Médicaments, dispositifs médicaux, consommables, linge ou repas : assurer ces flux et gérer ces stocks peut mobiliser jusqu’à 30% du temps des soignants. Dans son rôle de conseil et d’expertise, l’Anap (Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale) en appelle à structurer la fonction de logistique d’étage dans les établissements de santé afin d’y libérer du temps de soin. Une enquête menée en juin dernier relevait qu’un petit tiers des établissements (mais 52% des CHU) avaient franchi le pas, même si la logistique d’étage s’y concentre souvent sur certains services, notamment de soins aigus et d’urgences, et qu’elle est plutôt du ressort de soignants (33%) que de logisticiens (22%). Pour les aider à repenser leur modèle organisationnel, l’Anap et l’ARTLH (Association nationale des Responsables des Transports et de la Logistique à l’Hôpital) viennent de publier un document listant 10 conseils opérationnels ainsi qu’un kit d’outils ad hoc. La publication souligne les multiples gains potentiels, en termes de temps de soin, mais aussi d’optimisation des processus et des coûts de gestion de stocks et des commandes, de réduction des ruptures de produits, ou de rationalisation de leur acheminement physique. Sans oublier la perspective durable liée à la réduction des approvisionnements en urgence et du gaspillage, ou une meilleure gestion des déchets. Le tout est assorti d’exemples tirés d’initiatives mises en place sur des centres hospitaliers, notamment à Rouen, Amiens ou Soissons. Ce guide liste surtout des étapes clés pour passer à l’action, comme la bonne identification du périmètre de la logistique d’étage, selon les besoins, la définition des profils d’agent à qui la confier, ou la rédaction d’un contrat de service. On y retrouve aussi des pistes au diapason d’une logistique classique, comme la gestion des livraisons des « derniers mètres », l’optimisation du circuit de distribution ou la mise à contribution de robots mobiles et de l’automatisation. En contrepoint, le kit propose un modèle de contrat de service, des fiches de poste, ou des outils de calcul d’indicateurs de taux de service et de rupture, de classification ABC des produits, ou même d’autodiagnostic de la maturité de la fonction. « Il s’agit de permettre aux établissements de relever les défis logistiques tout en améliorant la qualité des soins. Quel que soit le dispositif, les équipes soignantes ne sont pas déchargées de la logistique mais soulagées de certaines tâches, les cadres de santé restant les garants des approvisionnements de leurs unités », précise Lionel Wack, président de l’ARTLH. MR
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