, supermarchés et petits magasins du sud de la Pologne, pour leur offre de produits alimentaires (sec, frais ou nécessitant un stockage en température contrôlée), ainsi que d’articles textile et de produits DPH. Sur l’entrepôt, ID Logistics assure la réception, l’entreposage, la gestion des stocks, la préparation de commandes, l’étiquetage et le transit de certaines marchandises (expédition directe vers les magasins). Les opérations sont similaires à celles assurées par ID sur le site de Mszczonów, dédié aux denrées alimentaires et produits DPH, qui approvisionne les magasins du nord du pays mais traite aussi des commandes e-commerce. AD