Un texte jugé funeste pour la sécurité, l’environnement, les finances publiques et le développement du combiné rail-route : c’est en substance l’avis de l’Alliance 4F sur la révision de la directive européenne sur les poids et dimensions des camions en Europe, en discussion puis vote la semaine prochaine au Parlement européen. Le texte prévoit d’autoriser les flux transfrontaliers de marchandises avec des camions de 44 tonnes ainsi que des ‘megatrucks’ pouvant dépasser les 25 m pour atteindre 60 tonnes. Aujourd’hui, ces flux transfrontaliers relèvent de camions de 40 tonnes maximum, seul le transport combiné rail-route pouvant recourir à des véhicules de 42 et 44 tonnes. Pour l’Alliance 4F, qui regroupe des acteurs du fret ferroviaire français, la nouvelle directive va à la fois poser des problèmes de sécurité sur les routes, entraîner une hausse des émissions de GES, et compromettre le développement du fret ferroviaire et du transport combiné rail-route. « Les gabarits autorisés par la directive sont incompatibles avec le transport combiné rail-route, et les camions passés du 40 au 44 tonnes pourront continuer de fonctionner au diesel jusqu’en 2035, souligne l’Alliance 4F. Et à plus long terme, ces megatrucks ne seront pas utilisables pour le ferroviaire. Si l’UE les autorisait, elle renoncerait purement et simplement à ses objectifs de décarbonation et ferait le choix d’un report modal inversé ». L’alliance considère ainsi la directive en contradiction avec le programme européen de lutte contre le réchauffement climatique (Green Deal). « Cette directive a été influencée par des pays champions du dumping social qui trouvent un intérêt évident à mettre sur la route des camions nettement plus lourds et plus longs, demandant moins de chauffeurs routiers, conclut l’alliance. Aujourd’hui, la moitié du TRM est international ou en transit en France. Le pavillon étranger ne fait que passer par notre territoire, sans payer ses infrastructures et externalités négatives ». AD