(Rétro de l’été) La startup Stokelp a bouclé en juillet une levée d’amorçage de 3 M€ qui va dynamiser son initiative innovante pour éviter le gaspillage au sein de l’industrie agroalimentaire. Alors que les surstocks de matières premières de ces industriels sont jusqu’ici détruits, Stokelp a développé depuis 2021 une plateforme permettant de revendre ces produits encore consommables, ou de se les procurer à un tarif intéressant : environ -30% par rapport au prix de marché, relève la startup dont la marketplace lancée il y a 18 mois a enregistré plus de 2 000 utilisateurs au sein de TPE/PME ou de grands groupes. À charge pour Stokelp de vérifier les annonces, sécuriser les transactions et le contrôle qualité, et d’organiser transport et livraison. Dans l’hexagone, la formule cible a priori plus de 17 000 industriels qui pourraient ainsi repenser leur gestion des approvisionnements et des stocks, avec de nouvelles pistes en matière de sourcing. Ce nombre est même de 300 000 entreprises à l’échelle de l’Europe, où 1,6 millions de tonnes de ces surstocks finissent incinérées chaque année. Soit l’équivalent de 50 000 camions complets, estime Stokelp en soulignant le non-sens industriel, économique et environnemental. « Les atouts de notre solution sont multiples pour nos utilisateurs : réduction du gaspillage, diminution des pertes, optimisation des achats et renforcement de leur démarche RSE…, font valoir Tanguy De Cottignies et William Launay, les cofondateurs de la startup, tous deux passés par l’agroalimentaire. Bouclée auprès des fonds et investisseurs OneRagtime, AFI Ventures, Better Angle et une fondation dans l’orbite de Rothschild & co, leur récente levée vise un objectif ambitieux : devenir le leader européen de la gestion des surstocks agroalimentaires. « D’ici 3 ans, nous souhaitons contribuer à réduire de 50% ce gaspillage de matières premières, ce qui équivaudrait à 800 000 tonnes de matières sauvées et 2 Mt d'émissions C02 évitées chaque année », annonce le tandem. Leur feuille de route passe par le doublement de l’équipe, avec une dizaine de recrutements au programme (profils techniques, commerciaux ou expertise produit), ainsi qu’un développement à l’international qui s’amorce par l’Allemagne ou les Pays-Bas. Il s’agira aussi de consolider les verticales déjà développées sur la plateforme (fruits et légumes, viandes et poissons) et d’en explorer de nouvelles (huiles, produits secs). MR