Dans la 5ème édition du baromètre des risques SC que le cabinet de conseil Kyu Associés vient de publier, la volatilité de la demande devient le premier des risques, alors qu’il était en 6ème position en 2023, loin derrière le manque de capacités et la hausse des coûts. « Après avoir massivement déstocké, les entreprises ont désormais des difficultés à prévoir la demande à court et à moyen terme », explique Thibaud Moulin, associé chez Kyu Associés. Cette difficulté est évidemment liée au ralentissement économique mondial et au retour de l’inflation constaté dans de nombreux pays. Il y a d’autre évolutions majeures dans le Top 10 de ce baromètre réalisé en partenariat avec France Supply Chain, l’école des Arts et Métiers et l’AMRAE (Association pour le Management des Risques et des Assurances de l’Entreprise), à partir des réponses d’une centaine de responsables supply chain, achat et risques interrogés dans 12 secteurs d’activité (aéronautique, automobile, luxe, distribution, réseaux, services, etc.). Sans grande surprise, le risque lié aux crises géopolitiques passe de 5ème à la 3ème place, et celui de défaut de qualité intègre le classement directement à la 7ème position. Le cabinet explique cette dernière évolution par le redémarrage rapide de l’activité après le Covid. « Dans la plupart des secteurs, il s’est fait à marche forcée, souligne l’étude. Une transformation de la supply chain a souvent été opérée du fait des crises successives qui ont imposé la recherche de nouveaux fournisseurs et des changements de configurations des produits. Cette course à la capacité a généré une hausse des incidents qualité dans des secteurs réputés pourtant matures comme l’aéronautique et l’automobile ». Ces secteurs ont du composer avec des pénuries de matières premières, ce risque arrivant d’ailleurs en deuxième position dans le nouveau classement « Les entreprises sont aujourd’hui prises en étau entre une demande volatile, une multiplication des crises géopolitiques, une pénurie de main d’œuvre et une réorganisation des flux de marchandises imposées par des restrictions au libre-échange en lien avec la rivalité entre la Chine et les Etats Unis, la guerre en Ukraine ou le conflit au Proche-Orient », résume Kyu Associés. Quant au risque cyber, il perd deux places, passant de la 3ème à la 5ème position, alors que le risque de conformité RSE maintient en queue de peloton, en 10ème position. AD