Réuni vendredi dernier, le conseil de surveillance d’Haropa Port a validé son projet stratégique 2020-2025, fruit d’un travail concerté avec nombre d’acteurs des territoires de l’axe Seine. Cette feuille de route donne corps aux ambitions « fluvio-maritimes » énoncées mi-2021 à la création officielle de l’établissement public regroupant les ports du Havre, de Rouen et de Paris, sous la houlette de Stéphane Raison, son directeur général et président du directoire (voir NL 3558). Cette stratégie repose sur quatre piliers : le développement industriel et commercial, la transition écologique, la transition numérique et la multimodalité, avec pour enjeu d’atteindre en 2025 un trafic global de 92 et 35 millions de tonnes sur les volets maritime et fluvial, pour un total de 127 millions de tonnes (soit près de 20% de plus que les quasi 110 millions actuels). Et l’interconnexion des problématiques maritimes et fluviales au cœur du modèle d’Haropa Port se traduit dans l’objectif « d’opérer un report modal sur les modes massifiés de 20 % pour les conteneurs, et de 40 % pour les vracs ». Un point clé tient aux investissements structurants annoncés début 2021 par le Premier Ministre à l’occasion du Comité interministériel de la mer (CIMer), avec une enveloppe de 1,3 Md€ à l’échelle de l’axe Seine pour assurer la maintenance et le renouvellement des infrastructures, d’accompagner la transition énergétique et de stimuler l’innovation technologique. Par ailleurs, Haropa Port réaffirme son orientation multi-filières, avec un clair accent sur la décarbonation des activités logistiques et de transport au long de l’axe Seine et au-delà, en contribuant par exemple à la structuration d’une filière Carbone et hydrogène ou à l’émergence d’une filière d’économie circulaire. Sa démarche participe aussi d’une volonté de réindustrialisation de l’axe Seine, à charge pour ses ports de proposer une offre foncière à même d’attirer des prospects industriels, de fixer les flux, et de contribuer à renforcer « des écosystèmes intégrés permettant de recapter de la valeur ajoutée pour les territoires ». En pratique, Haropa Port s’emploie notamment à développer des plateformes logistiques multimodales (voir NL 3485), à redynamiser les modes de transport massifiés permettant d’élargir l’hinterland de ses ports, ou à « capter » de nouvelles lignes maritimes au service des grandes filières exportatrices. MR