Les trois grandes organisations professionnelles représentatives du secteur des Transports Routiers de Marchandises, FNTR, Union TLF et OTRE, ont rendu publiques hier leurs analyses et positions suite aux travaux de la « Task-Force » réunissant transporteurs, constructeurs de véhicules, énergéticiens et représentants de l’Etat pour contribuer à la constitution de la feuille de route décarbonation des véhicules lourds prévue par l’article 301 de la Loi Climat et Résilience. Pour elles, le seul verdissement des motorisations et des carburants (GNV/BioGNV, électrique, hydrogène, carburants liquides bas carbone) « ne permettra pas à lui seul d’atteindre l’objectif de neutralité carbone pour le secteur en 2050 ». Le levier du verdissement du fret ne doit surtout pas être négligé : évolution de la demande, report modal vers le ferroviaire et le fluvial, amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules, optimisation des chargements et des distances parcourues. Par ailleurs, compte-tenu de l’estimation des surcoûts d’investissements pour l’acquisition des véhicules et le développement du réseau d’avitaillement, toutes énergies confondues (52,6 Md€ au total), les trois organisations insistent sur le fait « que le financement de la transition énergétique ne pourra pas être supporté par les seuls transporteurs dont la capacité d’investissement est fortement limitée ». L’Etat (via des aides à l’acquisition et à la location de véhicules et par un plan massif et pérenne d’investissement dans les infrastructures de recharge), les constructeurs, les établissements bancaires, les producteurs et distributeurs d’énergie, les donneurs d’ordre et les consommateurs devront tous y contribuer. Troisième message fort : cette transition énergétique du TRM doit s’appuyer sur une planification réaliste à court, moyen et long terme. Elle doit inclure simultanément un plan de développement d’une offre alternative de véhicules répondant à tous les usages, un plan de développement des réseaux d’avitaillement, un plan d’accompagnement financier, mais également un plan de développement du foncier logistique pour favoriser le report modal, l’augmentation du taux de remplissage des camions, la concentration des bâtiments et donc la diminution des kilomètres parcourus des véhicules roulants. JLR