La programmation « volontariste » du plan de développement et de modernisation des transports présenté vendredi par la Première ministre Elisabeth Borne a été saluée par l’Alliance 4F (Fret Ferroviaire Français du Futur), tout comme la qualité et le sérieux du rapport du COI (Conseil d'orientation des infrastructures), remis le même jour au gouvernement. Mais dans son communiqué, cette entité qui regroupe des associations, des opérateurs de fret et des spécialistes du transport combiné (Fret SNCF, DB Cargo, Captrain, T3M, Froidcombi, Union TLF, GNTC, AUTF, etc.) pointe l’absence de distinction entre les dépenses d’infrastructures dédiées au système ferroviaire dans son ensemble, qui vont servir avant tout les trafics voyageurs, et celles spécifiques au fret : gares de triage, plateformes multimodales, lignes capillaires et mise en conformité du réseau pour permettre l’acheminement des remorques routières internationales (gabarit P400). L’Alliance 4F considère que pour atteindre l’objectif inscrit dans la loi de doublement de la part modale du fret ferroviaire en 2030 (soit 18%), ce plan stratégique doit être adossé à un plan d’investissements dédiés au fret ferroviaire qu’elle estime à 3,5 Mds€. Par ailleurs, elle insiste aussi sur la nécessité d’inclure dans le plan un mécanisme permettant de garantir des circulations au fret ferroviaire durant les futures périodes de travaux et sur la sous-estimation du COI en matière de nouveaux terminaux intermodaux train/camion : selon 4F, quatre seront nécessaires d’ici à 2027, et quinze d’ici à 2030. Les premiers éclaircissements de ces zones de flou interviendront peut-être dès le premier rendez-vous de travail avec SNCF Réseau et la DGITM, fixé au 6 mars. JLR