Newsletter quotidienne n° 3613

Suite au succès de la mise en œuvre de l’outil INeS (Intelligent Network Solution) sur plusieurs de ses implantations, l’industriel logisticien Daher a décidé en juin de signer un contrat cadre de deux ans avec la startup DCbrain, avec un premier objectif de déployer cette solution Saas d’optimisation de la planification par l’IA sur 5 autres sites d’ici à la fin de l’année. Cet été, les deux partenaires ont planché sur la définition d’un cadre informatique et juridique, prérequis nécessaire à la modélisation et à l’alimentation en data d’un jumeau numérique en entrepôt. Daher entre désormais en phase de cadrage sur un site pilote en vue d’un déploiement dès le mois d’octobre. La collaboration entre Daher et DCbrain dans le domaine de l’intralogistique ne date pas d’hier : elle avait fait notamment l’objet d’un retour d’expérience lors de notre Forum d’été en 2019 (voir NL 2958). Un assistant IA, baptisé Marvin, avait permis de simuler et d’optimiser la logistique in situ du chantier Iter, le réacteur nucléaire expérimental de Cadarache, en bâtissant différents scénarios grâce à des algorithmes de « reinforced learning ». Au final, cela avait évité à Daher de devoir aménager des espaces logistiques supplémentaires, voire de construire un nouvel entrepôt. Elle s’est ensuite poursuivie sur d’autres sites, notamment Onnaing, dans le département du Nord, où Daher gère la logistique pour son client canadien Bombardier, ainsi que dans une usine de construction de pièces aéronautiques appartenant au groupe français. Contrairement au projet ITER, les besoins se situaient davantage à un niveau opérationnel et tactique, dans l’optimisation au quotidien du planning et de l’ordonnancement des préparations en fonction des ressources disponibles (humaines, matériel, chariots). « Ce travail de co-construction nous a permis de développer un module d’ INeS destiné à l’intralogistique, avec différents profils d’utilisateurs, le planificateur, le chef d’équipe et le directeur de site » nous a confié Benjamin de Buttet, le co-fondateur de DCbrain. JLR

Bolloré Logistics et l’armateur Hapag-Lloyd ont scellé un accord visant à promouvoir le recours aux biocarburants dans les opérations de fret maritime. En vigueur depuis le 1^er septembre, ce partenariat permet aux chargeurs de neutraliser les émissions de CO₂ de leurs opérations de transport utilisant du fioul conventionnel via affectation sur une autre ligne une quantité équivalente de biocarburants. Celle-ci est injectée par l’armateur sur quatre de ses lignes sur une base hebdomadaire de 100 conteneurs équivalents vingt pieds (EVP). Selon Bolloré Logistics, cet accord devrait entraîner une réduction d’environ 1 500 tonnes de CO₂ d’ici à la fin de l’année sur tout la chaîne de valeur dite Well-to-Wake (de la production / livraison du carburant jusqu’à son utilisation dans les navires ainsi qu’à toutes les émissions qui en découlent). « Il reflète notre détermination à nous engager sur une voie plus respectueuse de l’environnement et à favoriser la transition vers des solutions de transport plus durable », souligne Irwin Lefebvre, directeur des achats de fret maritime chez Bolloré Logistics. A la fin 2021, le prestataire avait déjà lancé une offre permettant d’utiliser des carburants alternatifs en fret maritime baptisée SEAalternative (voir NL 3469). Toutes ces initiatives doivent contribuer aux objectifs qu’il s’est assigné dans le cadre de son programme RSE (Powering Sustainable Logistics) : Bolloré Logistics entend baisser de 30 % les émissions de CO₂ de ses opérations de transport d’ici 2030. AD

Le loueur de poids-lourds et d’utilitaires Clovis Location enrichit sa gamme de véhicules au service de la logistique urbaine en partenariat avec Kleuster, le développeur et fabricant du Freegônes, un vélo-cargo à assistance électrique. La collaboration entre ces deux entreprises lyonnaises vise à accompagner le verdissement des moyens de livraison opérant en ville, porté par de multiples enjeux et défis : boom du e-commerce, congestion des centres-villes, réduction de la pollution de l’air ou sonore, notamment sur fond de mise en place de zones faibles émissions (ZFE), sans parler des soubresauts du prix des carburants. Pour Clovis Location, dont la flotte dépasse les 22 000 véhicules en location, de la courte à la longue durée, il s’agit de renforcer son offre axée mobilité urbaine et livraison du denier km afin de couvrir l’ensemble du spectre de véhicules de la chaine logistique. Déjà testé et utilisé par de grands noms de la livraison (notamment au sein du Groupe La Poste, de sa branche colis DPDgroup et chez leurs sous-traitants), le vélo-cargo électrique Freegônes de Kleuster repose sur un châssis unique pouvant accueillir cinq modules : cellule sèche, cellule frigorifique, plateau, benne ou équipement « street-food ». Il peut ainsi répondre aux besoins d’une large palette de métiers et d’activités, de la collecte et livraison de colis, marchandises ou denrées, messagerie, propreté urbaine, recyclage et entretien d’espace verts, sans parler de besoins dans l’artisanat, les métiers de bouche, le médical ou l’événementiel. Son autonomie pouvant atteindre 80 km permet d’opérer toute une journée, avec une charge utile jusqu’à 350 kg, et un volume utile maximal de 2m³. Fabriqué en France, Kleuster avait annoncé son ambition d’en livrer quelques 400 exemplaires sur 2022. MR

Hitachi Solutions, intégrateur au niveau mondial des solutions Microsoft Dynamics 365, a publié un livre blanc sur l’évolution du paysage de la mode face aux nouvelles pratiques du commerce durable. Ce document d’une quinzaine de pages vous propose un tour d’horizon synthétique des grandes tendances de la Supply Chain sur ce secteur, en s’appuyant sur de nombreux exemples et études (Gartner, Forrester, Harvard Business, groupe Aberdeen, Business Insider Research, McKinsey, etc.). On y apprend notamment que les technologies de jumeau numérique (comme Dynamics 365 Supply Chain Insights) peuvent contribuer à améliorer la visibilité globale de la supply chain en détectant immédiatement les commandes clients ne pouvant pas être honorées dans les délais à la suite d’un changement de date de livraison fournisseur par exemple. Outre les problématiques d’économie circulaire et d’écologie, l’intégrateur souligne également le rôle clé que joue la visibilité du stock en temps réel dans les démarches d’omnicanalité, en l’illustrant avec un exemple de répartition des commandes de l’outil Dynamics 365 Commerce.

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Etienne Page a rejoint Etyo cet été en tant que Head of Logistics Solutions. Il succède à ce titre à Linda Tempestini, qui vient d’être nommée pour diriger le bureau que vient d’implanter le cabinet à Toulouse (voir NL 3605), après avoir piloté pendant 4 ans la structuration de cette branche d’activité Logistics Solutions, au départ très axée sur l’automatisation intralogistique. C’est d’ailleurs sur ce sujet qu’Etienne Page a développé une réelle expertise ces six dernières années en tant que directeur du développement du cabinet spécialisé SDZ, entré au printemps 2021 dans le giron du poids-lourd de l’ingénierie de la construction Artelia. Ingénieur des Ponts et Chaussées (ParisTech), puis diplômé d’un master Management/Entrepreneuriat d’HEC Paris et d’un programme en génie industriel de l’Université de Cambridge, Etienne Page avait d’abord exercé comme data scientist au sein du spécialiste de la pièce détachée en ligne Oscaro.com, avant d’intégrer SDZ où il a participé à de nombreux projets de réorganisation logistique et de construction d’entrepôts automatisés. Par ailleurs, il intervient depuis quelques années en tant qu’enseignant, notamment à l’Institut international de management pour la Logistique, ou à l’American Business School de Paris. A la tête d’Etyo Logistics Solutions, son rôle sera de développer l’activité commerciale et de piloter l’équipe de consultants experts qui accompagnent des entreprises de toute taille dans leurs projets de transformation logistique. Cette offre de conseil se découpe aujourd’hui en deux volets principaux : la définition ou l’optimisation d’un schéma directeur SC, et l’automatisation de tout ou partie d’un entrepôt, avec ses enjeux d’interface entre process et immobilier ou d’implémentation de systèmes IT. Dans la feuille de route d’Etienne Page figure aussi le renforcement des synergies entre cette activité Logistics Solutions et les deux autres branches conseil d’Etyo, en immobilier et en développement durable. MR

Raja, le distributeur d’emballages, fournitures et équipements pour professionnels, a annoncé l’extension de son centre de distribution belge de Tongres via la construction d’un entrepôt de 16 000 m². Avec celui-ci, le centre de distribution de Raja atteindra les 65 000 m². Destiné à renforcer les capacités de distribution de l’entreprise dans cinq pays (Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Suisse et Autriche), le nouveau bâtiment disposera d’une capacité de stockage de 25 000 palettes et bénéficiera de nombreuses solutions économes en énergie (vitrage isolant et réfléchissant le soleil, isolation haute performance, éclairage LED, etc.). Il sera développé par Prologis, pour une mise en service au 1^er trimestre 2023. « Cette extension est nécessaire pour accompagner le développement important de notre activité en Europe, souligne Gidi Pluym, directeur général de Raja Benelux. Raja emploie aujourd’hui plus de 220 personnes au Benelux, dont plus de la moitié dans les trois entrepôts de son centre de distribution de Tongres. AD

L’entité thaïlandaise du logisticien singapourien Ninja Van (implanté en Asie du Sud-Est et spécialiste du dernier kilomètre) ouvre son plus grand hub, d’une surface de 20 000 m² à Bang Saothong, à proximité de Bangkok. « Depuis que la pandémie de Covid-19 est apparue en 2020, nous constatons une augmentation significative du nombre de personnes ayant effectué des achats en ligne. En Asie du Sud-Est, 8 personnes sur 10 ont réalisé au moins un achat en ligne, tandis qu'elles sont neuf sur dix en Thaïlande. De 2020 à 2021, la pandémie a accéléré la croissance des dépenses avec un TCAC (taux de croissance annuel composé) spectaculaire de 68 %. Ce TCAC devrait se poursuivre de 2021 à 2025, mais à un rythme plus lent […]. L'industrie de la logistique doit s'adapter à cette croissance ». Cette nouvelle plateforme, équipée de machines de tri dernier cri et de 400 quais de chargement, sera en mesure de traiter plus de 800 000 colis par jour. Rappelons que GeoPost/DPDgroup détient 40% du capital de Ninja Van (voir NL 3410). JF