À l’échelle de l’année, le ralentissement de l’immobilier logistique hexagonal s’est traduit par une demande placée de 3,6 millions de m² commercialisés, en recul de -24% par rapport à 2022 relève CBRE, sur la base des chiffres Immostat concernant les surfaces supérieures à 5.000 m². Sous l’effet du ralentissement économique, le marché utilisateurs a en effet encore fléchi au 4ème trimestre, avec 800.000 m² placés, d’où un atterrissage en fin d’année bien en deçà de la moyenne quinquennale (-19%). Les projets de prise à bail ou d’acquisition pâtissent des différents facteurs de hausse des coûts, du durcissement des conditions de financement, et plus largement de l’incertitude économique. Mais si les opérations clés en main ou en compte propre accusent le plus fort recul, vu qu’elles supposent des engagements long terme, c’est moins le cas des prises de position sur des entrepôts neufs ou restructurés, note CBRE, en soulignant toutefois que les tendances divergent « notablement » selon les typologies d’utilisateurs. « Face au manque de visibilité des chargeurs à court terme, les logisticiens, dont le modèle repose sur une offre flexible, continuent d’être les principaux soutiens du marché avec une performance annuelle robuste, en ligne avec la moyenne quinquennale. La baisse de la demande placée s’explique finalement en partie par le retrait des principaux consommateurs de plateformes logistiques XXL, à savoir les acteurs du e-commerce et de la grande distribution », souligne Pierre-Louis Dumont, directeur exécutif Agence I&L France chez CBRE. A noter que les pôles historiques de la dorsale enregistrent leur plus faible performance depuis 10 ans, avec 1,9 M de m² placés sur l’année écoulée. Le repli est particulièrement net sur la région francilienne, et dans une moindre mesure sur la zone lilloise, « deux marchés n’ayant enregistré aucune transaction > 50.000 m² sur l’ensemble de 2023 », relève CBRE. À l’inverse, la dynamique est positive sur des marchés jusque-là secondaires tels que les régions Centre-Val de Loire, Normandie ou Bourgogne-Franche-Comté. Et c’est bien sous l’angle de la demande que le marché semble patiner, puisqu’après avoir atteint un niveau plancher fin 2022, l’offre immédiate s’est étoffée au fil de l’année écoulée, avec la libération d’entrepôts existants ou la livraison de différents programmes en blanc, même si c’est surtout sur le nord de la dorsale que se concentrent ces capacités disponibles (alors que le taux de vacance reste sous le seuil des 2% sur les pôles très tendus de Lyon ou Marseille). MR