Commentant les chiffres Immostat du trimestre qui s’achève et ses moins de 600 000 m² commercialisés, CBRE relève que le ralentissement de la demande placée amorcé à l’été 2022 se poursuit. De fait, les quasi 1,6 M de m² placés au fil du premier semestre représentent un repli de -22% par rapport à la moyenne quinquennale (pour les surfaces > 5 000 m²). « La conjoncture vacillante ne favorise pas la prise de décision du côté des entreprises, qui font preuve de prudence au regard des facteurs de risques économiques, géopolitiques et financiers », observe Pierre-Louis Dumont, directeur exécutif de l’agence Industrie et Logistique France de CBRE. Seuls les prestataires logistiques restent dynamiques, bénéficiant d'une préférence générale pour l'externalisation, selon lui, sans que cela puisse compenser la performance en berne des autres catégories d’utilisateurs. Et avec seulement 2 transactions supérieures à 50 000 m², le segment XL enregistre un « réel décrochage, sous l’effet du net ralentissement de la demande exprimée par les acteurs de la grande distribution et du e-commerce », note-t-il. CBRE constate par ailleurs que les taux de vacances restent historiquement bas sur les marchés clés mais structurellement sous-offreurs de Paris, Lyon ou Marseille, et que les surfaces libérables restent restreintes à l’échelle plus large de l’Hexagone. Et le réapprovisionnement du marché en offre neuve est limité par la fragilisation de l’équilibre financier de nouveaux développements induite par l’augmentation conjointe des coûts de construction, des coûts de financement et des prix du foncier. En conséquence, la spirale ascendante des loyers se poursuit. Pierre-Louis Dumont ne verse pas dans le catastrophisme : « Si nous n’anticipons pas de rebond fort de l’activité dans les mois à venir, le 2ème semestre devrait marquer le rééquilibrage du marché de l’immobilier logistique vers un rythme de commercialisation pré-Covid ». MR