Newsletter quotidienne n° 3562

C’est une solution robotique présentée comme révolutionnaire qu’a dévoilé hier ID Logistics sur son site de Berre-l'Étang, près de Marseille, exploité pour son client Panzani (avec près de 50 000 palettes). Astrid, pour Autonomous Stock Taking Robot by ID, est un robot mobile autonome (AMR) dédié à la gestion de stock qui peut sillonner les allées, de jour (en coactivité avec le personnel) comme de nuit, et photographier les codes-à-barres de chaque palette stockée dans les palettiers. Le tout à haute cadence : 5 000 palettes à l’heure, ce qui permet au robot de faire l’inventaire total de l’entrepôt de 40 000 m² en une nuit. ID Logistics est à l’initiative de son cahier des charges et de son développement, qui a nécessité 3 ans et demi, en partenariat avec deux sociétés françaises, Wyca et e-Dentic (voir suite). Mais la mission d’Astrid dépasse le strict cadre des opérations d’inventaires de palettes (fiscaux, tournants, mais aussi vides / plein), puisque la solution est aussi conçue pour être utilisée au quotidien par les gestionnaires de stock, comme outil d’aide à la décision. L’objectif est de s’assurer de l’adéquation entre le stock théorique (dans le WMS) et le stock réel présent dans les palettiers, et ainsi éviter d’avoir à régler des problèmes de disponibilité en aval, à la préparation comme à l’expédition, ce qui a pour effet d’accroître indirectement la productivité des caristes et préparateurs. Le site de Berre-l'Étang est le premier à être équipé d’Astrid, et ID Logistics prévoit de mettre en place la solution dans 5 ou 6 autres entrepôts en France d’ici à la fin de l’année, dans le cadre de ses engagements d’amélioration continue avec ses clients. Et onze mises en service sont planifiées chez le 3PL sur 2022/2023. (voir suite) JLR

Fidèle à sa philosophie d’open innovation, ID Logistics n’a pas l’intention de garder la solution Astrid (voir Une) pour son usage exclusif, ce qui permettra d’en faire baisser les coûts et de faciliter les évolutions technologiques ultérieures. Spécialiste des AMR (jusque-là plutôt des petits engins utilisés pour les inventaires linéaire en magasin), le toulousain Wyca (voir NL 3413) a conçu le véhicule autonome proprement dit, capable d’auto-apprendre son environnement et de se déplacer au milieu des personnes, sans assistance, et sans infrastructure dédiée. Il joue aussi le rôle d’intégrateur robotique d’Astrid, qui est doté d’un mât rétractable d’une hauteur maxi de 11,5 m (utile pour le passage d’une cellule à l’autre notamment) avec plusieurs appareils photos. C’est aussi Wyca qui lance désormais la production en série chez un partenaire, la société tarnaise Usitech. Quant à la société e-Dentic (partenaire innovation d’ID Logistics depuis 2016 avec des projets vidéo-tracking et beacons), elle s’est occupée du développement de la partie applicative et de l’interface homme-machine d’Astrid, qui s’appuie sur des informations issues du WMS (testé sur Generix WMS, Manhattan, Reflex d'Hardis et LMxt de Savoye ) pour analyser les erreurs de code-à-barres à partir des photos. A noter qu’un système expert reconnaît la largeur des palettes sur les palettiers et ajuste lui-même la fenêtre de lecture. L’application est aussi capable de discerner des cas particuliers, comme les palettes débordantes, les palettes entamées et non étiquetées, ou des palettes gerbées sur un même emplacement. Il s’agit d’un outil d’aide à la décision, qui laisse ensuite le choix au gestionnaire en cas d’anomalie constatée de modifier les données dans son WMS ou bien de lancer une mission à un cariste pour changer l’emplacement physique d’une palette. Le rôle d’e-Dentic ne s’arrête pas là puisque la société sera en charge de la commercialisation d’Astrid auprès de l’écosystème logistique dès septembre prochain, en France mais aussi en Espagne et en Italie, sous la forme d’un contrat de location à partir de 3 000 € par mois. Selon les trois partenaires tricolores, le ROI serait inférieur à 18 mois pour de grands entrepôts comprenant plusieurs milliers de palettes, avec des gains à 65% sur l’automatisation des inventaires fiscaux et tournants, et à 35% sur les effets induits d’amélioration de la disponibilité du stock et d’augmentation de la productivité des opérations. JLR

La start-up lilloise Klareo ajoute un module dédié à la gestion des problématiques de drives et autres points relais à sa plateforme Saas axée sur la distribution urbaine et les livraisons dernier km, sachant que sa suite Klareo Delivery Management comptait déjà des modules d’optimisation de tournées (K.Planning), de traçabilité transport (K.Trace) et d’analyse de performances (K.Analytics). Baptisé K.Relay, et développé par cette start-up fondée début 2020 en collaboration avec le réseau de point relais Pickup, filiale du Groupe La Poste via DPDgroup, ce nouveau module est présenté comme une sorte d’alternative aux WMS pour « fluidifier la gestion des différentes flux entrants et sortants des hubs urbains/drives, tout en apportant une visibilité consolidée sur l’ensemble de la supply chain », note Klareo. Sa nouvelle solution s’intègre à tous types de systèmes d’informations existants, via des API, et permet à ses utilisateurs d’effectuer de la réception marchandises, de gérer des stocks, d’avoir une visibilité complète sur les flux, et même de gérer les retours produits. « Avec K.Relay, notre offre permet maintenant à nos clients de gérer et piloter leurs activités logistiques en plus des activités transport, souligne Alexandre Huart, l’un des trois-cofondateurs Klareo, avec Félix Sportelli et Elie Gharios. Le pilotage centralisé de l’ensemble de ces opérations nous apparaît comme essentiel à l’optimisation des services de distribution actuels et à la conception des services de demain, alors que la distribution urbaine s’avère de plus en plus fractionnée et les consommateurs sont toujours plus exigeants ». AD

Nouveau venu sur le marché français (voir NL 3539), l’intégrateur d’origine milanaise CLS iMation lance un nouveau service baptisé iMation SaaS (Simulation as a Service), qui permet non seulement d’identifier des points d’amélioration dans la fluidité de ses processus, en évaluant l’interaction entre les systèmes existants, mais aussi de simuler l’installation de solutions d’automatisation et d’en démontrer les avantages opérationnels. La formule est applicable dans un contexte industriel, par exemple pour optimiser des flux d’usine, mais aussi en entrepôt pour les processus de la chaine d’approvisionnement. « De la phase de conception d’une nouvelle installation à la réingénierie d’un environnement existant, nous sommes en mesure de montrer concrètement comment les processus peuvent être numérisés et automatisés de la manière la plus efficace, et ce, en les intégrant par exemple à des systèmes ou des machines traditionnels », indique CLS iMation. Les atouts de la simulation sont de plusieurs ordres : une meilleure maitrise du calendrier et des coûts d’un projet de déploiement de nouveaux systèmes ou de mise à niveau de l’existant, une plus grande implication du client dans la phase d’étude puis tout au long du projet, une réduction des risques et des ressources à mobiliser côté client, et bien sûr la possibilité de simuler différentes conditions d’exploitation des systèmes et différents scénarios d’évolution des besoins, notamment sous l’angle de la robustesse des processus. « Au-delà, l’objectif est de fournir un jumeau numérique que les clients pourront s’approprier pour collecter et traiter les données de leur activité simulée, et éclairer leurs prises de décision à la fois au niveau stratégique et opérationnel. Nous évaluons aussi les applications liées à la vision 3D pour leur offrir une expérience immersive et engageante dès la phase de conception », indique Michele Calabrese, le responsable de CLS iMation. AD

Karine Da Costa a intégré GT Logistics en février tant que directrice Excellence opérationnelle, une nouvelle fonction au sein de l’organigramme du prestataire. L’enjeu est de renforcer sa direction des opérations, elle-même structurée fin 2021 sous l’égide de Philippe Tellier en prenant le relais d’une cellule d’expertise créée en 2019. Karine Da Costa et l’équipe de 4 experts en management de cette direction de l’excellence opérationnelle interviennent sur des moments à risque des contrats : sécurisation des démarrages, management de transition, accompagnement des managers sur des situations complexes ou gestion de projet sur les sites. L’enjeu pour GT Logistics est de continuer à s’améliorer aussi bien sur les volets santé et sécurité des collaborateurs qu’en termes de sérénité opérationnelle, de satisfaction client, ou de performance financière. Originaire de Lille, où elle a décroché en 1998 son diplôme d’ingénieur à l’Icam (Institut catholique des arts et métiers), Karine Da Costa a débuté sa carrière chez Saint-Gobain, d’abord sur le volet qualité et sécurité sur un site de production Lapeyre, puis sur un autre de l’activité verrerie en tant que responsable qualité et logistique. Elle a ensuite exercé pendant 10 ans chez ISS Logistique & Production, comme responsable d’exploitation sur des sites à Nantes, puis Bordeaux, puis sur Paris en développement RH au service de comptes clés. Avant de rejoindre GT Logistics, Karine Da Costa officiait depuis mi-2017 comme directrice des opérations Sud-Ouest chez SPI, spécialiste des peintures, traitements de surface et solutions d’étanchéité pour l'industrie. AD

L’investisseur immobilier d’origine québécoise Ivanhoé Cambridge vient de réaliser une acquisition de taille outre-Rhin, avec le rachat d’un entrepôt de quelque 115 000 m² auprès d’ADF Asset Management, un gestionnaire d’actifs basé en Corée du Sud. Situé au sein du prisé parc d’affaires Allermöhe, à proximité du port de Hambourg (n°3 européen pour le transport de marchandises), ce site XXL est entièrement loué à l’enseigne de mode H&M, qui y avait implanté en 2008 son plus vaste centre de distribution. Il s’agit de la première opération d’Ivanhoé Cambridge en Allemagne pour le compte de son portefeuille Hub & Flow, dont l’acquisition en février 2020 avait marqué son retour sur le marché logistique français, avec 17 sites à la clé (voir NL 3092). Il s’est depuis étoffé dans l’Hexagone, avec les acquisitions de trois projets en cours de développement à Roye dans la Somme (voir NL 3244), Mer au sud-ouest d’Orléans, et près du port de Fos-sur-Mer. La récente transaction d’Ivanhoé Cambridge illustre sa volonté de diversifier ce portefeuille au niveau de l’Europe continentale, mais elle n’est qu’un des axes de son développement européen, complémentaire de son partenariat avec le développeur PLP autre-Manche, avec plus de 200 000 m² d’entrepôts en projet, ou de sa collaboration avec le néerlandais Urbz Capital dans le cadre de sa stratégie dédiée à la logistique du dernier km. « La croissance de la logistique constitue un axe majeur de notre plan stratégique, qui vise notamment à tripler la taille de notre portefeuille logistique en Europe d’ici 2025. Nous allons donc continuer à construire un portefeuille résilient et diversifié sur l’ensemble du continent européen », indique Christian Daumann, VP Investissements Allemagne chez Ivanhoé Cambridge. MR