Selon l’édition 2023 du Baromètre EY de l’Attractivité de la France, notre pays conserve la première place européenne pour l’accueil des investissements étrangers, comme c’est le cas depuis 4 ans. Le recensement des projets d’investissement étrangers annoncés en 2022 en France et en Europe, réalisé par l’EY European Investment Monitor, comptabilise 1 259 implantations ou extensions annoncées en France en 2022 (+3% par rapport à 2021), devant ses deux concurrents historiques, le Royaume-Uni et l’Allemagne, avec lesquels l’écart se creuse. Et au classement des régions européennes les plus attractives, l’Ile-de-France devance pour la première fois le Grand Londres. Mais il y a un mais, comme le souligne le titre choisi par EY pour l’édition 2023 : « La France devant, malgré tout ». D’un point de vue général tout d’abord, le nombre d’investissements étrangers annoncés en Europe en 2022 (5 962) n’a progressé que de 1% par rapport à 2021 et reste loin des niveaux d’avant-Covid (6 653 en 2017). Et en ce qui concerne la France, le baromètre souligne notamment une forte diminution des investissements étrangers dans les plateformes logistiques : -21% par rapport à 2021, que le cabinet EY interprète par les effets combinés du manque de foncier et de la lourdeur des procédures administratives, malgré les « chocs de simplification ». Autre bémol : le nombre d’emplois créés dans l’Hexagone par les investisseurs étrangers a baissé de 15% en 2022, avec une moyenne de 33 emplois créés par projet contre 58 en Allemagne et 59 au Royaume-Uni. Il apparaît d’ailleurs que notre pays soit plus attractif pour les entreprises qui y sont déjà implantées (65% des projets annoncés, contre 35% en Allemagne et 30% au Royaume-Uni) que pour les nouveaux projets « greenfield ». D’après l’enquête réalisée début 2023 par EY auprès de 204 décideurs internationaux, les intentions d’investissement en France restent élevées à court terme (61%), mais le ressenti d’une meilleure attractivité à trois ans se dégrade par rapport aux années précédentes : 53% contre 74% en 2021 et 63% en 2022. « Nombreux sont les motifs de satisfaction, avec des projets industriels ou innovants qui répondent aux impératifs de transformation de notre économie. Mais il reste encore du chemin à parcourir pour créer davantage d’emplois qualifiés et adapter notre système territorial, éducatif, fiscal et réglementaire aux nouvelles réalités de projets toujours plus technologiques et décarbonés » a déclaré Marc Lhermitte, associé du cabinet de conseil EY. JLR