Il y avait de la matière dans la présentation en avant-première sur la SITL du rapport « La Supply Chain circulaire, pivot de la réindustrialisation verte », établi par Citwell et Soroa (avec le soutien de l’Institut national de l’économie circulaire), accompagnés sur scène du groupe Renault (ils étaient respectivement représentés par Anaïs Leblanc, directrice associée du cabinet de conseil SC, l’ex-député François Michel Lambert, président de Soroa et fondateur de l’INEC, et Jean-Denis Curt, responsable du pôle Économie circulaire et recyclage du constructeur). C’est en effet sous l’angle des matières premières que leur travail pose les principes de l’économie circulaire, en soulevant l’enjeu de tirer le meilleur parti de ressources finies, de leur réemploi, leur recyclage, de l’optimisation ou de la priorisation de leur utilisation. François-Michel Lambert a d’emblée donné la mesure du défi à relever : réduire de 20 à 6 tonnes le volume de matière vierge consommé par an par chaque européen. « Très peu souveraine sur ce volet matières, l’Europe a d’autant plus l’enjeu de miser sur le circulaire pour gagner en résilience sous l’angle industriel, a précisé Anaïs Leblanc. Et notre rapport vise d’abord à souligner auprès des politiques l’ampleur du cadre à repenser qu’implique l’économie circulaire, et le rôle pivot que la supply chain circulaire doit endosser comme outil stratégique de planification écologique. En pratique il y a déjà beaucoup d’obstacles à lever côté réglementation, qu’il s’agisse de réutilisation de matières, de leur traçabilité, de contraintes sur l’emploi de pièces remanufacturées… Et c’est maintenant une 2ème phase qui s’ouvre avec les entreprises les plus en pointe, ou des associations qui entendent jouer un rôle moteur comme France Supply Chain ». Volontariste, le groupe Renault a justement témoigné des axes de son travail sur le développement de boucles de recyclage et de réemploi de matériaux, de véhicules, de pièces, ou l’accent sur l’éco-conception. Le tout en faisant valoir les coûts et process associés, avec les enjeux que cela suppose en matière de compétitivité de la démarche, de sa valorisation face aux clients, ou de la concurrence mondiale pour l’accès aux gisements de matières recyclées, au risque de déstabiliser les filières que le constructeur automobile s’efforce de mobiliser dans son schéma industriel (voir suite). MR