Le 1er trimestre 2024 a vu la demande placée de m² logistiques enregistrer un fort recul sur un an. Moins alarmistes que les -60% relevés par EOL en se focalisant sur les entrepôts ≥10.000 m² (voir NL 3963), les autres spécialistes retiennent plutôt -40% en intégrant les transactions à partir de 5.000 m². JLL comptabilise ainsi 635.000 m² placés, soit -43% par rapport aux plus d’1,1 M du début 2023 (et -32% comparé à la moyenne quinquennale), avec un nombre d’opérations divisé par 2 (31 vs. 62). Les quelque transactions XXL pèsent d’autant plus dans l’interprétation des données. JLL en répertorie 5, qui totalisent 344.700 m² et concentrent ainsi 54% du volume commercialisé dans l’Hexagone, alors que le segment moyen de 10 à 40.000 m² affiche le plus fort recul. « Plusieurs marchés secondaires bénéficient de leur capacité à proposer des solutions de grand gabarit au détriment des marchés historiques de la dorsale », note Olivier Durif, directeur France, Transaction Industrie et logistique chez JLL. À lui seul, le département du Loiret enregistre 3 transactions XXL, pour 224.000 m² (plus de la moitié sur une seule opération à Ferrières-en-Gâtinais) et fait de la région Centre-Val de Loire le 1er marché de ce début d’année. JLL ajoute que le « 4ème anneau parisien » réunissant les 10 départements voisins compte pour plus de la moitié de la demande placée nationale, contre seulement 16% pour les 4 marchés historiques Lille-Paris-Lyon-Marseille (103.800 m², soit -76%). Avec 23.300 m² placés, l’Ile-de-France affiche même un recul de -88%, note BNP Paribas Real Estate. Les pôles secondaires s’avèrent résilients et illustrent la poursuite du maillage logistique des utilisateurs, positive en écho CBRE, en relevant que ce fléchissement de la demande placée conjugué à la hausse des libérations participe d’un relâchement de la tension du marché. « L’offre immédiate progresse à nouveau pour atteindre 2,8 M de m² à fin mars, soit +65 % sur un an. Mais malgré cette trajectoire haussière, le taux de vacance national oscille toujours autour du seuil de tension estimé à 5 %, avec certains marchés structurellement déficitaires toujours sous la barre des 2% comme le couloir rhodanien », note Pierre-Louis Dumont, directeur exécutif de l’agence I&L France chez CBRE. Mais des libérations devraient ouvrir des opportunités sur ces secteurs très tendus. MR