Le cycle dédié mercredi dernier au secteur pharma-cosmétique a fait salle comble sur Supply Chain Event. Pour poser les enjeux, la journée s'est ouverte avec une présentation du cabinet Citwell, spécialiste de la supply chain notamment pharmaceutique (30 à 50 % de son activité, selon les années). « Le premier défi posé à la pharma tient la forte dichotomie entre des marchés très matures en faible croissance, mais qui représentent les ¾ du marché, et des pays dits émergents qui relèvent de supply chains très spécifiques, la distribution y étant est structurée de façon très différente », a souligné Guillaume Allemand, DG délégué de Citwell. Et les chaines logistiques se complexifient car les capacités de production se mondialisent, la Chine figurant désormais en 2ème position, et l'Inde, le Mexique ou le Brésil ayant intégré le Top 15, avec une multiplication des problématiques de contrefaçon à la clé. « Dans le même temps, la pression sur les marges s'accentue avec la rationalisation des systèmes de santé, la baisse des taux de remboursement ou la concurrence accrue liée aux génériques. Sans parler de l'envolée des budgets R&D et marketing, de l'ordre de 30% en moins d'une décennie aux États-Unis et de plus de 20% en Europe, ou de l'accélération et de la démultiplication des contraintes réglementaires, dont la sérialisation n'est qu'un élément », a-t-il poursuivi. D'un point de vue SC, cette complexité s'illustre notamment par la multiplication par 10 des ruptures en moins de 10 ans pour les médicaments d'intérêt thérapeutique majeurs. Une partie de la réponse tient au passage d'une logique d'offre produit à une offre de services portée par la SC, au-delà du volet de délais de livraison, fait valoir Citwell. « Si une cinquantaine de services peuvent être répertoriés, l'enjeu est plus que jamais de bien définir ses segments de clients et de leur proposer un panier d'offres adapté », a noté Olivier Gonot, senior manager au sein du cabinet, en évoquant une gestion de stock plus sophistiquée, par exemple en VMI dans le cadre d'un contrat de service entre le labo et certains clients. « À l'heure où beaucoup s'interrogent sur des modèles de distribution directe, avec l'aiguillon d'un Amazon qui a intégré le paysage aux États-Unis ou en Allemagne, cette logique VMI pourrait se prolonger jusqu'à gérer les stocks en officine », a noté Guillaume Allemand. Mais l'enjeu repose plus que jamais sur une prévision/planification plus agile, dans une optique end-to-end. DDMRP, IA : des clients de Citwell tels que BioMérieux, Expanscience ou Sanofi, ont témoigné au fil de la journée de leurs chantiers en cours. MR
Guillaume Allemand, directeur général délégué du cabinet Citwell, et Olivier Gonot, senior manager.
Crédit photo M. Rabiller