Via son plan stratégique 2030, La Poste s’engage à réduire ses émissions carbone de -30% d’ici 2025, et à atteindre le « zéro émission nette » de gaz à effet de serre en 2030. Pas moins de 600 M€ seront investis pour tenir cet ambitieux programme, dont 200 pour accentuer le verdissement de sa flotte 1er et dernier km (31% de ses émissions carbone actuelles), et 400 sur le volet transport moyenne et longue distance (52% de ses émissions, avec 5 000 camions mobilisés chaque jour). Le chemin parcouru est déjà significatif, fait valoir l’opérateur postal, avec une empreinte carbone réduite de 32% depuis 2013 sur son activité colis, via l’optimisation des liaisons dans l’Hexagone, la massification des chargements en associant caisses mobiles et chargement vrac, ou la mutualisation des flux courrier, colis et petites marchandises. Et si un volet clé avait déjà porté sur l’électrification de ses moyens en proximité (dont ses 18 000 vélos dédiés aux facteurs), La Poste va accélérer d’ici 2025 pour doubler sa flotte de véhicules utilitaires électriques avec l’acquisition de 8 000 VUL et un millier de vélos cargos (ajoutés aux 7 000 et 125 déjà déployés). Malgré le défi lié à l’augmentation des volumes de colis, Colissimo compte à cet horizon assurer 100% de livraisons décarbonées dans les ZFE et les principales agglomérations, et 1/2 à l’échelle nationale. La hauteur de marche technologique est plus importante pour décarboner le transport moyenne / longue distance, avec l’enjeu pour La Poste d’accompagner dans cette transition ses 600 transporteurs partenaires. L’objectif formulé pour 2030 est d’effectuer 50% des km avec des poids lourds bas carbone. Une première phase de sortie du diesel passera par les énergies déjà disponibles, biocarburants et biogaz, en privilégiant les filières françaises et avec l’implantation de 8 stations d’avitaillement sur ses plateformes industrielles (comme en 2021 à Chelles pour le GNV), pour sa flotte et celle de ses transporteurs. Mais la feuille de route mise au-delà sur l’électrique et l’hydrogène (respectivement sur des distances de 250-400 km et plus de 400 km), potentiellement majoritaires dans son mix énergétique dès 2040. La Poste entend « jouer un rôle de déclencheur et de levier pour entrainer et mobiliser l’ensemble des acteurs du transport », en concertation avec les constructeurs pour tester leurs prototypes, comme avec les énergéticiens. Un premier poids lourd électrique sera exploité dès cet été en région lyonnaise, et trois autres l’an prochain en Ile-de-France. Et sur le volet hydrogène, un premier camion sera déployé d’ici fin 2022, La Poste s’impliquant aussi dans le consortium « LaunchHY4Good » piloté par France Supply Chain pour l’achat de 5 camions à partir de 2023. MR