À ce stade, c’est un protocole d’accord qu’annoncent le Groupe Casino et le britannique Ocado, visant à étendre leur partenariat hexagonal tissé fin 2017 pour développer un entrepôt automatisé à Fleury-Mérogis, au sud de Paris (voir NL 2608). Mis en route au début de la crise sanitaire, celui-ci opère sous la bannière O’Logistique le service de courses en ligne de Monoprix sur la région parisienne. Ce succès les amène à approfondir leur collaboration sur plusieurs axes. Premier point, une société commune est prévue pour proposer cette formule d’entrepôt automatisée (ou CFC, Customer Fulfilment Center) à l’ensemble des acteurs du e-commerce alimentaire français, donc potentiellement à la concurrence. Le service reposera bien sûr sur le modèle et les technologies développées par Ocado et sa branche Ocado Solutions (utilisées pour son propre supermarché en ligne outre-Manche, mais aussi mises en œuvre par une demi-douzaine de distributeurs dans le monde, dont le Groupe Casino en France). Mais il ira au-delà de la conception et de la construction de l’entrepôt pour englober la gestion des opérations sur place, le site pouvant être dédié à un distributeur, soit mutualisé au service de plusieurs. Le communiqué du Groupe Casino précise que lancement de cette JV n’impliquera aucun investissement de sa part ou d’Ocado, le coût de chaque projet devant être porté par les distributeurs alimentaires en question, « proportionnellement à leurs engagements logistiques ». Une mention précise aussi qu’Ocado pourra proposer ses technologies en marge de cette société commune. Le deuxième point-clé de l’accord s’inscrit aussi dans cette volonté du groupe Casino de développer des services pour des acteurs tiers, dans une logique déjà engagée il y a plus d’un an sur le volet marketplace par sa filiale Cdiscount (voir NL 3268). Portée par une récente filiale du e-commerçant baptisée Octopia, structurée courant 2021, la démarche propose une formule quasi clé-en-main de marketplace, de la plateforme technologique au volet opérationnel jusqu’à potentiellement un volet d’offre produits. Désormais, Ocado pourra proposer à ses partenaires internationaux ses solutions automatisées en intégrant cette logique marketplace développée par Octopia (et en cas de levée de fonds d’Octopia, Ocado bénéficierait d’actions à des conditions préférentielles). Enfin, le troisième et dernier volet de l’accord Casino-Ocado concerne directement la stratégie e-commerce de Monoprix dans l’Hexagone, au-delà du volet francilien O’Logistique, avec le déploiement dans son parc de magasins d’une solution de préparation de commandes in situ développée par Ocado sous la bannière In-Store Fulfilment. MR