Les canaux des courses alimentaires à domicile se démultiplient depuis le déclenchement du confinement, et plusieurs grandes enseignes ont opté pour une présence sur les plateformes jusque-là dédiées à la livraison de repas ou de boissons. Dans les jours qui ont suivi la mise sous cloche de l’essentiel des activités, Franprix avait mis en œuvre un accord avec Deliveroo (mais le projet était en préparation de plus longue date, selon nos confrères de LSA) faisant apparaître sur sa plateforme une vingtaine de magasins proposant aux clients de leur périmètre une sélection resserrée de produits alimentaires ou d’hygiène (des marques propres Franprix ou Leader Price et des références de pâtes, de lait ou de produits frais de grandes marques). La formule s’étend, et même depuis lundi à une autre enseigne du Groupe Casino, en l’occurrence près d’une quarantaine de magasins de proximité Monop’, en région parisienne et dans plus d’une douzaine de grandes villes. La formule repose évidemment sur du picking en rayon par les équipes des supermarchés concernés, avec les problématiques de rupture que cela peut supposer, sachant que ce principe de préparation était déjà bien souvent en place pour des commandes passées via les sites e-commerce des enseignes elles-mêmes (avec des livraisons assurées par des acteurs plus traditionnels, à l’image de Star Service, voir NL 3112). Dans le même esprit, et lundi dernier également, Carrefour avait lancé une formule similaire, en s’appuyant de son côté sur l’autre poids-lourd de la livraison depuis les restaurants, Uber Eats (voir NL 3113). De fait, les circonstances font bouger un certain nombre de curseurs dans la stratégie e-commerce de ces grands acteurs de la grande distribution, en ouvrant de nouveaux canaux et en redonnant un coup de fouet à la préparation en rayon alors que chacun structure par ailleurs des moyens dédiés. Carrefour déploie ainsi un modèle fondé sur des entrepôts de préparation de commandes internet (en région parisienne et bientôt dans d’autres agglomérations) ou des espaces de préparations dédiés au e-commerce en réserve de certains hyper, tandis que Monoprix compte sur son nouvel entrepôt automatisé par Ocado récemment démarré en Essonne (voir NL 3017). À l’heure du déconfinement se posera la question de la pérennité des formules lancées avec Deliveroo et Uber Eats. MR
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