Newsletter quotidienne n° 3676

Acteur clé de la digitalisation du TRM en Europe, l’allemand Transporeon vient d’être racheté pour 1,88 Mds € par le californien Trimble, spécialiste historique de la navigation GPS dont le spectre de solutions et d’équipements n’a cessé de s’étendre, notamment au service du secteur Transport & Logistique sous l’angle télématique. Fondé en 2000 à Ulm par quatre étudiants, Transporeon et sa plateforme de gestion transport en mode cloud sont revendus à l’initiative de son actionnaire majoritaire, l’investisseur anglais Hg, spécialiste des logiciels et services. Pour Trimble, cette acquisition vise à renforcer sa stratégie « Connect & Scale », en tirant parti des quelque 145 000 transporteurs et 1 400 expéditeurs et destinataires connectés à l’échelle mondiale aux applications modulaires développées par Transporeon pour répondre en mode digital à leurs besoins en matière de sourcing, de planification, d’exécution, de monitoring ou de règlement des opérations de transport. Sa plateforme a misé sur sa capacité d’intégration avec plus de 3 000 ERP et outils de gestion transport afin de développer cet écosystème qui aura piloté ainsi plus de 25 millions de transport en 2022, avec à la clé des gains en matière de coûts de gestion, de compétitivité, de visibilité temps réel, ou d’automatisation pour traiter les problématiques de fret les plus complexes. « Transporeon est un acteur de premier plan, avec un marché potentiel important, une croissance rentable et une plateforme technologique axée sur la performance des chaines d’approvisionnement, autant d'éléments qui s'alignent parfaitement sur notre stratégie, déclare Rob Painter, le Pdg de Trimble. Sous la direction de Stephan Sieber et de son équipe de direction, Transporeon a fait croître son réseau avec un taux d’adhésion des clients qui s’est accéléré, côté transporteurs comme expéditeurs. Ensemble, nous pourrons offrir des solutions de gestion transport améliorées aux clients de Transporeon en Europe et aux clients de Trimble sur le marché nord-américain ». La transaction devrait être finalisée au premier semestre 2023, sous réserve des approbations réglementaires. MR

Le système robotisé modulaire qu’ID Logistics a co-développé, financé et mis en place dans l’un de ses entrepôts à Tilburg aux Pays-Bas pour Nespresso (voir NL 3673) a vocation à être répliqué sur des sites qu’il opère dans d’autres pays dans le monde pour le spécialiste du café en dosette. A commencer par les Etats-Unis, où Nespresso est client d’ID Logistics depuis que ce dernier a racheté Jagged Peak fin 2019 (voir article plus bas). La chaîne robotisée devra néanmoins être adaptée au marché américain, davantage tourné vers les grands formats de capsules de la gamme Vertuo et avec des exigences accrues en matière de packaging et de co-packing. La feuille de route prévoit également d’installer le système robotisé notamment en France, dans l’entrepôt de Bollène, au sud de Lyon. « Depuis notre première collaboration en 2014 sur un site en France à Savigny-le-Temple, notre relation stratégique avec Nespresso s’est considérablement intensifiée au niveau international aux Etats-Unis, en France et au Benelux. En plus des processus d’amélioration continue, nous avons bâti un Core Model opérationnel pour pouvoir accompagner les activités et le développement commercial avec Nespresso » a indiqué Ludovic Lamaud, vice-président exécutif en charge des ventes et de l’innovation chez ID Logistics. Parmi les composants de ce Core Model pour Nespresso figurent notamment le WMS (LMxt de Savoye), les processus d’innovation et les équipements (tables de pick to light et désormais chaîne robotisée, quand la volumétrie est suffisante). (voir suite) JLR

Eric Hémar était aux Etats-Unis lors de l’inauguration la semaine dernière du système robotisé de Tilburg (voir NL 3673), mais le Pdg d’ID Logistics est tout de même intervenu en distanciel pour répondre aux questions des journalistes, notamment sur les différentes étapes dans la relation avec son client Nespresso. « Au début, quand les volumes n’étaient pas aussi importants, Nespresso préférait une solution mutualisée, multiclient. A cette période en France ils travaillaient avec un prestataire logistique qui a ensuite été racheté par la Poste (Viapost, ndlr). Et puis leur business a augmenté, ils ont lancé un appel d’offres que nous avons gagné, avec une solution dédiée dans le Sud de la France. Nous avons été capables de démontrer que finalement quand vous atteignez un certain volume, la solution mutualisée sans spécificités en termes d’IT et de process n’était pas optimale, en termes de productivité ». C’est la première étape : le site de Bollène a donc été le premier entrepôt logistique dédié pour le spécialiste du café en dosette dans le monde. Nespresso a ensuite appliqué ce principe dans plusieurs autres pays européens, avec ID Logisitics (Benelux) mais aussi avec d’autres 3PL (comme DHL Supply Chain au Royaume-Uni par exemple). L’étape suivante a eu lieu en 2019, quand Jagged Peak, son prestataire logistique aux Etats-Unis dans un mode 4PL (six sites logistiques non dédiés, opérés par de sous-contractants) rencontre des difficultés opérationnelles puis financières. Nespresso lance un appel à ses 3PL en Europe pour trouver une solution rapide peu de temps avant le Black Friday. C’est ainsi qu’ID Logistics, qui ouvrait son deuxième site aux Etats-Unis (à New-York), se décide à racheter les activités de Jagged Peak (placé entre temps sous la protection du chapitre 11), pour 15 M US $ (voir NL 3031). Et le prestataire envoie d’urgence aux Etats-Unis une partie de ses équipes européennes dédiées à Nespresso pour passer le cap du Black Friday. La troisième phase, c’est ce qui a commencé sur l’entrepôt de Tilburg aux Pays-Bas : la mise en place d’un processus de préparation de commandes et d’emballage partiellement automatisé, qui a pris près de trois ans à être développé, et qui a vocation à s’étendre dans d’autres pays, y compris éventuellement dans ceux où ID Logistics n’est pas le prestataire logistique de Nespresso. JLR

Depuis la rentrée, la branche d’activité Distribution & Express de Geodis dispose d’un nouveau point d’ancrage pour livrer ses colis sur l’ensemble de Paris intramuros : 7 600 m² au sein de l’emblématique entrepôt ex-Calberson, l’hôtel logistique sur trois niveaux bâti en 1976 au n°13 du boulevard Ney, dont les plus de 600 m sont encadrés par deux rampes pour la desserte camion des étages. Situé aux portes de la capitale, celui-ci a traversé les décennies en accueillant de multiples activités, depuis Calberson (racheté par Geodis en 1995, comme le bâtiment lui-même, 20 ans plus tard) à des réserves de musées, des Autolib’, ou pendant 10 ans sur son toit le studio d’enregistrement de l’émission radio de RTL « Les routiers sont sympas » (ces derniers pouvant ainsi venir directement… en camion). Aujourd’hui, à l’heure de la décarbonation du dernier km, c’est en véhicules à faibles émissions que Geodis assure la livraison (le jour même ou le lendemain avant 13h) des quelque 4 000 colis qui transitent quotidiennement sur le site. Et d’ici la fin du 1^er trimestre 2023, l’ensemble des destinataires –entreprises, commerces ou particuliers– seront livrés soit en véhicules électriques ou fonctionnant au biogaz. « Face à l’essor du e-commerce et à l’urgence climatique, nous avons fait le choix de réinvestir la capitale, au sein d’un immeuble considéré comme le plus gros hôtel logistique de Paris. Cet emplacement stratégique nous rapproche des points finaux de livraison et nous permet de réaffirmer notre statut d’acteur majeur de l’approvisionnement des villes », souligne Marie-Christine Lombard, présidente du directoire de Geodis. Le tout s’inscrit dans l’objectif formulé par le groupe pour 2024 de livrer les centres-villes des 40 plus grandes métropoles françaises avec des moyens 100% bas carbone, grâce aux 420 véhicules à faibles émissions en cours de livraison. MR

Spécialiste français des prestations de conditionnement industriel, de copacking et de services logistiques, le Groupe SPI a obtenu en octobre dernier de la Direction Générale des Douanes et Droits indirects (DGDDI) la certification européenne d’Opérateur économique agréé dans sa version la plus complète : OEA Full, ou OEA-F. Rappelons qu’en décembre 2019, sa filiale SPI Logistic avait déjà été certifiée OEA-S (sécurité et sureté), en réponse à la demande de l'un de ses clients (voir NL 3049). « Ce label douanier concrétise notre expertise croissante dans ce domaine et envoie un signal fort à nos clients sur notre capacité à les accompagner efficacement dans leurs échanges à l’international. Je suis ravi que le Groupe SPI puisse faire partie des 2211 entreprises certifiées en France » a déclaré Victor-Emmanuel Vieilly, le président du Groupe SPI. Comme son nom l’indique, la version OEA Full est la plus complète : elle combine les autorisations OEA-C (simplifications douanières) et OEA-S (sécurité et sûreté). Le Groupe SPI, qui emploie plus de 700 collaborateurs sur 13 sites en France (pour un CA 2022 de plus de 100 M€), précise qu’il a mis en place pour ses clients un schéma de dédouanement avec ses partenaires, incluant deux sites sous douane, les facilités de transit rattachées, un régime de perfectionnement actif permettant la suspension des droits de douane et taxes pour certaines marchandises, ainsi qu’un dédouanement centralisé national. JLR

La société norvégienne Element Logic, spécialisée dans l’automatisation d’entrepôts et intégrateur de référence du système AutoStore, vient de racheter l’entreprise allemande S&P Computersysteme GmbH pour enrichir son offre logicielle. Fondée en 1985, S&P a développé une plate-forme de type MFC (Material Flow Controller) dénommé SuPCIS-L8 qui viendra ainsi compléter la suite logicielle d’Element Logic composée du WCS (Warehouse Control System) eManager, du bras de picking robotique eOperator et du MFC eController. Avec 93 employés et deux agences en Allemagne, à Leinfelden-Echterdingen près de Stuttgart et à Georgsmarienhütte près d'Osnabrück, elle a travaillé sur plus de 150 projets d’automatisation d’entrepôt dans de nombreux secteurs d’activités, de moyennes entreprises aux grand groupes internationaux, et dans plus de 14 pays à travers le monde. JLR