Quelque 163 Mds de $ de stocks seraient mis au rebut chaque année au niveau mondial en raison de leur péremption ou d’une surproduction. C’est l’ahurissant résultat de la récente étude « Les milliards manquants : le coût réel des déchets de la chaîne d'approvisionnement », réalisée auprès de 318 entreprises mondiales (dans 5 secteurs industriels) aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Chine et au Japon pour le compte d’Avery Dennison, le spécialiste des solutions d'identification à bases d’étiquettes et de tags RFID. Sur les cinq secteurs analysés dans l'étude (automobile, beauté et soins personnels, habillement, alimentaire et pharmaceutique), près de 8% du total des stocks en moyenne seraient ainsi perdus ou jetés : 4,3% pour des raisons de détérioration ou de péremption et 3,4 % liés à la surproduction. La surproduction serait ainsi responsable d’un gaspillage de 64,5 Mds de dollars à l’échelle mondiale, soit davantage, selon Avery Dennison, que la valeur totale des stocks dans le secteur de la beauté et des soins personnels (46,64 Mds $). Le document de 71 pages se risque même à donner un palmarès de ce taux gaspillage par surproduction (3,4% en moyenne mondiale), avec les Etats-Unis en tête (4,9 %) et la Chine en queue de peloton (1,8%), la France se situant à un niveau intermédiaire (3,5%). Pour compléter le tableau, le rapport inclut également une étude réalisée par l’agence britannique Canvas8 en juin 2022 auprès de 7 500 consommateurs dans les mêmes pays que le panel entreprises. Celle-ci met en évidence un changement des attentes vers des produits plus éco-responsables avec la « durabilité » classée parmi les cinq principales préoccupations pour 48 % des consommateurs (et même 52% en France, en tête, devant le Japon à 49%, les Etats-Unis fermant la marche avec 45%). « La perturbation actuelle de la chaîne d'approvisionnement conduit à une crise des déchets, ce qui rend le plaidoyer en faveur de pratiques durables encore plus urgent et nécessaire. Les organisations ont l'opportunité d'accélérer la transformation numérique qui aidera à créer un changement systémique à plus long terme. Les arguments moraux et économiques sont clairs et l'étude montre le désir des organisations d'adopter les avancées technologiques dans l'intérêt des entreprises et de la planète » déclare Francisco Melo, vice- président senior et DG d'Avery Dennison Smartrac, qui propose des solutions technologiques basées sur la RFID. JLR