« Transport et logistique sont à l’aube d’une nouvelle révolution avec la décarbonation ». Hier, lors de la conférence inaugurale de la 40ème édition de la SITL à la Porte de Versailles à Paris Expo, c’est en ces termes que François Gemenne a résumé les défis qui attendent le secteur face au réchauffement climatique. « Pour s’adapter à cette situation, les professionnels vont devoir développer fortement la multimodalité et investir massivement à la fois dans leurs infrastructures et leurs flottes de véhicules », a poursuivi le chercheur, enseignant et membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, ou Giec. Cette transformation ne sera pas aisée pour autant, car bon nombre de barrières restant encore à lever. C’est ce qu’a rappelé Anne-Marie Idrac, la présidente de France Logistique en soulignant le fait que s’équiper de véhicules davantage respectueux de l’environnement avait un coût et que par ailleurs le développement du fret ferroviaire était ralenti par une offre de sillons encore insuffisante. « Il convient aussi de disposer de foncier pour réduire les distances et massifier les flux », a-t-elle ajouté. Cette disponibilité semble même être la condition sine qua non dans la réussite de la décarbonation dans le secteur. Après avoir indiqué que pour lui le transport la logistique avaient « relativement peu évolué en 40 ans », Eric Hémar, qui intervenait au titre de président de l’Union TLF, a fait savoir que la massification ne pourrait véritablement se faire qu’en libérant du foncier pour développer des zones logistiques multimodales. « La massification repose très fortement sur ce type de zones en Allemagne et aux Pays-Bas », a rappelé le Pdg d’ID Logistics. (voir suite) AD