Les locataires d’entrepôts et les investisseurs en Europe n’ont pas vécu de la même façon le changement de conjoncture économique en 2022, selon la dernière étude de BNP Paribas RE. « Le marché utilisateurs s’est bien tenu, celui des investisseurs a marqué le pas fin 2022 », résume Vincent Robion, qui dirige son activité Research Alliances & Logistics Europe. Du côté des preneurs, les transactions ont baissé en volume en Allemagne (-5% à 7,8 M de m²), au Royaume-Uni (-18% à 4,9 M) ou en France (-13% à 3,9 M), mais pas aux Pays-Bas (+3% à 3,6 M) ni en Espagne (+8% à 2,3 M). La société de conseil en immobilier souligne aussi que ces chiffres sont à comparer avec une année 2021 jugée exceptionnelle, et, à part la France, ces pays restent au-dessus de leur moyenne sur 5 ans. « Les loyers prime sont en hausse un peu partout en Europe en 2022 (+12%) et les raisons sont multiples ». Voici les principales, d’après BNP Paribas RE : un rattrapage, après 10 ans de stabilité, l’indexation des loyers sur l’inflation et l’augmentation du prix du foncier qui a entraîné une raréfaction de l’offre. Les taux de vacance sont particulièrement bas : autour de 4%, voire moins sur certaines zones comme Lyon, Barcelone ou Prague. « Nous avons aussi vu une baisse de l’offre en Pologne et au Royaume-Uni. Et, en Allemagne, un report vers des marchés secondaires ». Quant au marché de l’investissement, il a pris un coup de froid au 4ème trimestre 2022 : BNP Paribas annonce -21% sur 2022 à 54 Mds € (entrepôts et locaux d’activité), avec les ventes de portefeuilles paneuropéens : Hillwood pour 925 M€, Ceres (DHL) pour 300 M€ mais surtout Crossbay, acquis par Prologis 1,6 Md. VL