Hâte-toi lentement pourrait être la devise de Skipper Groupe. Basé en Ardèche, ce prestataire transport et logistique qui dispose de 11 entrepôts en France (134.000 m²) s’attache à développer son activité en donnant la priorité, non pas à la réduction des délais de livraison, mais au respect de l’environnement et à l’épanouissement de ses équipes au travail. Cette approche, que l’entreprise qualifie de ‘slow logistique’, repose sur quatre piliers : la réduction des emballages, l’optimisation des flux, le recours à des véhicules ‘propres’ et la prise en compte de l’expérience collaborateur. Fort de ces axes de travail, le dirigeant de Skipper Groupe souligne, un brin provocateur, que sa société « réalise l’incroyable performance de livrer ses clients en trois semaines ». Aujourd’hui, ses clients évoluent surtout dans les secteurs du parfum et de la cosmétique, du e-commerce, des arts de la table et de l’industrie. « Un consommateur engagé est prêt à attendre quelques jours de plus pour garantir une livraison plus responsable, explique Fabien Jouvet, président de Skipper Groupe. Il appartient désormais aux marques de proposer de nouvelles ‘slowlutions’ en phase avec ces attentes et de repenser leurs livraisons, y compris en B-to-B comme nous le faisons avec notre client Spit. » Pour ce fabricant français de solutions de fixation et outils pour professionnels du bâtiment, les commandes sont désormais expédiées en une seule fois à date fixe plutôt qu’envoyées au fil de l’eau. Résultat, les opérations de transport réalisées pour ce client ont enregistré une baisse de leurs émissions de CO2 de 52%. Avec L’Occitane en Provence, entreprise pour laquelle Skipper Groupe a mis en place des navettes dotées d’un double plancher et fonctionnant au biocarburant XTL, elles ont chuté de 90%. Avec un autre client, le fabricant de produits de cuisine Cookut, la réduction de l’épaisseur du bobinot servant à filmer les palettes a fait passer de 208 à 45 g la part de déchet plastique par palette. « Nous ne pouvons pas continuer à engorger nos villes et nos bennes, conclut Fabien Jouvet. Il faut qu’une prise de conscience s’opère. C’est pour cela que nous avons créé la slow logistique ». AD