Attention, l’objectif de doublement de la part modale du fret ferroviaire dans le transport de marchandises en France pourrait ne pas être atteint d’ici 2030. Voilà en clair le message que vient d’adresser au gouvernement l’alliance 4F (Fret Ferroviaire Français du Futur). Composée d’associations, d’opérateurs de fret ou encore de spécialistes du transport combiné (Fret SNCF, DB Cargo, Captrain, T3M, Froidcombi, Union TLF, GNTC, AUTF, etc.), cette organisation représentative de la filière reproche au gouvernement de ne pas lui avoir accordé d’aides pour faire face à la crise énergétique actuelle, comme il a déjà pu le faire pour les particuliers et les professionnels du TRM. « Pour l’heure, les entreprises ferroviaires restent oubliées par ces mesures, alors que le secteur du fret ferroviaire pâtit de cette hausse généralisée des prix de l’énergie, explique l’alliance. Avec une augmentation moyenne pondérée du prix du Kwh de 70 %, la filière estime que la crise énergétique va lui coûter 55 M€ en 2022. » Une aide conjoncturelle correspondant à ce montant a été récemment demandée au gouvernement, mais elle lui a été refusée en réunion interministérielle. Représentant quasiment un tiers du montant de l’aide annuelle accordée aux opérateurs au titre du plan de relance (170 M€), 4F considère donc que la part modale du fret ferroviaire pourrait ne pas atteindre les 18 % d’ici 2030 en France. « Le gouvernement remet en cause les chances de parvenir à cet objectif », déplore Franck Tuffereau, coordinateur de l’alliance 4F. AD