Avec 356.000 m² commercialisés, ce 3ème trimestre marque un point bas depuis 10 ans et un retrait de -41% par rapport à la moyenne quinquennale, dans un « environnement encore peu propice aux signatures », relève le dernier point marché d’Arthur Loyd Logistique. Les 67 transactions enregistrées depuis janvier totalisent à peine plus d’1,5 M de m² placés, dont 50% hors dorsale avec la montée en puissance des régions périphériques à l’Ile-de-France. « Les utilisateurs n’ont plus peur de s’éloigner des bassins historiques pour peu que l’offre soit qualitative et attractive », note Didier Terrier, le directeur associé d’ALL. Le contexte se voit aussi marqué par le poids croissant des prestataires, preneurs de 56% des surfaces, tandis que les grands chargeurs comme la grande distribution ou les grossistes s’avèrent moins actifs. Quant à un relais éventuel des industriels, « Attention aux effets d’annonce, prévient Didier Terrier. Le lien entre réindustrialisation et part de marché importante des industriels dans la demande placée logistique est difficile à établir et encore trop prématuré ». Mais le chiffre qui détonne le plus concerne le stock accumulé, avec 2,8 M de m² vacants et immédiatement disponibles au 1er octobre, soit +51% en trois mois. Un record qui renvoie au 2ème trimestre 2020, au plus fort de la crise covid, note ALL, qui ne se veut pas trop alarmiste tout en prévoyant qu’1,3 M de m² devraient s’y ajouter dans un délai de six mois. L’impact sur les valeurs locatives ne s’est pas fait attendre, avec un loyer moyen « équivalent à l’atterrissage 2023 » de l’ordre de 55€ du m². « Dans les secteurs abondants en offre, où la compétition est moins forte, le rapport de force est plutôt à l’avantage des utilisateurs », relève Didier Terrier, mentionnant la réapparition dans les négociations à l’entrée de périodes de franchise de loyer. Mais les disparités géographiques restent notables, selon lui : « La partie sud de la dorsale continuant de fonctionner à flux tendu, il n’est pas exclu que l’évolution des loyers y retrouve sa frénésie d’antan ». On notera qu’à l’échelle de 2024, ALL table sur un total à peine supérieur à 2 M de m² placés sur le marché français, soit le niveau plus faible sur une décennie. MR