« 2022 devait marquer un retour à la normale, mais cela n’a pas du tout été le cas », a relevé Yves Delmas, le pdg de Geopost, présentant la semaine dernière les résultats de la filiale du Groupe La Poste dédiée à la livraison de colis (qui renonce à la mention DPDgroup dans sa marque corporate/ombrelle, même si DPD reste l’identité commerciale de nombre de services). Les résultats ont pourtant été « solides » : le CA progresse de +6% (à 15,6 Mds€) malgré un recul de -1,3% du nombre de colis livrés (quand même 2,1 Mds au total, soit 8 M par jour via ses opérations dans 49 pays). L’année s’est avérée « incroyablement difficile », avec le conflit en Ukraine, la revente de la branche DPD Russie (avec une dépréciation d’actifs de -149 M€), puis l’envolée des prix énergétiques donc des coûts opérationnels, et le retour massif d’une inflation qui a grevé la consommation. N°1 ou 2 dans 15 pays d’Europe, Geopost observé pour la 1ère fois un recul des volumes e-commerce, assez marqué au Royaume-Uni ou en Allemagne, « tandis que nos activités B2B ont renoué avec les niveaux de 2019 et représenté 43% de nos volumes, illustrant ainsi la pertinence de notre modèle mixte », a fait valoir Yves Delmas. Plus positif, Geopost a accéléré sur la livraison hors domicile : +40% en volume, via ses 83 000 points Pickup dans le monde (+13 000 sur un an). Au-delà de ses piliers historiques, la livraison alimentaire s’est maintenue (+1%), l’offre se renforçant avec l’acquisition de la plateforme française de livraison de produits frais Pourdebon.com, ou celle de Cool Runnings aux Pays-Bas, avec un volet sous température dirigée et surgelé qui fait écho au modèle sa filiale Chronofresh en France. Côté santé, l’activité s’emballe même de +22% (voire +30% pour sa filiale Biocair). En logistique urbaine, la croissance a notamment été externe, avec l’acquisition par DPD UK de CitySprint, 1er réseau de livraison J+0 outre-Manche, ou en France à l’automne le rachat à C-Logistics de CChezVOus, spécialiste des produits lourds et volumineux (voir NL 3630). Sans compter d’autres acquisitions sur des chainons complémentaires du e-commerce (Scalefast aux États-Unis), où une participation supplémentaire dans Aramex, dont le réseau couvre le Moyen-Orient jusqu’à l’Australie. Et pour 2023 ? La perspective de croissance est plutôt à un chiffre, indique Yves Delmas. MR