Newsletter quotidienne n° 3477

L’année dernière, le port de Marseille/Fos a presque atteint les 1,5 M de conteneurs (EVP) traités - son plus haut jamais atteint - et renoue avec la croissance malgré le contexte de congestion de certains ports, de pénurie de conteneurs vides et d’envol des prix. C’est un volume supérieur de 13% comparé à celui de 2020 et de +2% par rapport à 2019. Autre record, celui du report modal, avec 218 000 EVP transportés par fer, soit une hausse de 15% par rapport à 2020, et de +11% ramené à 2019. Et 75 000 containers ont été acheminés en 2021 par le fleuve : une augmentation de 14% qui ne permet pas, toutefois, de rattraper le niveau de 2019. Le trafic de remorques a augmenté de +3% comparé à 2019. Une grande partie des flux destinés au Sud de la France échappent néanmoins à Marseille/Fos du fait de la faiblesse de son hinterland Rhône/Saône/Méditerranée notamment. Sa direction mène une mission à ce sujet, et des propositions d’actions concrètes, par exemple dans la massification des flux, sont attendues en mars 2022. Marseille/Fos, qui demeure un grand port de vracs liquides, a enregistré l’an passé un trafic total de 75 M de tonnes de marchandises (+9% par rapport à 2020, -5% versus 2019). Son chiffre d’affaires s’est monté à 162 M€ (+11%). (voir suite) VL

« Fos Distriport et La Feuillane affichent complet » constate Hervé Martel, le président du directoire du port de Marseille/Fos, à propos de ses 2 principales zones logistiques. En 2021, Distriport a accueilli 2 nouveaux entrepôts. Mediaco Vrac a pris livraison, en mars, d’un bâtiment de 70 000 m² (voir NL 3179), doté d’une centrale photovoltaïque en toiture, qui s’ajoute à ses 2 sites sur place. Et Virtuo a livré en octobre le V.Park Fos 2, une plate-forme de 24 000 m², avec quais de réception directe de conteneurs, pour son client XP Log / Sealogis. C’est la seconde opération de Virtuo sur la zone, après un premier entrepôt de 43 000 m² (voir NL 3252). Sur La Feuillane, Adeo a réceptionné la première tranche de 70 000 m² de son deuxième bâtiment logistique (voir NL 2932). Le lancement des travaux pour la seconde tranche de 20 000 m² est prévu au second semestre 2022. Le port dit avoir reçu de nombreuses manifestations d’intérêt pour la reconversion du Silo à sucre, notamment pour de la logistique urbaine. Et il se réjouit de la décision de H2V d’implanter une installation industrielle de production d’hydrogène vert dans le but de décarboner les activités industrielles de la zone. Cette installation de 600 MW sera développée en 6 tranches, de 2026 à 2031. Il s’agit du plus gros investissement (750M€) depuis la création de la zone industrialo-portuaire. Mais Marseille/Fos voit plus grand et pense notamment à Distriport 2. Sa direction espère rendre public, à l’automne 2022, un schéma d’aménagement de la zone de Fos (projet Oazip 2040, 10 000 hectares) qui jouxte la Camargue et la plaine de Crau, des terrains riches de biodiversité. VL

La dernière rentrée avait vu s’enchainer les annonces de projets XXL (quasi 100 000 m² ou plus), pour la plupart lancés en blanc, mais le plus vaste d’entre eux était passé sous notre radar : l’entrepôt de 117 000 m² développé par Elcimaï à Amiens Saint-Sauveur, à moins de 10 km au nord-ouest de la préfecture de la Somme. La vente du programme à un investisseur en Vefa avait permis de lancer la construction fin septembre, sans attendre l’engagement d’un ou plusieurs utilisateurs, et la livraison est annoncée pour la fin 2022. Le nom du partenaire d’Elcimaï était resté confidentiel, sans doute car le volet immobilier européen d’InfraRed Capital Partners, l’investisseur britannique en question, était dans le même temps en train d’être reprise par le singapourien ARA Asset Management (via sa structure européenne ARA Dunedin). Sur le terrain, 30 hectares de la ZAC des Bornes du Temps II, la réalisation est menée tambour battant, avec une assistance à maitrise d’ouvrage assurée par Etyo, et un suivi de l’asset manager Caryatid. L’entrepôt totalisera 116 153 m², avec 8 cellules d’environ 12 000 m², 2 de l’ordre de 6 000 m², et 2 cellules Seveso seuil bas d’environ 2 000 m². Conçu en mode BIM et en s’appuyant sur le concept maison d’Enveloppe Industrielle Durable, le projet illustre la palette des savoir-faire du groupe Elcimaï, qui a mené l’acquisition du foncier et dont l’activité de promoteur-développeur s’appuie sur une ingénierie intégrée. « À travers les différentes sociétés qui composent son pôle immobilier/process (Elcimaï Réalisations et Elcimaï Ingénierie), ainsi que celles dédiées au numérique (Elcimaï Technologies & Business Solutions) et au conseil environnemental (Elcimaï Environnement, par ailleurs société à mission), nos 380 ingénieurs conçoivent et livrent des sites de dernière génération pour la logistique et les industries les plus en pointe et dans tous les secteurs d’activité : aéronautique, agroalimentaire, santé/cosmétique… », indique Christophe Chauvet, directeur du développement d’Elcimaï Réalisations. Le projet d’Amiens Saint-Sauveur bénéficie ainsi de vastes cellules, avec un tramage de poteaux assurant une grande flexibilité pour l’implantation de systèmes de stockage, sans compter qu’il vise une certification Breeam Very Good, avec une démarche durable qui s’illustre aussi bien sur la phase construction que dans les caractéristiques du bâtiment et sa future exploitation. MR

Afin de fournir à ses clients une visibilité temps réel de leurs flux de transport multimodaux, Qualitair & Sea a adopté la plateforme Saas de Wakeo. Avec l’intégration de celle-ci à son portail client, le commissionnaire transport évoluant dans périmètre de Crystal Group (voir NL n°3387) entend s’adapter aux nouvelles attentes constatées sur le marché en suivant au plus près l’ensemble de ses expéditions, avec l’exploitation d’ETA. « Dans cette période complexe où nous vivons une situation de désorganisation mondiale de la chaîne logistique, la solution est un facilitateur, souligne Karine Martin, directrice des opérations maritimes chez Qualitair & Sea. Elle nous permet d’être au plus proche des besoins des clients afin d’optimiser leur chaîne logistique. Les suivis temps réel des expéditions permettent d’alerter nos clients sur d’éventuels retards ou changements de plans de transport, et de prendre ainsi des décisions stratégiques. » La traçabilité est devenue l’un des piliers des opérations transport international réussies. « La visibilité est devenue un standard du marché au niveau des acteurs de la logistique et du transport, rappelle Julien Cote, cofondateur et Pdg de Wakeo. Dans ce contexte, notre plateforme apporte une réelle valeur ajoutée aux clients en termes d’efficacité et de réduction de coûts. » AD

Lancé à l’origine aux Émirats arabes unis (EAU), où est domiciliée sa société mère SmartBlock Beverages (SBB), Zeloop revendique aujourd’hui un millier d’utilisateurs en France. C’est un bon exemple d’utilisation astucieuse des nouvelles technologies au service de l’économie circulaire. Il s’agit d’une appli « gamifiée » et « eco-friendly » sur smartphone qui contribue au recyclage des bouteilles plastiques en récompensant leur dépôt dans les points de collecte. Grâce à l’appli, le « Zeloopien » peut identifier et se rendre sur l’un des points de collecte aux alentours, puis envoyer une photo géolocalisée de ses bouteilles avant de les déposer. D’après la photo, un algorithme d’IA détermine le nombre de bouteilles déposées et le porte-monnaie virtuel du Zeloopien est alors crédité d’Éco-Rewards (à raison de 100 pour chaque bouteille collectée), des tokens de crypto-monnaie blockchain gérés par la plate-forme Binance Smart Chain. L’utilisateur a également la possibilité de déclarer dans l’appli un nouveau point de collecte, en envoyant une photo géolocalisée, ce qui lui rapporte 500 Éco-Rewards. Les Éco-Rewards cumulés ainsi permettront au Zeloopien d’acheter des biens ou des services sur des sites partenaires (plus de 20 entreprises dans l’alimentaire, la mode, les cosmétiques, l’ameublement ou le sport) ou d’en faire don à une organisation engagée pour l’environnement. JLR

Distributeur espagnol d’articles de quincaillerie, le groupe Ehlis a annoncé l’ouverture d’un nouvel entrepôt de 23 000 m² à Illescas, dans la province de Tolède. Implanté au sein d’un parc logistique où sont déjà présents de grandes entreprises comme Toyota, Airbus, Amazon, Michelin ou Seur, le bâtiment comprend, d’une part, un magasin automatisé pour palettes, et d’autre part, un magasin automatisé pour bacs. S’appuyant sur une structure autoportante grande hauteur fournie par AR Racking, le premier utilise quatre transstockeurs et offre une capacité de stockage pour près de 30 000 palettes. « La marchandise stockée dans ce silo autoportant permettra à l’entreprise de servir plus de 50 % des membres de son réseau de magasins de quincaillerie Cadena88 », souligne AR Racking. Avec le second entrepôt, elle pourra stocker quelque 27 000 bacs qui se déplaceront via le système à navettes SSI Flexi Shuttle de SSI Schäfer (voir NL n°2884). « Il a été décidé de construire ce nouveau site car les installations que nous possédons à Sant Andreu de la Barca, à une vingtaine de kilomètres de Barcelone, étaient arrivées à saturation », note Armando Aldrey, directeur de la logistique du groupe Ehlis. Dans sa nouvelle installation, le distributeur a investi plus de 20 M€. AD

Selon le dernier rapport mensuel (janvier 2022) de la place de marché allemande Container xChange, la pénurie de conteneurs et la hausse des taux de fret conteneurisé au départ de l’Inde est l’une des principales préoccupations actuelles des exportateurs dans le pays. Le prix moyen d’un conteneur à l’export est passé de 1500 dollars pour un vingt pieds (ETP) et 2000 dollars pour un quarante pieds (EVP) avant la pandémie, à respectivement des sommets en décembre 2021 de 2250 dollars pour un ETP dans le port Nhava Sheva et de 5200 dollars pour un EVP à Chennai. Container xChange souligne que ces difficultés croissantes pour les exportateurs indiens risquent en 2022 d’entraîner une inflation sur le prix des produits et une aggravation du déficit de la balance commerciale. JLR