Newsletter quotidienne n° 3561

Le fret aérien va prendre une nouvelle dimension chez CMA CGM : à peine un an après la création de sa division Air Cargo (voir NL 3286), l’armateur marseillais annonce la signature d’un accord stratégique avec la compagnie aérienne Air France-KLM. D’une durée de dix ans, ce partenariat commercial exclusif se matérialisera par la mise en commun de leurs flottes d’avions cargos respectives, et par une entrée de CMA CGM au capital d’Air France-KLM jusqu’à hauteur de 9 %. Soumis à l’approbation des régulateurs et à la consultation des représentants des salariés, ce volet financier devrait intervenir dans les prochains mois, sur fond d’augmentation de capital de la compagnie aérienne. L’opération pourrait faire de l’armateur son quatrième actionnaire après l’État français (28,6% à ce jour), la compagnie China Eastern Airlines (9,6%) et l’État néerlandais (9,3%). Sur le plan opérationnel et commercial, CMA CGM et Air France-KLM comptent exploiter ensemble et en exclusivité la totalité de la capacité des appareils tout cargo de leurs compagnies respectives, soit 10 appareils tout cargo en activité (4 chez le premier, 6 chez le second), et 12 autres en commande (aux 2/3 côté CMA GM). L’accord englobe aussi les capacités en soute des quelque 160 appareils longs courriers d’Air France-KLM. Pour les deux entreprises, ce partenariat vise à répondre aux besoins sans cesse accrus des clients de disposer de chaînes d'approvisionnement plus intégrées et plus résilientes, et devrait générer d’importantes synergies de revenus, au travers d’une définition conjointe de leur réseau tout cargo et d’opportunités d’étendre leur gamme de produits et services. « L’enjeu est d’accélérer significativement le développement de notre division aérienne et de positionner nos deux entreprises parmi les principaux acteurs mondiaux du fret aérien, souligne Rodolphe Saadé, Pdg du groupe CMA CGM. Ce partenariat s’inscrit aussi pleinement dans notre stratégie et notre ambition de devenir un leader en matière de logistique intégrée ». Cette volonté de proposer une offre transport & logistique à 360° s’est déjà illustrée avec les acquisitions de Ceva Logistics, d’Ingram Micro Commerce & Lifecycle Services, de Colis Privé et de Gefco (voir NL 3534). AD

Organisée par le club Agora du Supply Chain Management, l’édition 2022 du Gala des Directeurs de la Supply Chain aura lieu le 9 juin prochain au Pavillon Gabriel (Paris 8^ème), de 18h à minuit. Ce grand rendez-vous annuel de networking dédié aux directeurs Supply Chain et Logistique des grandes entreprises (adhérents ou non de l’Agora-club du SCM) est également l’occasion de rassembler les représentants des associations et les grands prestataires du secteur, lors d’une soirée prestigieuse. Après le cocktail et l’accès au village start-up, et avant le dîner gastronomique, une table ronde sera animée par Martial You, rédacteur en chef Économie à RTL sur le thème : « La Supply Chain face aux nouveaux comportements des clients : s’adapter ou réguler, quelle posture adopter ? ». Trois invités d’honneur participeront à ce débat : Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion à l’Ifop et auteur de « l’Archipel Français » et de « La France sous nos Yeux », le philosophe-essayiste et ancien ministre Luc Ferry, et Vincent Gufflet, le directeur Opérations & Services de Fnac Darty. À noter également à partir de 22h30 la remise des prix Coup de Cœur et Prix StartUp.

Pour s’inscrire au Gala Directeurs Supply Chain 2022, cliquez ici

Renseignement sur l’Agora du SCM : lcourtois@agoramanagers.fr

La croissance s’accélère chez Savoye : après les +16% signés en 2020, elle a atteint +26% l’an dernier, avec un chiffre d’affaires de 191 M€, quelque 200 M€ de prises de commande, et une centaine de recrutements qui ont porté son effectif à plus de 900 collaborateurs dans le monde. Au-delà du marché français, toujours porteur, le développement à l’international joue un rôle clé dans la trajectoire du spécialiste de l’automatisation intralogistique, qui s’est renforcé sur les différents continents : à Dubaï, en Italie, au Benelux mais aussi à Singapour où Savoye a ouvert l’été dernier une filiale et constitue une équipe dédiée à cette zone très dynamique. Et son activité a même doublée en Amérique du nord, où a démarré son site industriel, implanté en banlieue oust de Chicago à Aurora. « Nous y avons installé notre propre outil de production, sachant que sur ce territoire, nous déployons actuellement un important projet composé de 360 navettes et 12 allées, avons conclu un accord avec Scott, et continuons à travailler avec de grandes marques de la grande distribution et du tri de colis », précise Rémy Jeannin, le CEO de Savoye, en soulignant que l’entreprise a démontré sa « capacité à accompagner ses clients partout dans le monde avec efficacité et performance, tout en poursuivant ses efforts en matière de développement et d’innovation ». Plusieurs nouveautés avaient d’ailleurs été dévoilées l’an dernier, parmi lesquelles sa solution logicielle de gestion de la supply chain execution Odatio, qui concilie WMS et TMS avec une grande modularité pour les utilisateurs (voir NL 3279). Savoye a également complété son offre sur le volet des AMR, et poursuit sa R&D autour de l’IA et de la « question prégnante du end delivery » suite à son acquisition de SoCloz en 2020. Et c’est enfin sur le thème en vue des Micro-Fulfillment-Center (MFC) que l’entreprise s’est illustrée en Italie chez le distributeur Coop Liguria (voir NL 3520). « Le métier de distributeur cherche désormais à répondre une équation complexe entre empreinte écologique et facilité d’accès aux produits pour le consommateur. Nous réfléchissons donc à orienter notre croissance externe vers des entreprises innovantes en la matière », indique Rémy Jeannin. MR

Les solutions alternatives au transport routier de marchandises prennent de l’ampleur chez Toyota Motor Europe. Trois mois seulement après avoir décidé de transporter ses véhicules neufs par voie ferroviaire entre la France et le Royaume-Uni (voir NL 3508), le constructeur automobile nippon choisit l’alternative rail-route pour le transport de pièces par conteneurs mobiles entre l’Espagne et le nord de la France, où son vaste site d’Onnaing assemble chaque jour plus de 1 200 véhicules, essentiellement hybrides. Mise en œuvre par son partenaire Gefco, cette solution repose sur une boucle ferroviaire avec deux allers-retours par jour. « L'une de nos priorités est d’apporter des solutions pour aider nos partenaires de la chaîne d’approvisionnement à réduire leur empreinte carbone », rappelle Yvon Pasquiou, directeur commercial et marketing de Gefco France. Toyota a récemment indiqué son ambition de réduire de 10 % les émissions de CO2 liées à sa logistique en Europe, et son intention de mettre en place de nouvelles liaisons ferroviaires avec l’Italie, l’Espagne et la Turquie d’ici 2024. AD

Depuis le 6 mai, Colissimo propose aux parisiens des 17 et 18^èmes arrondissements la possibilité de se faire livrer leurs colis chez un particulier de leur voisinage inscrit sur la plateforme de livraison collaborative Pickme. Cette expérimentation menée avec la start-up devrait durer plusieurs mois, et s’étendre en juin à l’ensemble du département de la Seine-Saint-Denis. Pour le leader hexagonal de la livraison aux particuliers (du Groupe La Poste), l’idée est de continuer à étendre la palette de solutions proposées aux destinataires, en complément de la livraison à domicile ou en point-retrait, et bien sûr d’accroître encore son taux de réussite en premier passage. La veille d’une livraison (ou suite à un premier échec), la formule permet de choisir son voisin-relais le plus proche, en fonction des disponibilités pour la réception du colis et des plages de retrait proposées aux destinataires finaux, le process et la traçabilité étant sécurisées via un QR code. Fondé en 2019, Pickme a fédéré autour de sa plateforme un réseau d’environ 70 000 voisins-relais concentrés sur une vingtaine de villes, ses ʻkeepersʼ, dont 30 000 en Ile-de-France qui permettent de proposer un maillage jugé intéressant par Colissimo (Pickme mentionne une distance moyenne de 200 mètres). « Honorés de la confiance que Colissimo met dans notre projet, nous souhaitons créer un nouveau standard de livraison à travers ce modèle de l’économie collaborative qui permet de proposer une expérience de livraison positive, rémunératrice (jusqu’à 1€ par colis gardé) et vertueuse en terme d’impact écologique et social », commente Jessie Toulcanon, co-fondatrice & CEO de Pickme. Au-delà de continuer à étoffer son réseau de ʻkeepersʼ, la formule est déjà plutôt rodée, avec plus de 60 000 colis délivrés sur un an, avec un taux de délivrabilité de 99%. Avant Colissimo, bien d’autres grand noms du colis ou de l’express ont déjà retenu les services de Pickme, à l’image de GLS dès la fin 2019 (voir NL 3274), avec près de 5 000 livraisons réalisées dans 11 villes et l’objectif d’étendre la formule. Et fin 2021, DHL Express et Relais Colis avait également retenu la formule proposée par Pickme, qui avait réalisé dans l’intervalle sa première levée de fonds (voir NL 3358). MR

Le spécialiste américain des technologies logistique & transport Zebra vient de publier les résultats de son étude « Warehousing Vision » menée en janvier et février 2022 par le cabinet de recherche indépendant Azure Knowledge Corporation auprès de plus de 1 500 responsables d’entrepôt en Amérique du nord, Amérique latine, Europe et Asie-Pacifique. Il en ressort notamment que 23% des européens (27% au niveau mondial) ont déjà déployé des robots mobiles autonomes (AMR), un domaine sur lequel se positionne désormais Zebra depuis l'acquisition de Fetch Robotics en 2021. D'ici 5 ans, cette proportion devrait passer à 88% en Europe et 90% à l’échelle mondiale, estime Zebra. Et concernant l’investissement d’ici 5 ans dans des logiciels permettant d'automatiser l'analyse et la prise de décision, la proportion atteint même 92 % en Europe et 94 % dans le monde. « Si les exploitants d'entrepôts automatisent grâce aux AMR et aux logiciels d'optimisation des flux opérationnels, il sera plus facile de faire évoluer les opérations et de respecter les accords de niveau de service lorsque les demandes des clients et la disponibilité de la main-d'œuvre fluctuent », fait remarquer James Lawton, vice-président et directeur général de la division Robotics Automation de Zebra Technologies. JLR

Actuellement, GSE construit pour le compte du développeur-investisseur GLP (ex-Gazeley) une plateforme logistique de 18 900 m² à Pinto, à 17 km au sud de Madrid, avec 11,7 mètres de hauteur, 22 portes-à-quai, 1 200 m² de bureaux, et un grand parking d’une capacité d’accueil de plus de 230 voitures. La livraison du bâtiment, qui vise une certification Breeam Very Good, est prévue pour septembre. Pour ce « G-Park Pinto », qui a vocation à intégrer ensuite d’autres bâtiments ou extensions, la commercialisation est assurée par la société Savills. JLR