En début de semaine, au moins deux grands transporteurs de produits alimentaires ont informé leurs clients d’une augmentation de leurs tarifs visant à répercuter leurs surcoûts de fonctionnement pendant la crise sanitaire. Stef et STG ont ainsi tenté unilatéralement de faire passer des augmentations de 8,5% et de 8,75%, respectivement, avec effet rétroactif au 17 mars. Avant de faire machine arrière ces derniers jours, l’un comme l’autre, suite aux réactions indignées de nombreux dirigeants, notamment de PME du secteur agroalimentaire, sur les réseaux sociaux. Le président de l’ANIA (Association National de Industries Alimentaires), Richard Girardot, est également monté au créneau mercredi en lançant un appel à la raison, dans une lettre ouverte, sur les tarifs du transport et de la logistique et en rappelant que les entreprises de l’alimentation étaient dans la même situation que leurs prestataires. Cet appel à l’union sacrée, au dialogue et à la solidarité semble avoir été entendu. « La crise que nous vivons révèle plus que jamais les difficultés du modèle économique de tout le secteur de la supply chain. Nous avons aussi conscience que vous subissez de plein fouet cette crise. Nous pensons notamment particulièrement aux petits producteurs, aux entreprises en difficulté, qui vivent une période dramatique. C’est pourquoi, j’ai demandé aujourd’hui à chacun de vos interlocuteurs commerciaux de revenir vers vous pour définir en concertation et dans la modération les aspects opérationnels et économiques que nous pourrons envisager pour votre activité » a écrit Marc Vettard, le directeur général délégué du Groupe Stef dans le courrier adressé récemment à ses clients. De son côté, STG a reconnu sa « maladresse » mais insiste sur le fait qu’il faudra prendre en compte les contraintes additionnelles multiples qui renchérissent les prix de revient, notamment les temps d’attente augmentés, les kilomètres à vide, et la protection des collaborateurs. A cet égard, l’industriel breton Altho, spécialisé dans la fabrication de chips (en MDD pour la grande distribution et sous la marque Bret’s), a pris les devants. Dans un courrier envoyé le 24 mars à tous ses transporteurs, il leur annonce sa décision unilatérale d’accepter une hausse de tarifs de +8,75% sur toutes les lignes applicables jusqu’à la fin de la période de confinement avec effet rétroactif au 17 mars et un paiement comptant à réception des factures hebdomadaires. « Au regard de ces efforts, Altho attend de vous un taux de service irréprochable sur toutes les lignes qui vous ont été attribuées » conclut la lettre signée par le Pdg Laurent Cavard et le directeur Supply Chain, Romuald Rituit. JLR
Le producteur breton de chips Altho (en MDD pour la grande distribution et sous la marque Bret’s) a annonçé à ses transporteurs qu’il acceptait une hausse de tarifs de +8,75% sur toutes les lignes applicables jusqu’à la fin de la période de confinement en échange d’un taux de service irréprochable.
Crédit photo Altho