Newsletter quotidienne n° 3508

« Notre objectif, c’est d’être aux côtés des filières industrielles face à l'actualité et à ses conséquences, notamment des conséquences en matière de difficultés logistiques, d'approvisionnement ou d'évolution de coûts de certains intrants » a déclaré hier soir à la presse Agnès Pannier-Runacher à l’issue de plusieurs réunions avec les filières industrielles françaises qui s’approvisionnent en gaz, en composants et en matières premières auprès de la Russie, de l'Ukraine, et de la Biélorussie (notamment l'aéronautique, l'automobile, l'agroalimentaire et la filière mine métallurgie). La ministre déléguée chargée de l’Industrie a rappelé la méthode du gouvernement pour soutenir les entreprises en temps de crise : identifier, anticiper et rechercher des solutions concrètes pour faciliter leur action au quotidien. Un recensement des sociétés les plus concernées a déjà été lancé. « Sur cette base, nous regardons également quels sont les niveaux de stocks disponibles, quels fournisseurs sont susceptibles de se substituer aux courants d'approvisionnement auxquels ces entreprises étaient habituées et, le cas échéant, quelles alternatives peuvent être mises en place en termes de nature de matériaux ou d'intrants pour réaliser la même fonction que les approvisionnements qui pourraient ne plus être là » a précisé la ministre. Une organisation ad-hoc doit être mise en place dans les prochains jours, en lien étroit avec les comités stratégiques de filières. En attendant, le ministère met à disposition sur son site tous les liens et contacts pour les PME et ETI qui se posent actuellement des questions sur les tensions sur leurs approvisionnement, sur les restrictions de leurs exportations suite aux sanction économiques et financières de la communauté internationale à l’égard de la Russie, sur les prix de l’énergie ou sur les moyens de renforcer leur vigilance en matière de cybersécurité. JLR

Pour accéder sur le site du ministère aux liens vers tous les points de contact, cliquez ici

Jeudi 17 mars, Daco Bello sera le troisième à présenter son projet sur scène au Forum des Rois de la Supply Chain 2022, après une pause bienvenue en milieu de matinée aux Salons de l’Aveyron (Paris-Bercy). Vous vous interrogez sur la façon de gagner en traçabilité de produits, composants ou autres, au sein de votre Supply Chain ? Venez nourrir votre réflexion et aiguiser votre appétit d’innovation avec le retour d’expérience de ce distributeur spécialisé dans les fruits secs, Daco France, qui a opté pour une traçabilité via la blockchain de ses amandes. Accompagné par le cabinet Mews Partners et le spécialiste de cette formule innovante Connecting Food, Daco Bello a déployé la formule sur sa chaine d’approvisionnement en provenance de Californie, qui représente largement plus des deux tiers du marché mondial mais fait face à de très sensibles enjeux environnementaux. Le volet durable est consubstantiel à la démarche, qui vise à assurer une totale transparence sur les conditions de production, de récolte et de parcours jusqu’aux rayons de la grande distribution, tant à l’entreprise qu’aux consommateurs. Inscrivez-vous via la plate-forme pour participer à cette journée (gratuite), et constater que l’innovation technologique n’est pas réservée aux grands groupes, à grand renfort de « labs » et autres structures d’« open innovation ». Et peut-être aurez-vous l’étincelle pour amorcer un nouveau chantier dans votre Supply Chain suite aux échanges sur place 0avec vos homologues et les nombreuses entreprises partenaires de l’évènement !

Pour visionner la vidéo livrant les grandes lignes du projet, RDV sur la page Forum de notre site

Si vous souhaitez être partenaire du Forum des Rois 2022, contactez Philippe Tesson. philippe.tesson@scmag.fr, ou au 06 81 35 79 03.

Quelle forme prendrait une alliance entre le 3PL nordiste Log’S et son homologue orléanais Deret Logistique, « entrés en négociation exclusive afin de s’associer à travers un rapprochement capitalistique », selon le communiqué diffusé hier par le premier ? C’est semble-t-il une démarche engagée par le second il y a 15 jours auprès de l’Autorité de la Concurrence qui a donné de la visibilité aux discussions entre les deux logisticiens, une fois relayée par la presse régionale. N’allons pas trop vite à évoquer un rachat de Log’s par Deret : la seule précision à ce stade porte sur la sortie du tour de table de Log’s de deux partenaires financiers, le Crédit Mutuel Equity SCR et le Crédit Agricole (via plusieurs structures d’investissement), associés depuis plus de 14 ans et à travers différentes opérations à La Financière Logistique Grimonprez pour contrôler le logisticien fondé il y a 20 ans par Franck Grimonprez, près de Lille. Deret se porterait-il acquéreur de ces parts, a priori minoritaires ? Le schéma sera-t-il plus étoffé, voire en participations croisées ? Les relations sont en fait étroites de longue date entre ces deux groupes encore largement familiaux, issus d’une activité transport à l’origine (toujours importante chez Deret, scindée puis revendue au Groupe Blondel en 2018 côté Grimonprez). Sur le volet logistique, chacun a son pré-carré régional, et des ambitions au-delà, et plusieurs opérations communes ont d’ailleurs été menées il y a une quinzaine d’années au service de La Maison de Valérie, Bridgestone ou Continental (des dossiers clos depuis), et récemment avec la JV formée pour exploiter l’entrepôt de 103 000 m² au service de Mobivia à Meung-sur-Loire (voir NL 3197). Deret, maison-mère ou branche logistique, est toujours resté discret, mais Franck Grimonprez pour Log’S ne faisait pas mystère de ses envies de tisser de nouveaux liens pour étendre la surface de ses activités, sur le volet métier ou sur le plan géographique. Plutôt que des partenaires bancaires, un partenaire sectoriel avec un ADN similaire, donc, et une optique partagée par Deret ? A suivre. Le cumul du CA des deux poids lourds régionaux dépasserait les 500 M€, assure le communiqué, Log’S ayant réalisé la moitié en 2020, et Deret Logistique 180 M€ la même année (mais sans inclure le volet transport). Dans notre classement annuel des 3PL, un tel acteur intégré figurerait aux portes du Top 5 des logisticiens dans l’Hexagone. MR

Dunkerque attire des projets industriels d’envergure, à l’image de la future usine de batteries de la start-up grenobloise Verkor, mais la dynamique de son port (voir NL 3480) y dope aussi les ambitions logistiques. Créée en 2017, la Société de Développement Axe Nord (SDAN) participe de ce nouvel élan avec deux projets d’envergure sur un foncier de 9 hectares sur la vaste zone Dunkerque Logistique International (voir NL 3331). La construction du premier a été lancée par GSE : un entrepôt de 43 770 m² développé en blanc, qui comptera 6 cellules de stockage et 1 380 m² de bureaux. Le projet cible a priori un logisticien ou un chargeur susceptible d’y installer un centre de distribution, avec une livraison annoncée au tournant 2022-2023. En tant que développeur-investisseur, la SDAN s’inscrit dans le paysage et dans la dynamique portée par le Grand Port Maritime de Dunkerque avec son plan CAP 2020, qui entend lui permettre de rivaliser avec les grands hubs du Benelux, notamment en tirant parti du trafic transmanche dans le contexte post-Brexit. Le projet en cours de la SDAN mise aussi sur le volet environnemental, avec un bâtiment visant une certification Breeam Excellent, et une exploitation multimodale en perspective. « La multimodalité du port de Dunkerque constitue un atout de premier plan pour permettre à ses utilisateurs de mettre en place une supply chain décarbonée, notamment par le ferroviaire et le fluvial, qui devraient à eux deux représenter environ 20 % des flux français d’ici à 2030 », commente Julien de Lapize, CEO de SDAN, en rappelant que « Dunkerque, Calais et le tunnel sous la Manche captent 70 % des échanges commerciaux avec le Royaume-Uni, tandis que le Brexit oblige à revoir les schémas d’approvisionnement et de distribution ». MR

Terminée la promesse de livraison en 10 minutes des courses du quotidien. L’allemand Gorillas, l’un des leaders du quick-commerce, parle désormais de “quelques minutes”, sans engagement de temps. Difficile de savoir si celui qui a récemment annoncé le rachat du français Frichti arrivait à tenir le délai promis, dans ses différents pays d’implantation, dont la France, depuis ses réseaux de dark stores. Il s’engageait à rembourser la livraison en cas de dépassement de temps, notamment « parfois, en cas de mauvaises conditions météorologiques », rapporte un porte-parole de Gorillas. « Nous n’avons jamais privilégié la livraison en 10 min au péril des conditions de travail des livreurs, qui sont payés à l’heure quel que soit le nombre de commandes. Les salaires sont fixes pour un nombre d’heures par semaine. Il n’existe pas de prime de vitesse ». Le distributeur chercherait-il par là à réduire ses foyers de pertes? Parallèlement, il réalise aussi des tests de click & collect dans ses mini-entrepôts urbains, à Amsterdam, et encore aujourd’hui à New York, qui étaient jusqu’alors interdits au public. Mais il n’y a rien de prévu à ce jour à Paris. VL

Dans le cadre de sa politique de lutte contre les émissions de CO2, Toyota a commencé à transporter des véhicules neufs par voie ferroviaire entre la France et le Royaume-Uni. Mise en œuvre avec le prestataire transport et logistique CAT, cette boucle ferroviaire doit fonctionner pendant au moins six ans entre l’usine / plateforme logistique du constructeur automobile située à Onnaing, près de Valenciennes, et son site de production / assemblage britannique de Toton, près de Nottingham. A partir du mois d’avril, la boucle sera agrandie car Onnaing sera aussi relié par voie ferroviaire au site de production Toyota de Kolin, en République tchèque. Tous les ans, et à raison de 6 fréquences hebdomadaires, ce sont ainsi près de 70 000 véhicules neufs qui seront transportés par voie ferroviaire entre les différentes sites de Toyota. Cela représentera l’équivalent de 270 trains, le report modal de 8 500 camions et une ‘économie’ de 8 000 tonnes de CO2. Eurotunnel, le gestionnaire du tunnel sous la Manche, veillera à la traversée des convois avec les exigences de qualité attendues par Toyota. « Le démarrage de cette liaison de fret ferroviaire marque une étape importante dans notre démarche de réduction progressive de nos émissions carbone en améliorant nos opérations par des solutions innovantes et plus ‘vertes’, souligne Jean-Christophe Deville, directeur logistique Véhicules Toyota Motor Europe. Nous avons un plan ambitieux pour étendre notre utilisation du ferroviaire. » Toyota, qui souhaite dans un premier temps réduire de 10 % ses émissions de CO₂ logistique en Europe, entend ouvrir de nouveaux services ferroviaires d’ici 2024, notamment vers l’Italie, l’Espagne et la Turquie. Une fois son maillage ferroviaire achevé, l’entreprise espère non seulement économiser chaque année plus de sept millions de kilomètres par camions, mais aussi gagner en rapidité. «Ce nouveau type de fret international devrait réduire nos délais de livraison d’environ 50 % », relève ainsi le constructeur dans son communiqué. AD

Encore une innovation technologique appelée à faire florès chez ID Logistics ! Après l’adoption des robots Locus, de la technologie de traçabilité Bleeker Technologies et du système de chargement / déchargement automatique Q Loader (voir NL n°3493), le 3PL annonce le déploiement de la solution ID Smart sur ses sites français et espagnols en 2022. Développée en partenariat avec l’entreprise technologique polonaise DCLog, ce dispositif est actuellement déployé sur six de ses sites en Pologne. Il se compose d’un chariot de picking qui permet de fiabiliser et de tracer toutes les opérations grâce à un système de caméras embarqués et au recours à la technologie put-to-light. Les caméras filment les préparations de commandes, ce qui évite les litiges clients tout en favorisant la formation des opérateurs, et la technologie put-to-light couplée à la préparation vocale permet de guider, via un laser, les préparateurs dans les processus de préparation multi commandes. « Depuis son déploiement, ID Smart a fait baisser drastiquement le taux d’erreur de nos préparations de commandes tout en augmentant notre productivité », indique ID Logistics. Actuellement, 100 chariots ID Smart sont déjà déployés sur les sites polonais du 3PL. AD