On le sent, ou plutôt on le pressent, l’intelligence artificielle va bouleverser un grand nombre de métiers. Ceux de la supply chain n’y feront pas exception, que ce soit dans le domaine des prévisions/planification ou de l’exécution opérationnelle. Début juillet, nous consacrerons d’ailleurs le prochain Forum d’été Supply Chain Magazine à cette problématique de l’IA en supply chain. Mais dès aujourd’hui s’annonce une autre conséquence à cette évolution, que dis-je, à cette « disruption » : le poids grandissant des « soft skills » (capacité d’écoute, empathie, esprit critique, intelligence émotionnelle, etc) dans les critères de recherche des candidats, comme le confirme la grande enquête « salaires et carrières » du numéro d’avril de Supply Chain Magazine, qui arrive cette semaine chez nos abonnés. Avec les progrès des algorithmes de l’IA, cette tendance ne fera que se renforcer. Comme le disait la semaine dernière l’évangéliste digital (un nouveau métier ?) Stéphane Mallard lors d’une conférence organisée par Kuehne+Nagel, la connaissance des individus a perdu sa valeur économique avec Internet, et avec l’IA, ce sera bientôt au tour de l’expertise métier de prendre le même chemin, au fur et à mesure que les algorithmes auto-apprenants modéliseront nos fonctions cognitives. Autrement dit, pour conduire des projets, on ne demandera plus à l’humain d’être un expert technique mais d’abord d’exceller dans sa faculté unique d’avoir de l’empathie avec autrui, de savoir convaincre, motiver, apaiser, etc. Gageons que dans un avenir proche les nombreuses formations en SCM vont aménager leurs programmes en conséquence pour développer ces facteurs humains que les algorithmes nous envient.
Jean-Luc Rognon
Jean-Luc Rognon