Newsletter quotidienne n° 3753

Au sein du laboratoire d’innovation parisien Expérience Center de PwC, le groupe Renault a organisé en fin de semaine dernière un hackathon sur le thème de la décarbonation intitulé ‘Reboot the Supply’. Six équipes ont « brainstormé » pendant deux jours sur des solutions susceptibles d’accélérer à moyen-long terme la réduction de l’empreinte carbone liée à la supply chain du constructeur automobile. Elles étaient constituées pour moitié de membres de la direction Supply Chain de Renault, et pour moitié d’étudiants de l’Ecole des Ponts ParisTech et de collaborateurs de diverses sociétés externes (chargeurs, transporteurs, énergéticiens et industriels). Et au terme des pitchs de présentation en fin de deuxième journée, ce sont les projets dénommés ‘Transport’Us’ et ‘Beyond Carbon’ qui ont été retenus. Transport’Us, qui a décroché le prix du Jury(*), vise à développer une plateforme web de mutualisation et de massification des opérations de transport sur certains axes routiers. Renault pourrait prendre par exemple 80 % des flux sur tous les axes prédéfinis et mettrait à la disposition d’autres chargeurs les 20 % de volumétrie restante au moyen d’une plateforme opérée par un 4PL ou un acteur type Shippeo. Les transporteurs seraient ainsi moins réticents à investir dans des véhicules plus respectueux de l’environnement et les énergéticiens plus enclins à déployer des stations de recharge dédiées aux nouvelles énergies. Le second projet, Beyond Carbon, est le prix Coup de Cœur : il consiste à créer à horizon 2028 un réseau mutualisé de hubs logistiques et de lignes de transport éco-responsables sur le territoire via un Groupement d’intérêt économique (GIE). « Les projets retenus vont désormais faire l’objet de travaux pratiques » a annoncé Jean-François Salles, le directeur Supply Chain de Renault Group. A noter que les autres projets présentés dans le cadre du hackathon portaient sur la création d’un outil de simulation d’émissions de CO_² (projet ‘100 Carbone’), d’une offre de mutualisation de flux avec délivrance d’un label (projet ‘Eco-Logistics Network’), la décentralisation des opérations de personnalisation de véhicules via la création d’un réseau d’expérience centers (‘projet Renault Renew’) et la mise en œuvre d’une logique d’économie circulaire dans la réutilisation des pièces en s’appuyant sur les usines d’assemblage (projet ‘Renew Group’). AD

*Le jury était composé de Jean-François Salles, directeur Supply Chain de Renault Group ; Florence Ughetto, expert développement durable de Renault Group ; Valentina Carbone, co-directrice de la Chaire Economie Circulaire et professeure à l’ESCP ; Anthony Briant, directeur de l’Ecole des Ponts ParisTech ; Cécile Desjardins, rédactrice en chef adjointe de l’Opinion. 

Le groupe Coiffure Service Plus, propriétaire de l’enseigne de produits de coiffure et d'esthétique Bleu Libellule, a signé avec Exotec pour installer sur une cellule de 5 000 m² de son site logistique de Gallargues-Le-Montueux dans le Gard (18 000 m² au total) une solution automatisée associant d’une part un système goods-to-person Skypod et d’autre part une ligne de convoyeurs et de transitique avec sept gares de préparation. L’objectif est d’accompagner au moins jusqu’en 2028 la croissance à deux chiffres qu’a connu l’activité de Bleu Libellule depuis 10 ans et qui se poursuit (un eShop et 240 magasins actuellement), avec un rythme d’ouverture de nouveaux points de vente qui s’accélère, en France et à l’international. Le groupe prévoit ainsi de passer progressivement de 5 000 colis préparés par jour actuellement à 6 000 en 2024, puis à 10 000 d’ici 2028. « Notre stratégie d’expansion a pris un nouveau tournant ces dernières années et elle ne faiblit pas. Pour 2026, nous projetons 400 magasins Bleu Libellule en France, 50 en Italie, 25 ouvertures de boutiques hub. Et nous prévoyons qu’en 2028, nous aurons doublé la volumétrie de nos flux par rapport à 2024 » nous indique Jérémy Jouan, le directeur Logistique de Bleu Libellule. Le projet, qui représente un investissement de plus de 12 M€, porte sur une première phase de livraison fin 2023 (avant le Black Friday) avec notamment un Skypod composé de 33 000 bacs, plus d’une centaine de robots et 7 postes de picking (order movers). Le Skypod se chargera 80% des flux (hors colis complets, sur une autre cellule de 5 000 m²) à raison de 350 lignes par heure (contre 90 actuellement). Le reste des flux sera traité par les opérateurs sur les stations de préparation à gares (sept au départ, mais possibilité de doubler ce chiffre en fonction de la croissance de l’activité). A noter que c’est Exotec qui assure la maintenance de ces installations et qui garantit le taux de disponibilité de la solution. Quelque 160 collaborateurs travaillent sur le site logistique de Gallargues-Le-Montueux, qui stocke 18 000 références gérées par l’outil Speed WMS de BK Systèmes, à destination de 5 canaux de distribution : grossistes, coiffeurs, web, Provalliance (circuit coiffeur dédié), et magasins. JLR

Afin d’accélérer son développement en région parisienne, Le Roy Logistique fait l’acquisition auprès de la holding Hold-Log des sociétés Axelis +, Speed Distribution et Team Distribution, spécialisées respectivement dans la logistique, la messagerie et le transport de produits à haute valeur ajoutée sur l’Ile-de-France. Opérant pour des clients des secteurs de l’édition, du high tech, de la cosmétique, de la mode ou encore du luxe et de la santé, tant en mode B-to-B qu’en mode B-to-C, les trois entités emploient 67 collaborateurs et s’appuient sur un entrepôt de 25 000 m² situé à Ivry-sur-Seine (94). L’an dernier, elles ont réalisé un CA cumulé de 22,2 M€. « La philosophie de ce rapprochement est d’additionner les forces et de créer une synergie positive pour assurer la croissance prévue par notre plan ‘Destination 2026’, souligne Patrick Sesboüé, directeur général du groupe Le Roy Logistique. Avec des entreprises dotées de savoir-faire complémentaires, nous avons là une fantastique opportunité d’apprendre les uns des autres et de bénéficier de relations clients fortes sur une multitude d’industries ». Sur le seul second semestre 2022, le groupe a fait l’acquisition d’une agence ATL, de deux sites du prestataire Paris Aquitaine Distribution et des sociétés Logipresse et Stocklog (voir NL 3628). Avant sa nouvelle opération de croissance externe, Le Roy Logistique était ainsi déjà présent en région parisienne sur les communes Lagny-le-Sec (60), Garonor (93), Croissy Beaubourg (77) et les Ulis (91). Patrick Sesboüé assurera la présidence des trois nouvelles sociétés reprises qui auront un statut de filiale, et Marc Bachini, leur fondateur, accompagnera les nouveaux dirigeants afin d’assurer la continuité des affaires et partager son savoir-faire en matière de logistique fine de proximité. AD

Tant côté utilisateurs qu’investisseurs, l’optimisme est un peu retombé au 1^er trimestre sur le marché français de l’immobilier logistique, relève CBRE, premier à livrer son analyse des chiffres Immostat. Si les quasi 930 000 m² placés sont au-delà de la moyenne décennale, le recul est de -24% par rapport au début 2022, dans un contexte de tensions économiques et géopolitiques, d’incertitudes financières et de pénurie d’offre sur certains pôles. « La prudence reste de mise, mais un certain nombre d’utilisateurs poursuivent l’ajustement de leur outil immobilier, en lien avec la restructuration des schémas logistiques », tempère Pierre-Louis Dumont, directeur exécutif de l’Agence Industrial & Logistics France de CBRE. Sans contrebalancer le recul continu de l’offre disponible, le ralentissement de l’activité lié à celui de la consommation des ménages modère d’ailleurs un peu les tensions, avec des libérations de m² orientées à la hausse. Mais le développement d’offre neuve sera essentiel pour réenclencher la dynamique, souligne CBRE, en relevant les freins liés à la conjoncture comme à la politique de sobriété foncière. « Dans un contexte d’augmentation des coûts de construction et de financement, impactant à la hausse les taux de rendement, se pose la problématique de l’équilibre financier de ces nouveaux développements », ajoute Pierre-Louis Dumont. Le tout concourt en tout cas à une augmentation continue des loyers « qui interroge », notamment sous l’angle de l’acceptabilité par les utilisateurs (le sujet fait d’ailleurs l’objet d’un dossier à paraître dans le numéro d’avril de notre mensuel de Supply Chain Magazine). Preuve d’une équation chahutée, l’investissement marque d’ailleurs un recul un peu supérieur à celui de la demande placée. « Cela témoigne du changement de paradigme et de l’ajustement des investisseurs à la nouvelle donne financière amorcé dès la seconde partie de 2022 », observe François-Régis de Causans, directeur Investissement I&L. Mais en tant que classe d’actif, l’attrait de l’immobilier logistique n’est guère remis en cause sur le long terme, d’autant que les liquidités à placer restent importantes. « Depuis début mars, nous sentons les soubresauts d’un marché qui devrait reprendre en vigueur dans les mois à venir », conclut-il sur une note plus positive. MR

A la fois investisseur à long terme, propriétaire, développeur et gestionnaire d'actifs de biens logistiques P3 Logistic Parks a nommé un nouveau directeur général à la tête de sa filiale française. Ce diplômé d’Audencia Business School s’appuie sur 20 ans d’expérience dans le secteur immobilier, notamment dans la gestion d'actifs, les transactions, la gestion de fonds et les fusions-acquisitions, notamment chez BNP REIM, Standard Life Investments, AXA Real Estate France, General Electric Real Estate, Société Générale et PwC. Avant de rejoindre P3, il était DG d’Aviva Investors Real Estate France depuis janvier 2019, et responsable du développement de la plateforme de gestion d'actifs d'Aviva Investors en Europe Continentale. « P3 jouit d'une solide réputation pour l’offre de biens logistiques de haute qualité qui répondent aux besoins évolutifs de ses clients. Je suis impatient de travailler avec l'équipe pour continuer à ancrer cette culture d’entreprise et accélérer sa croissance sur le marché français » a déclaré Adrien Beuriot. P3 possède actuellement un portefeuille de 9 actifs logistiques en France, soit plus de 385 000 m² de surfaces logistiques, deux autres parcs logistiques sont en cours de construction à Seclin et à Rouen (42 000 m² au total), et un autre est en développement à Laon (137 000 m²). JLR

Fabricant/distributeur de matériaux de construction pour professionnels et particuliers, NP Nilsson a choisi de déployer le WMS Reflex d’Hardis Group dans sa nouvelle plateforme logistique de Förslöv, à une centaine de kilomètres au nord de Malmö. Cette installation de 27 000 m² comprenant un entrepôt de 9 000 m² équipé de 4 000 emplacements racks remplacera un centre de distribution existant basé un peu plus au nord, à Grevie. Elle sera pleinement opérationnelle cet été et le WMS Reflex sera mis en œuvre par A2B Solutions, partenaire intégrateur d’Hardis Group dans les pays nordiques depuis début 2022 (3476). « Nous souhaitions nous équiper d’une solution logicielle plus moderne nous permettant d’optimiser nos process logistiques, notamment de préparation de commandes, souligne Johan Nidelius, responsable innovation chez NP Nilsson. Un facteur décisif dans notre choix a également été la flexibilité de la solution dans la gestion de grandes quantités de matériaux volumineux ». Entreprise familiale centenaire, NP Nilsson emploie aujourd’hui 170 personnes et réalise un CA annuel d’un peu plus de 50 M€. AD