La séquence médiatique de la campagne présidentielle a parfois eu tendance à reléguer au second plan le drame humain intolérable que vit l’Ukraine depuis plus de 60 jours face à l’invasion des forces russes, sans réelle perspective de désescalade à court terme. Aux atrocités de ce conflit aux portes du Vieux Continent viennent s’ajouter des conséquences immédiates et à venir sur les économies de nombreux pays, notamment en Europe. En ce qui concerne les supply chains mondiales, l’impact de cette guerre sur l’approvisionnement de certaines matières premières et sur les perturbations des flux de transport est considérable. C’est le sujet que nous avons abordé avec Eric Léger dans notre podcast de la semaine. Au-delà du constat, le directeur de la practice Supply Chain chez KPMG France nous donne quelques pistes intéressantes sur les leviers que les entreprises peuvent actionner à court et moyen terme pour tenter d’atténuer sur leurs supply chain les risques actuels et futurs liés à ce conflit. Jean-Luc Rognon
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L’expansion géographique et le développement de l’activité dans le secteur de la livraison de pièces détachées seront les deux grandes priorités du groupe Sterne sur la période 2022/2024. Fort de l’entrée dans son capital à hauteur de 70 % du fonds d’investissement Tikehau Capital à la fin 2021, puis du rachat en début d’année de la société allemande Nox NachtExpress (voir NL 3501), le groupe de transport et de logistique français n’exclut pas de lancer de nouvelles opérations de croissance externe, notamment en Espagne, en Italie et dans les pays de l’est de l’Europe. « Les entreprises souhaitent pouvoir disposer de davantage d’offres paneuropéennes et le marché de la pièce détachée contribue pour moitié à notre croissance organique », explique Laurent de Rosnay, directeur général du groupe Sterne. En 2021, l’entreprise a enregistré un CA de 265 M€, en hausse de 22 %. Ses activités de transport régulier (Sterne Regular), urgent (Sterne Time Critical) et express (Sterne Express) représentent respectivement 165 M€, 70 M€ et 30 M€ de CA. Avec le rachat du spécialiste allemand de la livraison express de nuit de pièces détachées Nox NachtExpress (1 000 collaborateurs, 280 M€ de CA, 29 agences cross-dock en Allemagne, au Benelux et en Autriche), le groupe Sterne anticipe pour 2022 un CA cumulé de 560 M€. Avec cette acquisition, l’entreprise française souhaite non seulement développer son activité de transport urgent en Europe centrale et adresser de nouveaux marchés verticaux sur l’Allemagne, le Benelux et l’Autriche, mais aussi accompagner le développement des clients de sa filiale en France. Ce dernier objectif ne sera d’ailleurs pas sans incidence sur l’évolution de son réseau d’agences cross-dock. « Afin de pouvoir traiter davantage de pièces détachées dans les prochaines années, nous avons prévu de déménager 17 de nos 20 agences cross-docks en France sur la période 2022/2024 » révèle Laurent de Rosnay. Parallèlement, le groupe souhaite continuer à enrichir son offre en proposant des services à valeur ajoutée, tels que la reverse logistic, la collecte de déchets en vue de leur recyclage ou de leur destruction, ou encore la numérisation de documents dans le secteur bancaire. « Nous souhaitons devenir le champion de la logistique Premium en Europe », déclare Daniel Desage, président du groupe Sterne. L’entreprise française et sa filiale allemande emploient 2 000 collaborateurs, desservent quotidiennement 170 000 points de livraison et disposent de 86 agences cross-dock dans le monde. AD
L’immobilier logistique hexagonal est resté orienté à la hausse sur ce premier trimestre, avec l’augmentation de +5% des m² commercialisés par rapport au T1 2021, pour un total de 755 000 m² selon le décompte d’Arthur Loyd Logistique. Mais si ce bon démarrage se classe au 3ème rang de la décennie, il n’est pas exempt de nuages à l’horizon, souligne Didier Terrier, le directeur général d’ALL : « À des problématiques maintes fois abordées, telle que la difficulté à sécuriser des fonciers, sont venues s’ajouter sur le court terme des incertitudes d’ordre électoral en France, et géopolitiques liées à la crise ukrainienne. Et les conséquences de la crise sanitaire se font toujours ressentir, les tensions sur les chaînes logistiques entrainant une augmentation sensible des coûts de transport, amplifiés récemment par le renchérissement des coûts énergétiques ». Dans ce contexte, la demande placée a progressé sur tous les pôles de la dorsale, pour un total de 581 000 m² acquis ou pris à bail, l’Ile-de-France reprenant la première place à la région Hauts-de-France, qui sans signer une année aussi exceptionnelle qu’en 2021, bénéficie de la signature de 2 transactions XXL. En revanche, les pôles dits secondaires sont en net retrait, au plus bas depuis 2015 avec 174 000 m² placés, faute d’habituelle transaction de grand volume à l’initiative de la grande distribution. Les retailers sont toutefois demeurés très actifs sur la dorsale, avec 3 transactions XXL : Lidl à Ablis dans le 78 et sur le parc varois des Bréguières, et Intermarché à Ablaincourt-Pressoir dans la Somme. ALL relève aussi la prise à bail de 60 000 m² par Jung logistique à Illies (59) pour le compte d’Heineken. Au niveau national, le marché du neuf représente plus des deux tiers des volumes placés, avec une bonne part relevant de 6 transactions sur des projets lancés en blanc sur la dorsale, pour un total de 209 000 m². « Illustration de la capacité d’adaptation des propriétaires, 5 de ces opérations ont porté sur des plateformes divisées », note Didier Terrier. Quant au stock disponible sous 6 mois, il se reconstitue légèrement (+7%), avec 1,5 M de m² répertoriés fin mars, dont un tiers dans les Hauts-de-France. Côté investisseurs, l’appétit est stable avec près de 700 M€ investis sur le marché hexagonal au T1, mais le retour d’incertitudes depuis fin février laisse planer l’hypothèse d’un frein sur leurs ambitions, sans compter la dégradation de l’environnement monétaire vu les pressions inflationnistes. Dans le même temps, leurs perspectives de rentabilité peuvent tabler sur une hausse des loyers, vu le maintien d’une forte demande et la politique de sobriété foncière engagée par le législateur, note ALL. MR
Le 3PL GXO Logistics est partenaire du fabricant américain de produits de rasage et de cosmétiques Harry’s depuis 2019 en Europe. Son prestataire ayant déjà contribué à sa forte croissance sur le continent (ventes e-commerce et ventes retail en hausse de respectivement 230 % et 270 % rien qu’au Royaume-Uni), l’industriel a décidé d’étendre sa collaboration avec GXO Logistics pour accompagner son développement au Royaume-Uni et en Europe. GXO Logistics travaillera ainsi pour le compte de son client, non seulement depuis son entrepôt britannique d’Aylesford, mais aussi à partir de son nouveau site aux Pays-Bas, à Venray (4 000 m²). Avec ces deux sites, à même d’assurer des prestations à valeur ajoutée comme la constitution de kits promotionnels, le logisticien estime qu’il optimisera davantage les opérations e-commerce et retail de son client tout en lui donnant de la flexibilité pour faire face aux pics d’activité. « La dimension mondiale de notre partenaire offre des synergies précieuses entre nos opérations logistiques et un service de haute qualité dont bénéficient nos clients de manière uniforme, qu'ils résident au Royaume-Uni ou en Europe continentale », note Christine Pfleckl, vice-présidente en charge de la distribution et de la logistique chez Harry’s. AD
L’opérateur de transport combiné rail-route T3M, filiale du groupe Open Modal, annonce une nouvelle liaison ferroviaire entre la France et l’Italie. Mise en service en partenariat avec le suisse Hupac, l’offre permet de relier la région parisienne à Rome : les conteneurs et les caisses mobiles qui arrivent par les navettes ferroviaires de T3M entre Bonneuil-sur-Marne et la ville italienne de Novara (non loin de Milan), sont pris en charge par celles d’Hupac qui desservent la commune italienne de Pomezia, près de Rome. Avec un départ quotidien du lundi au vendredi de Bonneuil-sur-Marne, la rotation vers Pomezia s’effectuera deux fois par semaine et acceptera les conteneurs de 20, 30, 40 et 45 pieds ainsi que les caisses mobiles de 7,15 m, 7,40 m, 7,82 m ou encore 13,60 m. Avant l’ouverture de cette nouvelle liaison ferroviaire, T3M pouvait déjà desservir avec son partenaire les villes italiennes de Pordenone, au nord, et de Pescara et de Bari, au sud. AD
DHL Express a choisi le groupe Fives pour équiper son nouveau centre de services d’Abou Dhabi, capitale des Emirats arabes unis. Dans l’installation de 15 000 m² de son client, le spécialiste des solutions automatisées clés en main pour entrepôts a notamment déployé des convoyeurs qui permettront de traiter jusqu’à 3 600 envois entrants et sortants/en transit par heure, ainsi que trois stations Easy-Capture de collecte de données sur le poids et les dimensions des colis. Le système de tri comprend également 500 m² en mezzanine et 850 m de convoyeurs, dont des systèmes télescopiques transférant directement les colis vers ou depuis les véhicules de livraison. « Fives a récemment mis en œuvre avec succès des solutions de manutention et d’automatisation similaires pour DHL Express à Doha, au Qatar, à Amman, en Jordanie, ainsi que sur plusieurs de nos sites dans le monde », souligne Paul Bicknell, directeur ingénierie chez DHL Express région Moyen-Orient et Afrique du Nord. En juin dernier, Fives a par ailleurs signé un partenariat stratégique avec la National Association Freight & Logistics (NAFL), l’une des associations les plus anciennes et actives en matière de freight forwarding et de logistique dans le Golfe Persique (voir NL 3374). Son objectif est de favoriser le développement de l’automatisation dans les secteurs du e-commerce et de la logistique aux Emirats arabes unis. AD