Engagée en 2016 sous une bannière Industrie 4.0, la transformation digitale de Renault qui a fondé le développement de son Metaverse (voir brève précédente) repose d’abord sur les données issues de l’ensemble de ses sites industriels. Leur collecte et leur standardisation repose sur une plateforme ad hoc développée par le constructeur, baptisée IDM4.0 (Industrial Data Management Platform 4.0). La solution issue de ce projet ID@Scale est d’ailleurs depuis la rentrée commercialisée en partenariat avec Atos auprès d’autres acteurs industriels. Aujourd’hui, 100% des lignes de production du groupe et leurs 8 500 équipements sont ainsi connectés, ouvrant la possibilité de corriger et d’améliorer le processus de production en temps réel. Ces données sont stockées dans le cloud, en lien étroit avec Google Cloud Platform, et elles alimentent le Metaverse industriel, dans lequel sont modélisés tous les assets physiques en jumeaux numériques, chaque usine disposant de son replica dans le monde virtuel. La même logique s’applique à la Supply Chain du groupe, dont les flux sont aussi modélisés dans le Metaverse, qu’il s’agisse des pièces en provenance de ses 6 000 fournisseurs ou de véhicules finis sur le versant aval. L’environnement virtuel permet justement de connecter les enjeux industriels et supply chain, avec par exemple une vision des stocks de pièces sur les sites d’assemblage, des plans de production ou des prévisions de ventes, et des flux d’approvisionnement qui permettront de les assurer. Le volet SC et sa Tour de contrôle sont aussi alimentés par des sources externes, qu’il s’agisse de l’exécution des flux de transport, et des retards ou difficultés qu’ils connaissent, en collaboration avec la jeune pousse Shippeo, de données de trafic, de météo, etc. La démarche dépasse là aussi la supervision, avec des volets IA de prédiction ou d’élaboration de scénarios, et des outils de pilotage et d’exécution. Depuis 5 ans, l’ensemble de cette digitalisation a déjà permis de réaliser quelque 780 M€ de gains de tous ordres, estime Renault, et 320 M€ supplémentaires sont attendus d’ici 2025. Le volet SC devrait y ajouter 260 M€ d’économies via l’optimisation des stocks, contribuer à réduire de 60% le délai de livraison des véhicules, et de 50% de l’empreinte carbone de la fabrication des véhicules. MR