Newsletter quotidienne n° 3601

Le chimiste Arkema est l’un des plus gros utilisateurs de wagons isolés en France, avec près de 4 000 expéditions par an opérées par fret SNCF. Si ce mode de transport présente des atouts indéniables en termes de sécurité et de réduction de l’empreinte carbone, la visibilité est limitée sur l’heure, voire la date d’arrivée des marchandises. C’est pourquoi Arkema a pris l’initiative de lancer il y a quelques mois un projet tripartite avec Fret SNCF et Everysens dont les premiers résultats ont été dévoilés cet été. L’industriel s’appuie déjà depuis octobre 2020 sur la solution de visibilité prédictive développée par Everysens pour piloter en temps réel l’ensemble de sa logistique ferroviaire et calculer les ETA (Estimated Time of Arrival) à partir de balises GPS dont est doté l’ensemble de la flotte de wagons qu’il utilise (voir NL 3228). Le nouveau projet a consisté à croiser durant trois mois ces données temps réel avec celles, déclaratives, issues du terrain et du métier, de Fret SNCF, sur les flux entre Gand en Belgique et Saint Avre (Savoie), là où se trouve l’usine Arkema de la Chambre qui expédie ses solvants oxygénés dans le monde entier pour les applications peintures et vernis, additifs de lubrification, cosmétique, hygiène corporelle, et pharmacie. Arkema a d’abord rendu accessibles ses données GPS temps-réel à Fret SNCF pour l’aider à piloter les flux et réagir plus rapidement en cas de problème. Cela a servi par ailleurs à comparer les données déclaratives de Fret SNCF aux données temps réel d’Everysens. Dans un deuxième temps, les partenaires ont pu mesurer les écarts entre les estimations théoriques et la réalité, et identifier les tendances d’immobilisation sur zones. « Suite à cette analyse, Fret SNCF a mis en place un plan d’action sur ce flux avec nos entités et prestataires locaux » a déclaré Pierre Boutin, directeur du programme de relance du Wagon Isolé chez Fret SNCF. Le projet pourrait s’étendre à l’avenir sur tous les flux Arkema. JLR

Déjà utilisateur de plusieurs centaines d’AMR LocusBots sur 14 de ses sites dans le monde (Etats-Unis et Europe, surtout), Geodis a passé commande de 1 000 exemplaires de ces engins auprès de Locus Robotics. Ces robots mobiles autonomes, qui seront déployés dans les 24 prochains mois, doivent permettre au prestataire de continuer à optimiser ses opérations de préparation de commandes et de réapprovisionnement de stocks en entrepôts alors que la pénurie de main d’œuvre reste d’actualité dans nombre de pays et que le e-commerce ne cesse de se développer. Dans ce dernier domaine, le prestataire cherche en outre à développer son offre ciblant les acteurs du e-commerce (eLogistics), en s’appuyant sur un réseau d’entrepôts faisant largement appel aux technologies robotiques. D’abord lancée aux Etats-Unis, cette offre est actuellement dupliquée en Europe. « Le bénéfice de l’usage de ces robots collaboratifs a été constaté sur de nombreux sites, et plus particulièrement aux Etats-Unis où nous sommes très présent, explique Antoine Prétin, directeur de l’ingénierie du groupe Geodis. Ce type de solution permet la cohabitation entre robots et équipes en toute sécurité en apportant de la flexibilité et de l’agilité. Avec une explosion des volumes mondiaux, cet accord nous permet d’anticiper les besoins de nos clients ». Geodis et Locus Robotics ont démarré leur collaboration en 2018 sur un site du prestataire situé à Indianapolis, aux Etats-Unis (voir NL 2669). AD

(Rétro de l’été) Le distributeur de produits et matériels d’hygiène professionnelle Delaisy Kargo a signé en juillet un bail de 9 ans pour un entrepôt flambant neuf de près de 19 000 m² développé par GLP à 50 km de Paris, dans l’Oise. Réalisé au sein de la zone d’activité de la Reine Blanche, sur les communes de Lormaison et Saint-Crépin-Ibouvillers, ce projet avait été lancé en blanc par GLP, qui a donc trouvé un preneur unique pour l’intégralité de ce bâtiment tout juste achevé, après 10 mois de travaux. Fondé il y a plus de 45 ans, Delaisy Kargo fournit des milliers de références à plus de 5 000 clients dans toute la France, et disposera d’un outil logistique de pointe pour poursuivre son développement, avec l’installation d’équipements intralogistiques programmée cet automne, avant une mise en opération prévue pour mars 2023. « Cette nouvelle plateforme logistique nous permettra de répondre à une demande toujours plus forte et marquera l’ouverture de notre offre au marché européen », commente Hervé Sztarkman, le président de Delaisy Kargo, en soulignant la qualité de l’environnement de travail assuré aux collaborateurs sur ce G-Park Lormaison (lumière naturelle en zone de préparation, par exemple, ou aménagements extérieurs). De son côté, GLP fait valoir l’attrait de l’Oise pour la desserte du bassin francilien, avec ses grands axes routiers et un vivier d’emplois attractif, des taxes moins élevées qu’en Ile-de-France… et du foncier disponible. Le développeur et gestionnaire d’actifs compte d’ailleurs 4 autres sites en Picardie, tous occupés. Cette zone représente plus de 10% de son parc sous gestion dans l’Hexagone, en passe de dépasser les 1,5 M de m². MR

(Rétro de l’été) Pour continuer d’étoffer son parc francilien, Segro France a officialisé cet été son rachat d’un entrepôt de 50 000 m² d’ID Logistics au Plessis-Pâté, à 35 km au sud de Paris. Développé par la branche immobilière du 3PL, ce site de huit cellules est flambant neuf : certifié Breeam Very Good, le bâtiment a été livré en début d’année par Quartus Logistique, qui en a piloté la construction sur un foncier de près de 10 hectares de l’ancienne base aérienne de Brétigny-sur-Orge, à proximité de l’A6 et de la Francilienne. Lors de sa vente à Segro en mai, ID Logistics n’en occupait que six cellules, pour le compte d’un acteur du secteur médical. Les deux cellules restantes sont en cours de commercialisation. « Cette transaction renforce le partenariat noué avec ID Logistics depuis plusieurs années, et s’inscrit totalement dans la stratégie d’investissement à long terme du Groupe, note Laurence Giard, directrice générale de Segro France. Nous poursuivons notre stratégie d’implantation sélective dans un marché logistique francilien très tendu en raison des contraintes foncières et de la demande soutenue de nos clients utilisateurs pour de nouveaux bâtiments durables ». Sur le sud de l’Ile-de-France, le portefeuille de sites de Segro atteint désormais près de 180 000 m². MR

(Rétro de l’été) Suite à la montée en puissance de son activité e-commerce, le spécialiste jurassien des peintures et produits pour bois V33 s’est lancé en 2019 dans la refonte de son schéma logistique et de ses outils IT, à commencer par la mise en place du WMS Reflex de Hardis, puis de la solution Exlabel de l’éditeur lyonnais TDI (édition d’étiquettes, documents de transport et fichiers EDI). « Rapidement, nous nous sommes aperçus que notre process d’étiquettes transport n’était plus adapté. Nous avons donc recherché une solution capable de répondre à cette évolution » a déclaré Dominique Robinat, le DSI de V33. L’entrepôt principal de V33, à Domblans dans le Jura, qui emploie une cinquantaine de personnes, traite environ 600 commandes/jour, 10 000 lignes de commandes et 120 tonnes de produits. La gestion du volet documentaire est assez lourde, puisque près d’un tiers du volume des commandes traitées est soumis à l’ADR (accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route). Par ailleurs, l’activité e-commerce nécessite d’intégrer des expressistes et des mono-colistes au panel existant de prestataires de réseaux de messagerie. « Il était de plus en plus compliqué de répondre aux cahiers des charges spécifiques des transporteurs» souligne Thierry Nicolas, le directeur Supply Chain de V33. Interfacé avec Reflex WMS, le module Exlabel a ainsi permis à V33 d’automatiser l’édition des étiquettes, des documents de transport et des fichiers EDI dans le respect du cahier des charges de chaque transporteur, y compris pour son activité e-commerce (en moyenne 300 colis/jour). L’entreprise travaille désormais à la mise en place de la solution Exlabel dans sa filiale polonaise et peut-être ailleurs en Europe. JLR

(Rétro de l’été) Les relations entre distributeurs et fournisseurs sont historiquement source de tensions, notamment en matière de pénalités logistiques. Si celles-ci sont prévues dans les négociations entre parties, elles sont aussi parfois imposées par des distributeurs sans véritables justificatifs ou prises en compte des contestations de leurs partenaires. Après avoir constaté des dérives chez plusieurs enseignes au 1^er trimestre, le ministère de l’économie et des finances a ainsi décidé de rappeler cet été, sous la forme d’une foire aux questions, quelle était la doctrine de l’administration en la matière. Rédigé par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le document s’appuie notamment sur les travaux de la Commission d’examen des pratiques commerciales (CEPC). Il précise notamment que les pratiques des opérateurs en matière de pénalités logistiques doivent être conformes à la nouvelle loi de protection de rémunération des agriculteurs (EGAlim 2) et qu’à ce titre, les pénalités infligées aux fournisseurs par les distributeurs ne peuvent plus dépasser un montant correspondant à un pourcentage du prix d’achat des produits concernés. Les taux de service proches de 100 % sont par ailleurs généralement considérés comme abusifs et non conformes. Est aussi rappelé que la preuve d’un manquement peut être apporté par les distributeurs par tout moyen (bon de livraison annoté par un responsable d’entrepôt et contresigné par un livreur, photographie, capture d’écran, etc.). Les distributeurs ont en revanche interdiction de déduire du règlement d’une facture le montant d’une pénalité sans que leurs fournisseurs n’aient été mis en mesure de contester le grief qui leur est reproché et qu’ils en aient reconnus la réalité. AD

Pour consulter l’intégralité des lignes directrice de l’administration sur les pénalités logistiques, cliquez ici.

(Rétro de l’été) Depuis le 1^er août, Marc Sawaya est le directeur général de Bolloré Logistics Etats-Unis. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, celui qui était jusqu’ici directeur commercial Amérique du Nord chez Bolloré Logistics reportera à Yves Laforgue, directeur général de Bolloré Logistics Amériques. Marc Sawaya aura pour mission de soutenir la stratégie de développement du 3PL aux Etats-Unis. Implanté dans le pays depuis 1969, le prestataire y compte aujourd’hui 500 collaborateurs et 18 agences qui travaillent le compte d’entreprises de divers secteurs d’activités (aérospatial, santé, cosmétiques, parfumerie, mode, vente au détail, produits chimiques, énergie, automobile, etc.). Marc Sawaya pourra s’appuyer sur près d’une vingtaine d’années d’expérience pour relever son nouveau challenge. Il travaille depuis près de dix ans pour Bolloré Logistics, société qu’il a rejointe en 2013 comme directeur régional au Canada, et avant cela, il avait occupé différentes fonctions pendant sept ans chez Panalpina, toujours au Canada (directeur commercial, directeur de succursale, responsable ventes et marketing). AD

(Rétro de l’été) Le groupe de messagerie américain UPS a signé un accord en vue d’acquérir le prestataire italien spécialiste du secteur santé Bomi Group. Crée en 1985 et basé en Lombardie, ce 3PL emploie près de 3 000 collaborateurs, exploite plus de 350 véhicules à température contrôlée et dispose d’une soixantaine d’entrepôts dans 14 pays, principalement en Europe et en Amérique du Sud (391 000 m²). L’entreprise revendique aujourd’hui plus de 150 clients dans le monde (laboratoires pharmaceutiques, fournisseurs de dispositifs médicaux, spécialistes de diagnostics in vitro, etc). Grâce à cette opération, UPS étoffe son réseau UPS Healthcare, qui comprend déjà près de 130 sites dans le monde (+ de 1 million de m² de surface de stockage). Bomi Group inclus, UPS Healthcare a doublé ses actifs dans le monde depuis 2020, avec notamment la construction et l’ouverture prochaine de centres logistiques de pointe pour le secteur de la santé en Allemagne et en Australie, ainsi que l’agrandissement de sites existants en Hongrie et aux Pays-Bas. L’opération de rachat doit être finalisée d’ici à la fin de l’année, et si son montant n’a pas été révélé, le Wall Street Journal évoque cependant une transaction à plusieurs centaines de millions de dollars. AD

Le groupe suisse M+R Spedag a vendu à Ceva Logistics son activité Spedag Interfreight East Africa, spécialisée dans le freight forwarding en Afrique de l’Est dans des secteurs clés comme l’énergie, les infrastructures, la logistique de l’aide humanitaire, l’industrie pétrolière, ou les PGC. La filiale du groupe CMA CGM a reçu l’autorisation des autorités compétentes pour le rachat de cette entreprise fondée en 1998, dont le siège est basé à Kampala en Ouganda, et qui compte environ 400 employés sur 24 sites implantés en Ouganda, mais aussi au Kenya, en Tanzanie, au Rwanda, au Burundi et au Soudan du Sud. L’ambition de Ceva Logistics est de réaliser en Afrique une part significative de son CA d’ici 2025, notamment dans la partie orientale, en profitant de l’essor de la porte d’entrée maritime que constitue le Port de Mombasa au Kenya, qui vient d’être agrandi et rénové (capacité de traitement de plus de 1,7 M d’EVP en 2023). JLR