Compte tenu de la croissance de l’activité agroalimentaire de l’entreprise (dont le CA dépasse les 8 M€ en 2022), le navire Grain de Sail 1 est désormais trop petit pour répondre aux propres besoins de Grain de Sail concernant les approvisionnements en café et cacao (voir Une). La construction d’un deuxième voilier cargo, lancée l’année dernière au Vietnam (sur les chantiers Piriou), ouvre donc un vrai potentiel de marché pour Grain de Sail Logistics sur une prestation de service de transport décarboné. D’une longueur de 52 m, avec 350 t de capacité et la possibilité de transporter 238 palettes, Grain de Sail 2 devrait faire sa première liaison commerciale entre Saint-Malo et New-York à la mi-janvier 2024. « On se retrouve à la fois sur un marché concurrentiel des groupeurs maritimes, qui ont un lead time très long et un impact carbone encore important, et sur celui des solutions aériennes qui ont un lead time plus court, mais avec un impact carbone très élevé et qui sont très chères » résume Laurent Jeaneau, son DG. Certes, il y a un surcoût à la palette par rapport au maritime « thermique » (40 à 50%), mais le commissionnaire insiste sur l’efficacité de la solution globale, conçue pour perturber le moins possible l’organisation SC de ses clients, avec un hub logistique bord à quai à Saint Malo prévu à partir de début 2024 (et son équivalent via un partenaire côté américain). « On supprime les opérations de handling amont et aval car le groupage/dégroupage est effectué directement dans la soute du navire, conformément au plan de chargement, ce qui explique que l’on ait des lead times d’environ 20 jours, contre 25 à 30 jours sur du groupage maritime habituel. Nous avons aussi testé pour un client du luxe notre capacité de décharger une palette pour effectuer une livraison directe dans sa boutique de New York seulement 4 h après le déchargement ! » précise-t-il. Au fur et à mesure de la signature de contrat long terme (8 à 10 ans)avec des clients, Grain de Sail Logistics prévoit rapidement d’augmenter sa flotte pour proposer des départs tous les 15 jours et non plus tous les deux mois. L’entreprise discute également avec des partenaires pour proposer les prestations de pré et post acheminement à l’aide de véhicules électriques ou GNL. JLR