Lauréat de l’appel à projet « Logistique 4.0 » piloté par l’Ademe (comme annoncé en ouverture de la dernière SITL, voir NL 3745), Califrais va mobiliser à l’échelle nationale ses outils innovants pour optimiser et décarboner les flux alimentaires relevant du réseau des 22 Marchés d’Intérêt National (MIN). C’est sur celui de Rungis que la jeune pousse a affuté sa technologie associant IA, machine learning et big data, notamment en tant qu’opérateur digital et logistique de sa marketplace rungismarket.com, opérationnelle depuis la fin 2021 (voir NL 3559). Chaque jour, des milliers de tonnes transitent via ces marchés de gros faisant office de hubs pour la distribution quotidienne à l’échelle de tout l’Hexagone, et au-delà (9 500 t/j rien que sur Rungis). L’échelle de ses flux et le caractère périssable des produits souligne le challenge à relever par Califrais pour optimiser un système dynamique aussi complexe et massif. Il s’agit de rationaliser les flux de transport au sein de ce réseau et d’en réduire les émissions de CO2, en actionnant des leviers de mutualisation sur l’amont ou en livraison aux clients finaux, en mobilisant les moyens les plus vertueux, et en adaptant les stratégies de stockage en fonction de la demande. Califrais estime à 110 000 tonnes de CO2 le potentiel de réduction sur 5 ans, notamment via une division par 6 du nombre de livraisons aux professionnels. L’autre axe clé porte sur le gaspillage alimentaire, avec l’ambition de le réduire de 70 000 tonnes sur 5 ans à l’échelle de ces marchés de gros. « Les problématiques techniques et opérationnelles sont d’une rare complexité lorsqu’il s’agit d’organiser de façon optimale les flux de denrées alimentaires au niveau national. Les perspectives du projet sont considérables, et nous souhaitons faire de Califrais un modèle de digitalisation réussie et réplicable à l'échelle transnationale », indique Simon Bussy, son cofondateur et CEO. En matière d’innovation technologique, Califrais a tissé des liens étroits avec des institutions académiques d’excellence comme les universités Sorbonne et Paris Cité, le CNRS ou le laboratoire de recherche en mathématique appliquées LPSM (Laboratoire de Probabilités Statistique et Modélisation). Cette coopération s’est d’ailleurs matérialisée il y a 3 ans par la création du lab commun Large-scale Optimization of Product Flows (LOPF). MR