La cour des comptes européenne critique l’UE sur le report modal
L’Union européenne a beau avoir alloué plus de 1,1 Md d’€ à des projets visant à soutenir l’intermodalité entre 2014 et 2020, le camion continue d’écraser les autres modes de transport. C’est le verdict de la Cour des comptes europénne qui vient d’auditer 3 des principaux flux commerciaux, qui recouvrent certains tronçons des corridors du réseau transeuropéen de transport (RTE-T) : le corridor Rhin-Alpes (allant de la Belgique et des Pays-Bas à l’Italie), le corridor Mer du Nord-Baltique (entre la Pologne et l’Allemagne), et les corridors Atlantique et Méditerranée (qui relient l’Allemagne à l’Espagne via la France). « Les efforts pour restreindre le fret routier n’ont pas suffi à lever les obstacles réglementaires et infrastructurels qui pénalisent d’autres modes de transport. Ces problèmes doivent être réglés si l’UE veut concrétiser ses ambitions écologiques » indique ce rapport publié fin mars et conduit par la belge Annemie Turtelboom. L’intermodalité répond pourtant bien aux enjeux de décarbonation de l’UE pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais voilà, le transport routier reste le plus souple, et souvent le plus rapide et le moins cher, selon la Cour. La part du fret routier (environ 77%) continue d’augmenter dans l’UE. « Il n’existe pas de stratégie de l’UE consacrée au seul transport intermodal de marchandises (…). Les valeurs établies au niveau de l’UE pour 2030 et 2050 [à savoir, à terme, le doublement du trafic ferroviaire et l’augmentation du recours à la navigation intérieure de 50%] sont tout simplement irréalistes ». VL