Newsletter quotidienne n° 3596

Voici la dernière édition de la newsletter avant sa traditionnelle pause estivale. Mais n’ayez crainte, fidèle lecteur ou follower (à ce propos, nous avons dépassé ce lundi le seuil des 20 000 abonnés sur Linkedin), vous retrouverez sans faute le 22 août votre compagnon de l’information supply chain pertinente et sans artifices, avec la rétrospective des actus de l’été. D’ici là, l’équipe de Supply Chain Magazine aura eu le loisir de recharger ses batteries pour continuer à vous concocter des brèves bien informées dans notre newsletter, des dossiers de qualité dans notre magazine et des podcasts inspirants pour vos oreilles expertes. Nous mettrons aussi toute l’énergie nécessaire dans la préparation des prochains temps forts de notre communauté, tels que le cycle de conférences de la dixième édition du salon Supply Chain Event (15-16 novembre 2022, Paris Porte de Versailles) et bien sûr les Rois de la Supply Chain 2023, à la mi-janvier (voir NL 3595). Durant cette parenthèse, les abonnés au magazine pourront toujours emmener à la plage ou en randonnée leur numéro 49-50 de juin-juillet, avec notamment une interview exclusive d’Olivier Himpe, directeur Supply Chain de la BU des Services Clients de Nexter, un dossier sur la logistique urbaine « au fil de l’eau » qui fait écho à notre Forum d’été du 5 juillet dernier. Sans oublier le Top 120 des prestataires logistiques avec un focus sur l’automatisation, ainsi qu’une mystérieuse parole d’expert intitulée « L’IA et la peur de la boîte noire. L’exemple du DDMRP ». Bonne trève estivale de la part de toute l’équipe !

Mardi, lors de notre Forum d’été consacré à la Supply Chain urbaine, l’enjeu de réimplanter des capacités logistiques au cœur des villes a été largement souligné, tout en relevant la difficulté pour y trouver des m² disponibles et adaptés. Pourtant, quelques jours plus tôt, le spécialiste de la livraison de courses à domicile La Belle Vie annonçait son implantation dans le 12^ème arrondissement de la capitale, sur un site logistique de près de 5 000 m². Pour cet acteur fondé en 2015, qui dessert ses clients en quelques heures dans toute l’Ile-de-France, l’enjeu est de gagner en efficacité pour opérer au cœur de Paris, tout en en continuant à élargir l’offre proposée, notamment sur un volet hors alimentaire « lifestyle » (sa gamme comprend 17 000 références à ce jour, dont 5 000 en produits frais, dans le cadre de ses partenariats avec Système U et plus d’un millier de fournisseurs et d’artisans). En décembre dernier, La Belle Vie et sa maison-mère Deleev avaient levé 25 M€, sur un marché très animé par les start-ups du quick commerce. Quitte à envisager de développer un réseau en propre de « dark stores » pour percer sur ce créneau sous son enseigne BAM Courses. Mais au printemps, une réglementation était mise en œuvre à Paris pour freiner la multiplication de ces petits sites, logistiques de fait mais opérant dans un cadre encore flou. Dans la foulée, La Belle Vie a mis le frein sur ce modèle opérationnel pour privilégier une implantation à plus grande échelle, avec l’opportunité rare de s’implanter sur ce vaste site. Si son communiqué cite AEW Patrimoine comme partenaire sur ce volet immobilier, il faut surtout souligner le rôle de Corsalis, dont le nom n’apparaissait pas mais qui a développé ce projet innovant. Présenté jusque-là sous la bannière « La Manufacture de Reuilly », l’opération a consisté à entièrement remodeler ce vaste espace en rez-de-chaussée pour l’adapter aux standards les plus pertinents de la distribution urbaine, notamment pour limiter les nuisances au sein du quartier : c’est en intérieur que sont déchargés les véhicules destinés à l’approvisionnement, puis chargés ceux –plus légers–opérant les livraisons (dont un incontournable volet cyclo-logistique). Il s’agit d’ailleurs de la première opération finalisée par Corsalis, qui s’emploie à développer un immobilier adapté à la distribution urbaine au cœur des villes, à Paris, mais aussi dans d’autres métropoles françaises (ainsi qu’en Italie), sur des formats allant de quelques centaines de m² à cet exemple de près de 5 000 m² plutôt hors du commun. MR

Il y a un an, Le Closet entrait dans les murs de son propre site logistique à Moissy-Cramayel, conçu pour ses besoins et réalisé par l’entreprise Gefec sur l’Ecopôle de Sénart. L’investissement s’est chiffré en M€ pour ce spécialiste de la location de vêtements, qui permet à ses clientes de renouveler leur garde-robe via l’envoi de box dans le cadre d’un abonnement mensuel modulable (de 40 à 60€). Fondée en 2014, Le Closet avait saisi l’opportunité ouverte par un appel à projet de l’EPA Sénart destiné à attirer sur ce parc des entreprises axées sur l’économie durable et la transition écologique. « Nous étions jusque-là implantés à Nanterre, sur un site de 1 500 m² peu adapté à notre activité et à nos perspectives de croissance, notre nombre d’abonnés étant passé de 7 à 12 000 en quelques mois, nous indique Paul Zeinoun, directeur produit et opérations de Le Closet. Avec ses 3 700 m², et sa capacité d’extension à 10 000 m² par l’ajout de deux niveaux en mezzanine, notre nouvel entrepôt nous permet de fluidifier la préparation des envois et la remise en stock des habits retournés, pour un volume actuel de 1 500 commandes quotidiennes, mais avec l’objectif d’atteindre les 20 000 dans cinq ans ». Le gain de place est essentiel pour stocker les vêtements sur cintres (environ 50 000 à ce stade), et un volet mécanisé s’est ajouté dans la foulée de l’entrée dans les murs, avec l’installation d’un système de stockage/convoyage sur cintre du spécialiste Dürkopp Fördertechnik, mis en œuvre par son intégrateur hexagonal CMC France. Piloté via un outil de gestion développé en interne, il permet notamment d’acheminer les articles dans le bon ordre vers les postes de préparation, et contribue à accélérer l’ensemble des opérations. « Cette accélération nous permet de recentrer l’activité des 30 opérateurs autour de tâches moins répétitives et à plus forte valeur ajoutée, comme le contrôle qualité en sortie de notre tunnel de défroissage, ou les retouches à main », indique Ralph Mansour, co-fondateur de l’entreprise. Fort de son nouvel entrepôt, Le Closet devrait assurer cette année la préparation, l’expédition et la gestion en retours d’environ 600 000 colis, pour un total d’1,5 M de vêtements et d’accessoires loués. MR

Fabricant et distributeur espagnol de piscines et équipements associés, Fluidra a confié à GXO Logistics la gestion de ses opérations logistiques pour la France et la Belgique. Ces prestations, jusqu’ici réalisées depuis des entrepôts en Espagne, seront effectuées depuis l’une des plateformes du 3PL situées à Saint-Vulbas, dans l’Ain. Au sein de cette installation de plus de 19 500 m², l’espace consacré au nouveau client de GXO Logistics occupera 15 000 m². En s’appuyant sur cette installation faisant office de centre de distribution, Fluidra entend améliorer le niveau de service et la qualité de ses livraisons auprès de ses clients français et belges. « Grâce à ce partenariat, nous allons pouvoir étendre notre promesse d’une expérience parfaite de la piscine et du bien-être à nos clients professionnels en France et en Belgique », confirme Stéphane Figueroa, directeur général de Fluidra Commercial France et Fluidra Belgique. AD

Depuis le début de l’année, Dunlopillo France utilise le logiciel de planification de tournées PTV Route Optimiser. Racheté il y a deux ans par le groupe aveyronnais Finadorm dont le pôle « Le sommeil français » regroupe également les sociétés Socofal Technilat et Biotex, le fabricant de literie cherchait une solution pouvant lui amener plus de souplesse et d’efficacité dans l’organisation de son transport aval vers son réseau de distribution, à partir de son site de production de Limay, dans les Yvelines, avec une problématique de maximisation du service au client et de respect des délais. Auparavant, les tournées étaient réalisées en s’appuyant sur l’ERP Sigal Informatique. Connecté à ce dernier, PTV Route Optimiser permet aux planificateurs de gérer plus efficacement la complexité des différents paramètres (grille tarifaire, véhicules multiples, chargement des véhicules, multisites, etc) dans leur démarche d’optimisation du nombre de livraisons par véhicule et de recherche d’économies sur les coûts de transport. Outre sa panoplie d’indicateurs et d’analyses détaillées, l’outil développé par PTV Group leur donne également la possibilité de comparer le planifié et le réalisé et d’ajuster en temps réel les tournées si nécessaire. La mise en œuvre, y compris la phase d’audit des données, a duré moins d’un an. «Il s’agit là de la première étape, car nous prévoyons de déployer la solution pour Socofal Technilat à l’automne, puis chez Biotex dans la foulée » nous a confié Thierry Cluzel, le DSI du pôle literie du groupe Finadorm. JLR

Et une nouvelle opération de croissance externe pour Dimotrans Group. Après une prise de participation majoritaire dans le commissionnaire transport Crystal Group en 2021 (voir NL 3387), le 3PL lyonnais a en effet racheté le transporteur breton Soretrans. Basée à Cesson-Sévigné, près de Rennes, cette société créée en 1994 par Patrice Moriceau lui permet de renforcer sa présence en Bretagne, une région dans laquelle il est implanté depuis 2019 avec sa filiale de logistique e-commerce BSL (voir NL 2888). « Cette nouvelle entité bretonne nous permet de compléter notre maillage d’agences sur le métier du groupage international routier, dans une région, la Bretagne, où nous n’étions pas présents », précise Philippe Bouvier, directeur général de la business unit Global Transport de Dimotrans Group. Avec Soretrans, qui compte aujourd’hui 12 collaborateurs, ce sont environ 7 M€ de CA annuel supplémentaire qui vont s’ajouter au CA consolidé annuel de Dimotrans Group, qui s’est élevé à 744 M€ en 2021 (voir NL 3565) AD

Il n’aura pas fallu longtemps au nouvel actionnariat de Roy Logistique pour matérialiser les ambitions de son nouveau plan stratégique Destination 2026 (voir NL 3509). Moins de six mois après l’annonce de celui-ci, le 3PL a racheté une agence ATL (Affrètement et transport du Languedoc) et deux sites du prestataire transport et logistique Paris Aquitaine Distribution (PAD). Située à Cholet, dans le Maine-et-Loire, l’agence ATL affiche 4 000 m² de surface de stockage. Avec ses sites de Nantes, Angers, Les Herbiers et Dompierre-sur-Yon, Le Roy Logistique totalise donc désormais 100 000 m² d’espace de stockage en région Pays de la Loire. Avec les acquisitions des deux sites de PAD, le prestataire en dispose de près de 5 000 m² de plus du côté de Lyon. Les deux sites sont en effet situés dans l’agglomération lyonnaise, à Saint-Priest (1 200 m²) et à Genas (3 500 m²). « Ces acquisitions vont nous permettre de consolider notre présence dans le sud-Est de la France en renforçant nos activités d’affrètement et en complétant notre offre de stockage », souligne Serge Rambault, le président de Le Roy Logistique. Les rachats auquel a procédé le prestataire représentent un CA additionnel de plus de 5 M€. L’an dernier, Le Roy Logistique a réalisé un CA de 171 M€ (+ 9 %), dont 111 M€ à mettre à l’actif des seules prestations logistiques (+ 13 %). AD

Pour les besoins de son client historique Cercle Vert relatifs à la livraison de marchandises dans la Métropole du Grand Paris (à partir d’une agence située aux portes de la capitale), le transporteur et logisticien Prévoté a mis en service opérationnel le mois dernier son premier porteur 100% électrique de modèle D Z.E. 16 T Renault Trucks. Cette mise en production fait suite à un test grandeur nature réalisé en janvier 2021, qui a mis à jour un besoin de 130 km d’autonomie pour une tournée parisienne intra muros. En l’occurrence, l’autonomie de ce porteur est de 210 km et le temps de charge de la batterie est de 8 heures pour une charge complète. « Vendredi 10 Juin, première journée de production pour le 16T ZE chez Cercle Vert, 11 clients de Paris intra-muros ont été livrés, le poids de chargement étaient d'environ 50% et le porteur est rentré avec 54% de batterie restante, 145 km parcourus et 154 km d’autonomie restante. C’est un très bon départ pour ce véhicule ! » a déclaré Stéphane Bouvry responsable Achat chez Prévoté Transport et Logistique. Sur sa flotte de 800 cartes grises, Prévoté possède à ce jour 17 véhicules roulant au GNV et 10 au B100. Il prévoit en 2023, d’acheter 57 nouveaux véhicules roulant au B100 et 2 à l’électricité. JLR

Le gouvernement suisse vient de valider la loi fédérale de décembre 2021 dédiée au transport souterrain de marchandises qui rend possible la mise en œuvre du projet baptisé Cargo Sous Terrain, ou CST (voir NL 2554). Chapeauté par une société privée comptant parmi ses actionnaires des distributeurs, des prestataires et des fournisseurs de solutions intralogistiques (DSV, DPDgroup, Rhenus Logistics, Swisslog, Gilgen Logistics, Coop, Migros, etc.), ce projet consiste à créer sur le territoire un vaste réseau de transport de marchandises par navettes souterraines qui desserviront plusieurs hubs logistiques et circuleront dans des tunnels à trois voies 24 heures sur 24. Le réseau doit totaliser 500 km de tunnels en 2045, et le premier de ses tronçons devrait fonctionner en 2031 en reliant sur 70 km les communes de Härkingen-Niederbipp et de Zurich. Inclus les hubs, le software et les navettes, ce premier tronçon nécessitera un investissement d’environ 3 Mds de francs suisses (30 à 35 Mds pour l’ensemble du projet). « Suite à la décision parlementaire favorable de 2021, les financements pour la phase d’obtention du permis de construire peuvent officiellement être récoltés, souligne CST AG. Cette phase comprend la préparation des procédures nécessaires dans les cantons situés le long du premier tronçon. Dans les cantons d’Argovie, de Soleure et de Zurich, les procédures d’intégration aux plans directeurs commenceront fin 2022. Nous étudions actuellement les sites des hubs le long du premier tronçon entre Härkingen et Zurich Aéroport». CST AG a déjà signé un protocole d’accord avec l’aéroport de Zurich pour l’intégrer au premier tronçon, la société porteuse du projet devant par ailleurs intervenir comme partenaire dans le projet pilote de la ville de création de dépôts / récupération de colis baptisé SalüBox. « La ville de Zurich testera le concept avec nous comme partenaire de mise en œuvre sur quatre sites à partir de l’automne, poursuit CST AG. Cette collaboration s’inscrit dans le cadre de notre concept de city-logistique visant à réduire le trafic urbain et les émissions polluantes avant même la mise en service du tunnel». AD

Ceva Logistics a signé un contrat de trois ans avec la filiale argentine du groupe Volkswagen pour assurer la logistique de son usine de production de boîtes de vitesses de Córdoba. Dans le cadre de l’accord, le prestataire effectuera notamment des opérations de réception de marchandises, d’approvisionnement de lignes de production et de gestion / contrôle de stocks. « Avec ce nouveau contrat, notre expertise dans le secteur automobile est à nouveau reconnue, souligne Fabio Mendunekas, vice-président senior en charge de la logistique contractuelle en Amérique latine chez Ceva Logistics. Notre relation de longue date avec le constructeur et le fait que nous ayons fait nos preuves avec Volkswagen au Brésil ont logiquement entraîné une extension de notre partenariat en Argentine». Avant de signer avec le groupe Volkswagen en Argentine, le 3PL travaillait déjà pour le constructeur, non seulement au Brésil, mais aussi en Allemagne, au Royaume-Uni et en Chine. AD