Newsletter quotidienne n° 3765

Comment expliquer la spirale ascendante des loyers que connaît le marché français de l’immobilier logistique depuis deux trois ans, avant même le retour de l’inflation ? Le décryptage de ce sujet très actuel est à retrouver dans le dossier Tendance de notre numéro 57 de Supply Chain Magazine. Et dans l’enquête sectorielle de ce numéro d’avril, il est question de la supply chain des articles de sport, au bord de la surchauffe et des surstocks. Quant à la grande interview, avec Étienne Marie, directeur des Opérations du Groupe Paredes, elle fait le point sur les projets de transformation du processus de prévisions planification du n° 2 français du marché de l’hygiène et de la protection professionnelles. Sans oublier les rubriques Management (sur la logistique, ascenseur pour l’intégration), Formation (le MOLI de Promotrans) et Parole d’expert, où Gilles Tranchant (cabinet bp2r) vous explique pourquoi les chargeurs doivent réinvestir le marché du maritime. Et si vous recherchez le grand air en ce week-end du 1^er mai, rien de tel que notre Zoom iodé sur Grain de Sail, à la fois chocolatier-torréfacteur, compagnie maritime et commissionnaire de transport décarboné à la palette par voilier cargo ! Bonne lecture à nos abonnés, en version papier ou numérique, bon week-end à tous et à mardi prochain ! JLR

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C’est sa première levée de fonds stricto sensu qu’annonce le spécialiste de l’IA Verteego, qui a réuni 2,5 M€ auprès de fonds d’investissement (Archipel Ventures, Supercapital, Holnest et Finoli, ainsi que de Bpifrance) et d’experts du secteur et du SaaS « associés à l’aventure ». Mais il ne s’agit plus vraiment d’amorçage (‘seed capital’) pour cet acteur qui s’était reformaté en 2018 pour mettre son expertise en Intelligence Artificielle au service des acteurs du retail, au sens large. L’objectif : relever leurs multiples défis d’optimisation de prévision de la demande, de stratégies de promotion, d’assortiment, d’approvisionnement ou de distribution omnicanale. Avec sa vingtaine de collaborateurs, Verteego compte un nombre équivalent de belles références, de l’historique Monoprix à Système U, en passant par Sodexo, Chronodrive / Auchan, mais aussi Manpower ou Europcar (chez lequel un déploiement mondial est engagé pour optimiser l’allocation de véhicules en location en fonction des tendances de la demande). « Une première phase « go-to-market » a validé la valeur ajoutée de notre solution dans différents contextes, nous indique Rupert Schiessl, cofondateur et CEO de Verteego. Dans un environnement toujours plus volatil, elle concourt à simplifier les processus de décision en la mobilisant sur différentes couches : prévision de la demande avec une granularité qui peut descendre à l’article et au point de vente, simulation d’opérations promotionnelles, d’évolution d’assortiment ou de plan d’approvisionnement, et automatisation de recommandations en tenant compte de priorités sur l’augmentation du CA, la profitabilité, la baisse des ruptures, l’optimisation du BFR, ou une consommation plus frugale des ressources… », synthétise-t-il. Avec cette levée de fonds, l’enjeu pour Verteego est d’accélérer son développement, avec l’objectif de 50 clients grands comptes en fin d’année, avec en vue le cap du milliard de recommandations mensuelles générées par l’outil. Une dizaine de recrutements sont aussi au programme pour structurer l’équipe vente, avant-vente et ‘customer success’, avec une approche plus packagée, et pour continuer à perfectionner le moteur algorithmique de la solution. Et c’est aussi le réseau de partenaires qu’il s’agit de développer, côté intégrateurs spécialisés, alors que Verteego est déjà bien identifié du côté des consultants retail ou supply chain. MR

Le Pdg d’Airbus Guillaume Faury était mercredi matin sur France Inter dans le Grand Entretien avec le journaliste Nicolas Demorand. Son entreprise, qui a enregistré en 2022 un bénéfice record de plus de 4 Mds€, connaît aujourd’hui des problèmes de remontée en cadence de sa supply chain, en termes de capacités à fournir et à livrer pour répondre à une demande qui atteint le même niveau qu’avant Covid. « Nous avons livré 860 appareils en 2019 mais seulement 660 l’année dernière alors que la demande est revenue (…). Il manque des pièces, des équipements, des composants électroniques, de la matière première, de la logistique » a indiqué Guillaume Faury qui espère revenir au niveau de production prépandémique d’ici à la fin de 2024 ou en 2025. « La question n'est pas de savoir si on va y arriver, mais à quelle vitesse on y arrive et on est tous mobilisés pour cela » a-t-il ajouté. Avant qu’un auditeur, patron d’une entreprise de décolletage de Haute-Savoie, apporte son intéressant témoignage d’équipementier aéronautique : « Jusqu’au Covid, on a demandé aux très petits sous-traitants de baisser les prix, on nous disait même qu’il ne fallait pas investir en France, mais dans la zone dollar, en Inde… Le Covid est arrivé, on nous a arrêté toutes les productions et maintenant que ça a redémarré, nous les petits décolleteurs, on a été voir ailleurs, sur d’autre marchés ». Réponse de Guillaume Faury : « beaucoup de gens ont dû s’adapter et trouver des solutions de survie, on est bien conscients de cette situation ». JLR

Parmi les spécialistes du secteur, Arthur Loyd Logistique est le seul à relever une progression de la demande placée au 1^er trimestre (+8%, avec 850 000 m² commercialisés), sa méthodologie ne prenant pas systématiquement en compte les transactions inférieures à 10 000 m² (en net recul selon ses confrères). Mais même en relevant une demande placée supérieure de 26% à la moyenne décennale, le DG d’ALL tempère : « Aussi encourageante soit-elle, cette bonne performance ne saurait être considérée comme représentative du marché actuel, pénalisé par un net ralentissement de la demande exprimée par les utilisateurs ». Le recul est manifeste sur les deux pôles phare de la dorsale, Ile-de-France et région lilloise ; le lyonnais pâtit d’un manque d’offre persistant ; et seule la région marseillaise a progressé, stimulée par le parc de Bollène. Le trimestre a en fait été marqué par l’élan des pôles secondaires (avec 374 000 m², soit +132% par rapport à 2022) avec un « certain succès » de plateformes lancées en blanc sur l’Orléanais, en Normandie, dans le Grand-Est et en Occitanie. « Pour autant, ce sont des projets clés en main, initiés pour partie avant la guerre en Ukraine, et dont les permis de construire et certifications ICPE viennent d’être purgés de tous recours, qui ont plus particulièrement stimulé ces marchés », note Didier Terrier. Fait plus marquant, les prestataires ont battu un record d’activité pour un 1^er trimestre, avec plus de 500 000 m² acquis ou pris à bail (soit 61% du total). « Dans un contexte d’incertitudes fortes pour les chargeurs, le recours à des prestataires - par le biais de contrats courts - leur permet de garder une certaine flexibilité quant à leur politique immobilière », ajoute-il. Quatre transactions XXL de 3PL (dont XPO à Combs-la-Ville ou Simastock à Douvrin) contribuent d’ailleurs à faire du segment ≥ à 40 000 m² le plus important en volume (307 000 m²), même si c’est à l’opposé celui de 10-20 000 m² qui a connu la plus forte dynamique (+82% avec 264 000 m²). Mais vu de l’utilisateur, la période est surtout marquée par la hausse continue des loyers, à laquelle Supply Chain Magazine consacre un dossier dans le numéro d’avril du mensuel (comme évoqué en Une), auquel ALL a contribué en relevant ses multiples facteurs : raréfaction de l’offre immédiate, maintien relatif de la demande placée, augmentation des coûts de construction et durcissement des conditions de financement, sans compter l’évolution des bâtiments eux-mêmes. MR

Dès 2015, la startup niçoise Qualisteo, qui commercialise depuis 2012 des systèmes de comptage permettant aux entreprises et aux usines de comprendre et réduire leur consommation (électricité, eau, gaz) se posait déjà la question de la relocalisation de son sourcing et de l’assemblage de ses boîtiers multi-énergies Lynx. Son premier projet en ce sens, sur l’intégration des cartes d’acquisition, a démarré en 2018 dans son atelier à Nice, qui en 5 ans a traité localement entre un quart et un tiers du volume total de ces cartes, sourcées auparavant en Europe de l’Est auprès d’un fournisseur américain. Depuis la fin de l’année dernière, 100% de cette activité a été rapatriée en France et l’entreprise s’est maintenant lancée sur un deuxième projet, qui concerne sur cette année 2023 la partie production. Qualisteo a mis en place à Mougins (à 25 km de Nice) une ligne qui a déjà produit 350 cartes électroniques, l’objectif étant d’atteindre le millier en fin d’année. « Compte tenu de l’augmentation délirante des prix de l’électronique et des délais d’approvisionnement sur l’année écoulée, cela va nous permettre de baisser nos coûts de 20% et de limiter les transports et donc les émissions de CO₂. Côté Supply Chain, le lead time que nous gagnons nous rend à nouveau capables, malgré ce contexte incertain, de tenir notre promesse d’installation de la solution en six semaines qui fait la différence chez nos clients industriels » nous a confié Guillaume Ellena, le directeur technique de Qualisteo. La startup a réalisé en 2022 un CA de 2,5 M€ et vise les 6 M€ en 2023, avec un effectif d’une vingtaine de personnes. JLR

Pour la rentrée prochaine, GXO Logistics prévoit de recruter une centaine d’alternants en France pour renforcer ses équipes opérationnelles comme ses fonctions supports : chargés de ressources humaines, gestionnaires de stocks, ingénieurs méthode et animateurs qualité hygiène sécurité environnement (AQHSE). La formation et la promotion interne faisant partie des priorités de GXO Logistics en matière RH, les alternants auront la possibilité d’accéder à sa plateforme GXO University. Tous pays confondus, celle-ci offre aujourd’hui plus de 30 000 formations en ligne. A noter aussi qu’en partenariat avec l’IUT d’Aix Marseille, le prestataire a lancé une formation diplômante d’Executive GOL (Gestion des opérations logistiques). Une dizaine de collaborateurs participent cette année à cette formation en alternance délivrée sur un an. AD

L’éditeur drômois Infologic annonce deux nouvelles fonctionnalités liées au SCM dans son ERP Copilote, utilisé notamment dans les secteurs agroalimentaires et cosmétiques. La première est l’ordonnancement des commandes dans le module WMS de l’ERP, qui va permettre d’optimiser la préparation pour respecter les délais d’expédition en tenant compte de plusieurs paramètres : commandes urgentes, effectifs, regroupement de mêmes catégories de produits selon leur emplacement, etc. Pour cela, l’outil calcule les temps nécessaires, en fonction de la répartition choisie des commandes par préparateur, et gère les alertes en cas de dépassement de l’heure de départ. Il propose également un mode “temps réel”, qui permet d’ajuster le jour J en fonction des effectifs réellement disponibles. L’autre nouveauté de l’ERP Copilote concerne plus particulièrement la filière des végétaux : il s’agit d’un outil de gestion de la composition des rolls qui propose un agencement optimal des produits, directement lors de la prise de commandes, via une interface graphique. Cette fonctionnalité peut même être utilisée en mode collaboratif pour les coopératives, lorsque plusieurs producteurs partagent un même roll. JLR

La startup Kodiak Robotics s’est associée à CR England pour lancer un programme pilote de transport dans des camions réfrigérés sans chauffeur pour les produits carnés de Tyson Foods. En fait, Kodiak Robotics et CR England assureront l’envoi de 3 à 5 chargements par semaine entre Dallas et San Antonio au Texas (440 km). Au début, les camions autonomes disposeront d’un chauffeur par souci de sécurité, mais Kodiak Robotics espère pouvoir supprimer ce poste dans les 2 ans. Kodiak a aussi des programmes en cours avec Ceva Logistics, Ikea et Forward Air. CCT